Vendredi, 2 Janvier.
PDV ÉNORA
Nous sommes rentrés chez nous juste après la fin de la fête d'hier. Lorenzo est déjà parti pour le travail, alors que moi, je révise pour mes examens à venir. Il m'a prévenue que dans une semaine, je passerai les examens. Et tant mieux, ça me fera un souci en moins.
J'appréhende beaucoup ce que je devrai dire à Lorenzo. Je sais que je dois être stupide à stresser et à dramatiser pour quelque chose qui n'était pas de ma faute. On peut penser que je pourrais juste dire quelque chose du genre : c'est pas de ma faute, il m'a forcée. Mais franchement, pour moi, être embrassée par un autre même de force me donne l'impression de tromper. Et ça m'énerve.
Les secondes, les minutes, et les heures passent. J'arrive à peine à me concentrer sur ce que je devrais normalement lire. La seule chose qui me calme est ma main sur mon ventre. Je sais que je prends le risque de croire que Lucas ne m'ait pas menti au moins sur cela, alors qu'il était du côté de mon oncle durant tout ce temps. Mais les battements de cœur que j'avais entendus me suffisent comme preuve.
Je ferme l'ordinateur sur lequel mes cours se trouvent, et décide de commencer à préparer le dîner.
Il est 20h lorsque je termine. Et c'est à ce même instant que Lorenzo décide de rentrer.
Moi : bonsoir Lorenzo.
Il ne répond pas, et je décide donc de continuer.
Moi : tu te souviens de ce que je devais te dire? En fait...
Lorenzo : tu as embrassé quelqu'un d'autre lors de ta captivité.
Je lève le regard vers lui, surprise qu'il sache ça. Enfin, même si ce n'est pas totalement la vérité.
Moi : ce n'est pas moi qui l'ai fait.
Lorenzo : vraiment?
Je fais un pas en arrière, sentant son aura devenir dangereuse.
Moi : il m'a... Il m'a embrassée de force. Je ne voulais pas... J'ai essayé de le repousser mais...
Lorenzo : tu as décidé de te laisser faire.
Moi : quoi? Mais non...
Il jette une enveloppe sur la table, et me demande de l'ouvrir. Après hésitation, je le fais, et mon cœur rate un battement en voyant des photos de Lucas en train de m'embrasser.
Lorenzo : tu oses dire qu'il t'a embrassée de force?
Moi : c'était le cas.
Lorenzo : ton expression n'exprimait pas vraiment cela, à ce que je vois.
Moi : ses phéromones m'ont empêchée de faire le moindre mouvement. Je ne pouvais rien y faire. J'avais l'impression qu'on me vidait l'esprit.
Lorenzo : tu es aussi un vampire, Énora. Ces particules ne devraient pas marcher sur toi. Tu as clairement l'air d'apprécier ça sur cette photo!
Moi : figure toi donc que ma partie vampirique ne s'est pas encore révélée! Ce n'était pas de ma faute... Je ne voulais pas... S'il te plaît, crois moi.
Mais je suis sûre que tu ne m'écouteras pas.
Les larmes dévalent mes joues alors qu'il s'assoit en se prenant la tête entre les mains.
J'entends brièvement les portes de l'ascenseur s'ouvrir, et sens les odeurs des parents de Lorenzo se disperser dans la pièce.
Moi : est-ce que tu me fais confiance?
Il ne répond pas à ma question. Il est trop en colère pour écouter ce que j'ai à dire. La simple vue de ces photos lui suffit pour douter de moi.
Et ce silence... Pour moi, c'est un non. Et tous ceux qui me connaissent le savent.
Je porte une main à mon ventre, alors que les battements de cœur se font clairement entendre. Je me détourne et cours dans l'ascenseur net au moment où les portes de ce dernier se ferment. Je nettoie mes larmes, car je ne veux pas que les membres de la meute me voient dans cet état. Une fois arrivée au rez-de-chaussée, je cours à l'extérieur de l'immeuble malgré la pluie qu'il y a.
Ça se reproduit encore. Le ciel répond à nos émotions. Tristesse et colère.
Je n'arrête pas ma course jusqu'à être assez éloignée de la bâtisse, les larmes se confondant aux gouttelettes d'eau.
Il ne me fait pas confiance. Ça au moins, c'est déjà clair entre nous.
PDV SYLVIE
Déesse Luna... Elle est enceinte!
Je me tourne vers mon fils qui a toujours sa tête entre les mains. Je remarque les photos sur la table et ne peux pas y croire en les regardant.
Moi : Lorenzo. Qu'est-ce qu'elle t'a dit?
Lorenzo : je ne veux pas en parler.
Mais vu ses larmes, je doute vraiment qu'elle en soit coupable.
Moi : mais tu vas le faire, jeune homme.
Lorenzo : maman...
Il soupire, et m'explique ce qu'il s'est passé.
Moi : et toi, tu ne l'as pas crue.
Lorenzo : regarde son expression sur ces photos et dis moi ce que tu en penses, toi.
Moi : je pense qu'elle te dit la vérité. Elle ne te ferait jamais quelque chose comme ça de son plein gré. Si elle te dit que ce sont les phéromones de ce vampire qui l'en ont empêchée, alors crois la. Tu sais ce qu'elle doit penser, maintenant? Que tu ne lui fais pas confiance.
Harris : Lorenzo, tu sais ce qu'elle a?
Aucune réponse, je peux juste voir ses mâchoires contractées, et le voir essayer de contenir son aura.
Harris : elle est enceinte.
L'atmosphère change d'un coup.
Lorenzo : pardon?
Moi : tu étais tellement en colère que tu n'as rien entendu quand le sort s'est brisé?
Harris : lequel?
Moi : celui du silence qui s'était activé autour de bébé dans son ventre. J'ai déjà connu une personne à qui c'est arrivé. C'est pour ça que je peux dire que c'était un sort qui nous empêchait d'entendre les battements de cœur. Elle porte ton enfant, Lorenzo.
Quelques secondes dans le silence s'écroulent, avant qu'Harris ne prenne la parole.
Harris : tu as recommencé, Lorenzo. Tu as préféré croire des photos envoyées de nulle part au lieu de ta propre âme sœur. Tu lui as encore fait du mal.
Lorenzo : ça me fait mal de regarder ces photos et de me dire qu'un autre l'a embrassée.
Harris : et alors? Elle ne le voulait pas, c'est ça le plus important.
Moi : je t'avais prévenu Lorenzo. Tu aurais dû l'écouter et lui faire confiance. Si tu avais des doutes, tu aurais pu entrer dans ses souvenirs et voir ce qu'il s'est réellement passé. Mais pas lui faire ça. Pas la briser à nouveau.
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Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende.
FantastiqueQuand on a des parents qui nous traitent comme des moins que rien, on peut facilement dire qu'on n'a pas la vie rose et on a tendance à vouloir se donner la mort, ou s'échapper, quitte à vivre dans la rue, avec ces dangers à l'extérieur. Et pourtant...