Yasmin n'est pas de celles a qui l'argent à fait retourner le cerveau. En effet, cette jeune femme généreuse et soucieuse des inégalités présentes à Kaboul, sa ville, décide chaque jour d'aider les familles qui résident dans des bidonvilles. Même avec l'habitude, elle reste toujours profondément attristée par tant de pauvreté et ce paysage apocalyptique qui se présente devant elle. Ces habitations de fortune, sales, vétustes et dégradantes contrastent avec l'image idyllique, grandiose et luxueuse des grandes maisons qui se dressent plus en hauteur sur la ville. Son sac, rempli de toutes sortes d'objets utiles pour pallier la misère et l'ennui, est solidement suspendu à son épaule. Elle sait bien que ce qu'elle fait ne suffira pas à sauver tous les habitants des bidonvilles, mais à son échelle, elle fait sa part. Yasmin attrape alors son médaillon autour du cou, en forme de colibri, ce qui la conforte dans l'idée que ce qu'elle fait est juste et a de la valeur dans les yeux de ceux qu'elle aide. Elle se met alors en route, et, au bout d'environ une demi heure, entre, sans indiquer sa présence faute d'avertisseur sonore, dans l'habitation. Une vieille dame, mourante, se dresse en face d'elle. Au même moment, un jeune homme très beau entre dans l'habitat. Il s'agit de Zaki, le petit fils de la vielle dame, qui semble lui aussi attiré par Yasmin. Entre eux c'est le coup de foudre. Yasmin, d'habitude si avenante est frappée à la vue du jeune homme, ses yeux verts ne peuvent quitter ceux, bleus azur, de Zaki. Ce joli brun, ténébreux, au sourire en coin, aux fossettes craquantes et au regard bleu perçant comparable à un océan infini, admire la jeune femme aussi. Ce sentiment réciproque qui traverse les deux êtres n'est pas anodin, c'est celui de l'amour né au premier regard. Pas besoin de parole, cette sensation d'harmonie ne se produit qu'une fois dans une vie. Qu'importe la classe sociale, l'amour fou a frappé à la porte de l'éternité.
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vendredi 13 avril : Je l'ai attendu patiemment, dans l'ombre de notre couloir, vide et sombre. Puis, elle est arrivée. Comment a-t-elle pu me faire cela ! Moi qui l'aime tellement ! Elle ose utiliser MON agent dans mon dos?! Je l'ai regardée, un sourire narquois sur le visage. Elle a essayé de partir après m'avoir vu, mais je l'ai retenue en serrant son bras si fort que la peau de sa main en est devenue blanche. Quel plaisir cela me procure ! Lui faire du mal pour ce qu'elle a fait !mercredi 18 avril : Elle était assise par terre, les joues en sang après mes coups. Elle a continué malgré ce que je lui ai fait. C'est très rageant. J'ai pris la première chose qui m'est tombée sous la main : un vase que sa mère lui avait offert. Elle, si généreuse de m'avoir vendu sa fille de 7 ans. Que de bons souvenirs ! Mais cette fois elle a exagérée. J'ai lancé le vase sur elle. Des bouts de verre ont jaillit de son explosion, laissant des lignes rouges sur sa peau, du sang chaud coulant de ses blessures.jeudi 26 avril : J'étais au dessus d'elle, la déshabillant lentement pour mon plaisir, tandis qu'elle ne réagissait pas. Cela me procura un rire moqueur : Comment pouvait-t-elle ne pas ressentir de plaisir? Après un moment, des larmes commencèrent à couler sur son visage, puis, un peu plus tard, j'admirais mon chez d'œuvre : ma femme nue sur le lit, inconsciente et couverte d'hématomes de différentes tailles et couleurs, partant du bleu et virant au violet.mardi 1er mai : J'avais besoin de me défouler. Je l'ai poussée violemment. Je ressentais le fort besoin de la voir souffrir. Je l'ai jetée dans la salle de bain. J'ai frappé sa tête contre les dalles du carrelage qui ont tout de suite prises une teinte rosée. Je voulais a tout pris en finir avec elle. J'ai frappé contre la vasque de l'évier. J'ai entendu ses os craquer sous mon acte et cela m'a fortement enjoué. Puis, je l'ai laissée seule, agonisant sous l'effet de l'hémorragie.Pourquoi ai-je fait cela? Je l'aimais pourtant...
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Je marchais dans les rues de Kaboul pour rejoindre Grand-mère, j'étais serein car j'avais trouvé des pommes pour nous. Tout à coup j'aperçus le sublime visage de Yasmin : elle était sur un journal jeté dans une poubelle. Je le ramassai et pris le temps de le lire : " Yasmin Ansari, jeune femme de 25 ans est décédée sous les coups de son mari[...]cela fait la 32ème cette année"...C'était impossible, elle n'avait pas pu mourir, je ne le croyais pas. D'un coup, je me suis écroulé au sol en pleurant. Elle ne pouvait pas mourir, elle était parfaite. Je n'eu le courage de lire la suite mais malgré tout, je cherchais des informations qui pourraient me réconforter : " les funérailles auront lieu ce week-end à la mosquée Eidgah".Le week-end, je suis allé aux funérailles. Tout était sombre, sans vie. J'entendais depuis le début de la cérémonie les pleurs de sa famille. A la fin de la cérémonie, les hommes ont porté le cercueil jusqu'au cimetière. Ensuite, ils l'ont mit dans l'emplacement prévu. J'y ai déposé une rose. J'avais dépensé pas mal de mes économies pour celle-ci, j'avais voulu lui rendre hommage. Je ne m'étais même pas rendu compte que depuis le début j'avais des larmes qui coulaient. Comment pourrais-je vivre sans elle ?Dans la semaine, Grand-mère m'a apporté une lettre. Elle ne m'avait pas vu depuis l'enterrement, j'étais resté dans un coin, je n'avais rien mangé. J'ouvris la lettre."Zaki, c'est Yasmin.Tu penses que je suis morte, mais non.Je veux juste te dire que je suis partie en Chine, quelqu'un m'a fait passer. J'aimerai que tu y viennes avec Grand-mère. La vie est meilleure là-bas, même pour les migrants.Je ne peux pas t'en dire plus, ce serai trop risqué. Viens vite, je t'attendrai."Yasmin n'était pas morte...Et j'étais sous le choc. J'avais appris qu'elle était morte, tuée sauvagement, et là, elle ne l'était plus. Mais au fond je savais que c'était elle. Je viendrai bientôt Yasmin, malgré tout ce qu'il t'est arrivée, moi je t'aime.
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Amour piégé
Short StoryCeci est une nouvelle que j'ai écrit avec des amies pour un travail. J'aime beaucoup cette nouvelle, c'est pour cela que j'ai décidée de la poster. J'espère qu'elle vous plaira ! :)