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un chapitre long, que j'adore !
bonne lecture, on se retrouve sur
la note du bas 🤍


« un bébé »

« un bébé »

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@nbksag



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𝐏𝐞𝐫𝐥𝐞 𝐆𝐢𝐚𝐝𝐚 𝐒𝐚𝐡𝐢𝐧 𝐎𝐚𝐤𝐥𝐞𝐲
𝐂𝐨𝐫𝐛𝐞𝐢𝐥-𝐄𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐬, 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝟐𝟎𝟏𝟐


J'enfonce dans ma poche une fine liasse de billets en échange d'un petit pochon. Ça fait une petite heure que j'ai pris mon poste, je ne devrais pas faire plus normalement. Ça fait déjà la quinzième personne que je vois, qui viens vers moi, qui me salue et me tend de l'argent en échange de quelque chose qu'ils ont considérablement besoin. C'est de l'argent sale mais de l'argent qui m'aide à vivre tous les jours de manière confortable. Je tourne la tête derrière moi, vers ma gauche pour percevoir l'homme qui partage ma vie depuis plusieurs années qui lui aussi est à son poste, il est là depuis heures, il reçoit plus de personnes que moi, c'est lui qui gère aujourd'hui la petite substance blanche. Il relève les yeux vers moi, le visage fermé, il n'a pas d'expression, ni même dans ses yeux car je sais qu'il déteste ce que je suis en train de faire, sous ses yeux. Il n'a pas accepté et je pense qu'il n'acceptera jamais que mes mains baignent dans ça tous les jours. C'est la première fois que nous sommes dans le même hall, à travailler ensemble et c'est un sentiment particulier, il y a une tension. Une tension qui n'est que mauvaise et pas forcément bonne entre nous deux, on ne se parle pas mais ça suffit pour le sentir et le comprendre. Alors je détourne la tête, baisse les yeux et je fixe le sol pour faire comme si qu'il n'était pas derrière moi. Je suis seule dans ce hall, il n'est pas là, il ne te vois pas. Vous allez rentrer à l'appartement et tout se passera bien, comme avant de savoir que aujourd'hui, vous étiez en équipe sur le terrain.

- Salam Sanka, je relève les yeux et un jeune s'adresse à moi, juste un peu

- Salut, je glisse ma main dans ma poche pour récupérer un pochon, j'aimerais tellement lui dire de faire demi tour, il est tellement jeune pour ça, je prends les billets et il attrape ses grammes

- Merci

- Fais attention, je lui demande dans un ton un peu plus bas, yeux dans les yeux

Il ne me répond pas et il fuit. Je ferme les yeux et je pose ma tête contre les boîtes aux lettres juste à côté de moi, que ma droite. Il ne devait même pas être majeur, peut-être même qu'il avait l'âge de ma petite sœur. Yamil et Aslan m'ont toujours dit que je ne devais pas laisser mes sentiments me submergé quand je suis en train de servir les grammes dans mes poches, jamais. Car sans ça, il n'y a pas d'écoulement de stock, il n'y a pas d'argent, pas de loyer, pas de chauffage, pas d'appartement. J'ouvre les yeux en repensant à tout ça et je me redresse doucement, je ne peux pas me laisser porter par mes pensées.

LOIN DES ANGES | n.o.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant