Chapitre 17

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                        * AARON *

«Il est une chose admirable qui surpasse la connaissance, l'intelligence et même le génie, c'est l'incompréhension...»
                                      Hervé Letellier.

L'espace d'une seconde, je n'entendis plus rien. Tous ce qui se passait autour de moi avait comme disparue pour laisser place à un profond et agréable silence; les bruits de pas, les voix...on aurait dit qu'en cet instant, quelqu'un détenait la télécommande de cette pièce, et qu'il venait d'appuyer sur le bouton «mute».

Là présentement, il n'y avait que moi et ce tableau que j'avais sous les yeux. J'obervais attentivement cette petite toile d'à peine quelques centimètres de longueur et de largeur, tout en me demandant comment un truc en apparence aussi insignifiant pouvait coûter à ce point la peau des fesses.

Parcequ'au fond de moi j'avais beau ésssayer de me convaincre que j'avais sous les yeux un authentique Rembrandt*, la pillule ne passait toujours pas. Il y avait des gens qui étaient prêt à mettre en jeu une dizaine de millions de dollars pour acquérir cette toile bordel !

«10 millions !»

Non pas que je dénigrais l'art ou quoique ce soit d'autre, au contraire j'étais d'avis avec ceux qui affirmaient que Rembrandt était un véritable genie. Ses toiles étaient des chefs d'œuvres qui méritaient bien d'êtres exposées un peux partout, je n'en disconvenait pas. Je trouvais juste que la nature faisait parfois mal les choses.

Aussi magnifiquement fait soit-il, un dessin restait un dessin putain ! Il n'y avait aucune raison pour qu'un simple tableau coûte plus chère qu'un être humain quand même.

«Ouais, le monde est vraiment en train de partir en couille»

Mettant fin à ma contemplation, je sortis mon téléphone de ma poche, et je constatais avec surprise qu'il était déjà dix sept heures passées. En gros, je venais de passer près d'une heure de temps à flâner dans cette galerie d'art !

Pourquoi est-ce que j'étais venu ici déjà ? À vrai dire je ne m'en souvenais même plus; mais j'étais sûr d'une chose, ce n'était pas pour mater ces toiles. L'exposition d'une série de Rembrandt ne m'étais d'aucune utilité ; en fait...j'avais atterri là par pure hasard.

Il se trouvait qu'aujourd'hui, je n'avais littéralement rien à faire ; alors pour éviter de cogiter tous seul chez moi j'avais préférer venir ici, juste pour passer le temps. Même si... pour être honnête, passer des heures entières à observer des tableaux n'était pas le plus divertissant des hobbys je devais l'avouer.

«Mais bon, il faut bien se trouver un truc pour chasser l'ennuie non !?»

En plus ça ne me dérangeait pas vraiment, ce n'était pas comme si c'était la première fois que je venais ici. On pouvais même dire que cette galerie était comme mon petit chez moi, j'étais un habitué de la maison en quelques sorte.

D'un mouvement nonchalant, je sillonais la salle du regard, m'attardant sur les réactions de quelques visiteurs. Certains s'extasiaient littéralement à la vue des toiles, comme s'ils venaient de voir la plus belle chose de leur vies. D'autres se contentaient comme moi de profiter d'une contemplation silencieuse, sans bruit, ni rien du tout. Et honnêtement, c'était cette attitude que je préférais le plus; l'art s'appréciait beaucoup mieux lorsqu'on le contemplait en silence.

«Pas en piallant devant le premier tableau comme des oiseaux à peine sortis de l'oeuf !»

Je remarquais aussi que la foule avait largement diminuée par rapport à tout à l'heure, étant donné que théoriquement, l'exposition était terminée. La soirée pointait même déjà le bout de son nez; tant de signes qui me montraient qu'il était temps pour moi de foutre le camps.

Trois vies sans toi (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant