Vous êtes au château Dimitrescu.
Vous avez été réveillée par elle, Alcina, dit Lady Dimitrescu, votre fantasme, qui vous a sourie sitôt que vous avez ouvert les yeux. Est-ce un rêve ? Vous vous êtes pincées la peau, mais avez senti de la douleur, cela était-il donc vrai ? Vous étiez bien en train de vivre votre plus grand rêve ? Votre plus grand fantasme ? Oh non ! Étiez-vous morte ? Vous vous ne souvenez de rien, sinon d'avoir ouvert la porte de votre appartement et qu'il y avait un long tunnel sombre aux murs gris à la place de la cage d'escalier. Ceci était donc bien un rêve ? Non ? Ou alors un très court cauchemar banal dont vous n'aviez plus souvenir ?
Vous sentez votre cœur battre dans votre poitrine. Il est rapide, mais bien réel. Votre peau est chaude, vous vous êtes réincarnées ?
_ Tout va bien, s'inquiète la succube de vos rêves.
Oh Dieu ! Autant en profiter !
Vous sortez du lit et vous vous précipitez vers la comtesse et entourez sa large taille de vos bras. Qui vivra verra !
_ Et bien. Tu m'as l'air bien réveillé aujourd'hui, mon ange.
Cette façon de s'adresser à vous, elle semblait vous connaître, être familière avec vous, c'était donc vrai ?
Vous engouffrez votre tête dans son ventre moelleux, il doit être si doux en dessous de ses vêtements. Vous sentez sa main frotter votre chevelure, cela chatouille. Vos mains glissent, vous êtes à la bonne hauteur pour caresser lentement ses cuisses, comme pour saluer tendrement votre femme au saut du lit. Vous glissez progressivement vos mains dessus, sentant la chaleur se manifester dans vos joues et dans votre corps, vous avez déjà de nombreuses idées sensuelles en tête.
Mais une vive douleur atteint l'arrière de votre tête.
_ Arrête ça tout de suite !
La voix de Lady Dimitrescu gronde. Vous vous reculez, rapidement terrorisée, alors qu'elle vous a déjà repoussé de son corps.
_ Qu'est-ce qui te prend ? Tu es bien collante avec ta mère ce matin ! Sache que je ne tolère pas ce genre de comportement dans mon château ma fille ! Je suis ta mère !
Oui.
Vous vous reculez et vous la voyez repartir, le poing serré. Vous vous retournez et voyez Cassandra et Daniela dans le lit. La colère de leur mère venait brusquement de les sortir de leur somnolence.
_ Tu as fait quoi, vous demande Cassandra.
_ Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout, vous répondez, la lèvre tremblante.
Plus tard, vous trouvez le miroir de la chambre. Vous vous regardez.
Vous êtes Bela Dimitrescu.
Vous sentez les bourdonnements dans votre corps. Les mouches qui font votre chair, votre sang, votre cœur et vos poumons. Ils se serrent sans cesse entre eux pour que vous conserviez cette apparence féminine, mais se détachent aussi sans prévenir pour se poser sur le miroir devant vous avant de revenir sous votre chemise de nuit ou dans votre cheveux et fusionner à nouveau à vous.
Vous vous effondrez sur le sol et pleurer abondamment. Derrière, vous entendez la benjamine s'adressez à vous.
_ Tu es amoureuse, c'est ça ?
Elle est ensuite soudainement tirée à l'extérieur par la cadette qui ne vous dit rien et vous vous retrouvez seule dans la chambre.
C'est un cauchemar n'est-ce pas ? Vous allez vous réveillez un moment ou un autre, hein ? Vous touchez votre visage mais non, vous êtes bien quelqu'un d'autre et bien ce que vous êtes avec toutes ces mouches.