|Chapitre 19

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Elle éclate en sanglots et mon cœur s'arrête. Je comprends tout maintenant. Évidemment qu'elle se sent coupable, même si elle n'a pas à le faire.

Je ne sais pas pourquoi Gaston le lui a dit, je ne voulais pas qu'elle le sache parce que je savais quelle allait être sa réaction.

Je la prends dans mes bras et lui caresse le dos en la serrant contre moi pour tenter de calmer ses pleurs.

— Calme-toi mon ange... je lui chuchote tandis qu'elle se blottit contre mon torse.

— Comment j'ai pu te faire ça ? Je suis horrible ! sanglote-t-elle.

— Ne dis pas ça mon cœur, ce n'est pas vrai. Et puis regarde, je suis là mon amour. Et je suis très heureux et c'est en grande partie grâce à toi, dis-je pour essayer de la rassurer.

Je déteste le fait qu'elle s'en veuille pour ça. Je sais qu'elle pense que c'est à cause d'elle que j'ai eu ces pensées mais ce n'est pas le cas, et j'aimerais qu'elle le comprenne.

— Oui, et heureusement que Gaston était là... Mais tu as pensé à te... à te suicider, et je suis incapable de vivre sans toi, et...

Elle parlait très vite, je suis sûr qu'elle en oubliait même de respirer.

— Regarde-moi, Luna, je la coupe.

Elle s'exécute et je rencontre ses yeux rougis et remplis de larmes. Mon cœur se serre face à cette image.

— Certes, j'y ai pensé. Mais je te promets que je n'ai jamais fait de tentative. C'est juste que j'étais mal, ce soir-là j'avais trop bu et mes pensées était toutes mélangées, j'avais l'impression que notre situation n'allait jamais s'améliorer, et j'ai eu tort.

— Je sais, mais si tu y as pensé ça veut dire que je t'ai fait énormément souffrir ou que je n'ai pas été là pour toi, et ça tu ne peux pas nier que c'est vrai ! Jamais je ne pourrais me le pardonner.

— Mon ange... C'est moi qui me suis éloigné, ce n'est pas toi ! Toi aussi tu souffrais ! Et puis c'est aussi la perte du bébé qui me très faisait mal. Mais ce n'est pas toi.

— Mais tu t'es éloigné parce que je ne me préoccupais pas de toi ! Parce que à mes côtés tu n'arrivais pas aller mieux...

Mon cœur se serre une nouvelle fois. Ça me fait mal de me dire que la femme qui me rend heureux croit ne pas me suffire et que je ne suis pas bien avec elle.

— Écoute moi principessa mia. Tu me rends vraiment très heureux et vivre à tes côtés me comble de bonheur. À ce moment-là, on était très mal tous les deux, donc évidemment que c'était difficile de rester soudés malgré tout. C'est pour ça que je t'interdis de penser que c'est à cause de toi que j'ai pensé à...en finir, parce que c'est faux. Au contraire, tu es la raison pour laquelle je suis en vie. Même si j'y ai pensé, je n'ai pas fait de tentative parce que, oui, quand j'ai appelé Gaston il m'a raisonné, mais c'est aussi parce qu'au fond j'avais encore de l'espoir, et que je voulais continuer de vivre pour pouvoir le faire avec toi. Pour qu'on puisse réaliser nos rêves ensemble, qu'on parcourt le monde tous les deux, qu'on se marie et qu'on fonde notre petite famille. J'avais l'espoir qu'on vive tous les deux heureux, ensemble. Et regarde, j'ai eu raison d'y croire, parce qu'on est tous les deux, et c'est ce que je veux depuis le jour où je t'ai rencontrée.

Je la serre contre moi, et ses pleurs finissent par cesser.

— Tu me promets que tu n'y penses plus...? me demande-t-elle timidement.

— Je te le promets. Et je n'ai aucune raison de le faire. Je crois que tu n'as pas compris que si je suis heureux c'est grâce à toi.

Je lui dépose un baiser sur le front.

La vida es mejor contigo | Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant