Le prof de sciences

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Edouard Nacash se concentre, il commence sa marche arrière et s'insère à sa place habituelle devant le poste de police d'Hawkins. Il fallait dire que depuis son arrivée, il n'avait pas chômé. Comme il l'avait demandé le premier jour de sa prise de fonction il y a 4 jours, la veille, Phil avait eut enfin terminé de numériser tous les dossiers papiers présents dans la salle d'archives. Il était important pour Edouard d'avoir deux versions de chaque rapport, en cas de panne des serveurs. Le destin faisant bien les choses, tout Hawkins avait vécu une gigantesque panne de courant qui avait duré environ 30 secondes. Le jeune capitaine aux cheveux foncés bouclés sortit de sa voiture et arriva aussitôt devant la double porte d'entrée. Il les poussa avec nonchallance, attribua un clin d'oeil à la secrétaire présente dans le couloir qui rougit aussitôt. Il était plutôt bien respecter par ses effectifs. Il passa ensuite la porte pour pénétrer dans l'open space où travaillent Phil et Calvin. Calvin lutait pour ne pas s'endormir devant son IBM. Phil était occupé à enregistrer une plainte avec un grand homme aux cheveux gris. Edouard attribua un mouvement de tête de haut en bas à leur visiteur. Il fit ensuite crépiter les petits sachets bruns qu'il tenait dans ses deux mains depuis son arrivée. Il lance le premier sachet à Calvin qui est aussitôt sorti de son état végétatif.

- Voilà de quoi te réveiller. Dit Edouard sans même le regarder, tandis qu'il faisait le tour du bureau de Phil pour y déposer un second sachet.

- Merci, Capitaine. J'ai sûrement oublié de vous dire que j'étais allergique au gluten, mais c'est l'intention qui compte. S'excusa Phil.

- Florence m'a prévenu, bon appétit. Répondit Edouard.

Phil sourit, ouvre le sachet et découvre deux croissants bien chauds. Il croque une première fois dans l'un des deux.

- Vous disiez donc, que le capitaine de la police d'Hawkins, Jim Hopper, aurait semé le trouble dans votre restaurant ? Répéta Phil.

Edouard, qui avait été sur le point de rentrer dans son bureau s'immobilisa directement.

- Je suis formel. J'étais de service hier soir. Il attendait quelqu'un qui n'est jamais venu, je pense que ça l'a foutu en rogne. Expliqua le grand homme assis devant Phil. 

Edouard fit demi tour et se plaça derrière Phil pour lire ce qu'avait encodé son collègue avant son arrivée.

- Il était chez vous à 7 heures ? C'est une heure après la manif qu'on a dû interrompre hier... Déduisit Edouard à voix haute.

- Je n'aime pas accuser les policiers... Mais je suis sûr que c'était lui... S'excusa l'homme.

Edouard lui attribua un regard apaisant. Accompagné de son café chaud dans la main gauche, Edouard modifia ses plans et retourna à sa voiture dans laquelle il rentra rapidement. Il écrasa la pedalle d'accélérateur et se mit en route vers le domicile d'Hopper. Après une bonne vingtaine de minutes de trajet, il arriva devant une sorte de mobil home constitué de planche en bois peintes en blanc. Il y avait 3 lucarnes aux châssis de bois pourris. De faibles lumières illuminaient le domicile. Sans plus attendre, il sortit de sa voiture en se garant juste à côté de la jeep d'Hopper. 

- Le prof de siences de ton fils ! Scott Clarke ? C'est avec lui que tu as passé ta soirée hier ? Criait Hopper. 

Il beuglait tellement fort qu'Edouard pouvait l'entendre depuis l'extérieur. Il monta quatre à quatre les 5 marches qui menaient au perron du mobil homme. Il frappa 3 fois. Surprise, c'était Joyce, du magasin du centre ville d'hier. Elle ne prêtait guère attention à la crise de colère que piquait Hopper.

- Euh... Jim est là ? Demanda Edouard, un peu gêné. 

Joyce montra un rideau en toile avec son pouce. On pouvait y entendre la voix plein de rancune d'Hopper.

- Parce qu'il faudrait pas que l'un de nous deux ne passe à autre chose, n'est ce pas Joyce ? Demanda-t-il sans savoir qu'elle ne l'écoutait plus geindre.

Devant le silence pesant de la pièce, Hopper sortit à travers sa chambre, habillé d'un polo kaki et de sa chemise beige déboutonnée. Il sautillait sur une jambe parce qu'il essayait d'enfiler ses botines. 

- Bonjour Jim. Lança Edouard qui était planté au milieu de son salon, les mains rangées dans ses poches.

- Où est-elle ? Demanda Jim sans répondre au bonjour de son collègue.

- Je pense qu'elle vient de rentrer dans ta voiture... Répondit Edouard, amusé par la proactivié de Joyce.

- Oh la casse couilles. Déclara Jim en courant vers le perron et en bousculant un peu Edouard. 

Edouard le suivi dans son sillage. Joyce se trouvait bien dans la voiture de Hopper, côté passager. Elle attendait que quelqu'un la conduise quelque part.

- Non, on n'a pas besoin d'aide. Tu peux retourner au poste. Dit Jim.

On aurait dit qu'il essayait de chasser Edouard.

- La présence d'un homme armé ne pourrait pas nous être du luxe, Hopper ! L'engueula Joyce.

Sans trop comprendre, Edouard ouvrit la porte arrière droite de la jeep d'Hopper avant que son pilote ne démarre en trombe.

- Pourquoi le mêles-tu à ça bon sang Joyce ? S'énerva Jim.

- S'il s'avère qu'ils sont vraiment de retour, on aura besoin de lui. Répondit Joyce.

- Ils ? Répéta Edouard.

Hopper et Joyce se regardèrent pour décider s'il était intelligent de tout expliquer. Bien que consicents de la folie de leur récit, ils prirent la décision d'expliquer, en gros, ce qu'ils avaient vécu à cause de créatures venues tout droit d'un film d'horreur.

L'upside downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant