Chapitre 31

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(Tressy) - Pardon?
(Jey) - Ouais je préférais que tu partes.
(Tressy) - Ah donc c'était ça... On couche ensemble et après tu me remballes?
(Jey) - ...
(Tressy) - Putin, tu fais chier ! Qu'est-ce que j'ai pu être conne d'y avoir cru, t'es un connard.

Après avoir entendu ça, il s'était levé et m'avait rejoint parce qu'entre temps j'avais parcouru la pièce et m'étais retrouvé devant sa fenêtre. J'espérais au fond de moi qu'il vienne m'embrasser, qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me dise que c'était pas ce qu'il pensait, qu'il s'était mal exprimé et qu'il allait venir s'endormir en enlaçant. Et pourtant...

(Jey) - Désolé.
(Tressy) - Parfait *d'un ton plus bas* parfait... Tu sais quoi va te faire foutre.

Tout en disant cette phrase, je me retenais de pleurer comme d'habitude. En entendant ce simple mot « désolé » qu'il avait prononcé de sa même voix grave et froide, ça m'avait complètement chamboulé. Une sueur froide avait parcouru mon corps entier, mais j'étais partie prendre mes affaires, le laissant dernière moi. Comme chaque dispute avec Jey, j'avais l'impression d'expérimenter de nouveaux sentiments, mais en même temps j'avais l'impression de me perdre, d'être livide quand je n'avais plus de contact avec. Cette fois je pensais vraiment que ça allait être bon pour un petit moment, qu'on allait enfin se retrouver et vivre une vraie histoire d'amour, pourtant, apparement il n'était pas du même avis. Toutes mes liaisons étaient au final instables, est- ce que c'est moi le problème ? Pourquoi tout le monde finit un jour ou l'autre par m'abandonner ? FAIT CHIER VRAIMENT, MERDE.

La situation était ridicule, j'était en train de ramasser mes vêtements qui se cachaient dans l'obscurité de la nuit tout en pleurant de grosses larmes qui s'accompagnaient de sanglots silencieux. Pour une fois que ce que mon père me disait avait fini par me servir "je ne veux pas t'entendre pleurer !", ah bas là pour le coup j'étais devenue la pro pour pleurer de l'intérieur pour que mes soucis se noient et que personne ne puisse entendre que j'étais triste.

Une fois rhabillée et prête à partir, avais eu l'idée de laisser un mot à Jey. Je n'avais pas la force de lui dire en face donc j'ai cherché un mouchoir et un stylo dans sa chambre pour inscrire dessus:
« je sais qu'on finira par se recroiser»
                                                                                 Tressy

En hommage au mot qu'il m'avait laissé le jour à lequel on s'était rencontré.

Après ça, j'étais partie, sans regarder en arrière, claquant la porte espérant faire disparaître la pression qui maintenait mon coeur. Je voulais retenir le beau, le vrai , le pur de notre relation, je savais très bien qu'il m'avait fait apprendre tellement de chose et que maintenant, il était imprégné dans ma peau. C'est peut-être bête mais je savais qu'un jour ou l'autre lui et moi allions nous retrouver. Dans notre cas ce n'était pas les personnes le problème mais le moment, deux âmes solitaires faites pour être ensemble mais qui pourtant ne pouvaient pas s'empêcher de tout faire pour s'éloigner. Mais je savais pertinemment que bientôt on allait se retrouver et j'étais prête à attendre le temps qu'il fallait pour que ça se fasse.

Dans le froid du matin, les réflexions s'enchaînaient, me laissant aucun créneau pour reconnaître l'endroit où j'étais. Je revoyais Jey encore derrière son ordi à faire sa musique et à fumer une cigarette, il n'avais même pas daigné à me regarder, à me dire au revoir alors qu'il allait partir dans quelques heures à L.A., retirant toutes les chances de se recroiser par hasard durant plus d'un mois. Dans cette relation, j'ai ressenti tellement le mal qui ça m'avait amené à penser que au final c'était peut-être ça qui me faisait me sentir vivante. Le mélange parfait pour qu'on se détruise et pourtant son aura puissante me poussait à me rapprocher de lui continuellement oubliant la noirceur des moments.

Quand j'avais enfin réussi à faire la part des choses et que le soleil avait commencé à se levé, je m'étais allumé une cigarette (j'en avais grandement besoin) et avais cherché sur mon téléphone où est-ce que j'étais pour pouvoir enfin rentrer chez moi après cette nuit mouvementée. Sur google map, ça affichait que j'étais à 35 minutes à pied de mon appartement, puis-ce qu'il n'y avait toujours pas de transports en commun, j'avais décidé de marcher avec le peu d'énergie qui me restait.

6h05 s'affichait sur mon téléphone quand j'avais entendu un klaxon juste derrière moi.

(inconnu) - Hé toi ! tu veux pas j'te dépose ?!

Oh putin et moi qui croyais que ce genre d'épisode ne pouvait se passer que la nuit. Même le matin tôt, il y a des garçons qui trouvent rien de mieux que de venir faire chier les gens... Le monde est triste, tellement que ça remettrait presque en question l'humilité de l'humanité (ridicule).

(inconnu) - Hé j'te parle !

J'avais décidé de ne pas lui répondre et de seulement tracer mon chemin, espérant qu'il allait lâcher l'affaire au bout de quelques secondes.

(inconnu) - Hé vasi salope ! Tu viens de ratter un ke-mé en or !

Quand il avait dit ça, je m'étais directement souvenue de ce que Spencer m'avait dit plus tôt dans la soirée:

Flashback

(on était tout les deux dans le dressing et il me posais des questions sur ma relation avec Jey. Pour me détendre, je me concentrais sur le bruit que la fourchette faisait au contacte du bois de la chaise sur laquelle Spencer était assis)

«C'est vraiment un keu-mé en or et personne d'autre ne lui ressemble donc même si par moment ça doit être compliqué, garde le près de toi. »

Même si ma « relation » était conflictuelle avec Jey et que rien n'était platonique, qu'il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas, j'avais envie de continuer, mais serait-il prêt à apporter sa pierre à l'édifice? Pour le moment, il était évident que non mais j'espérais que par la suite ça pouvait évoluer.

Tout en fumant une autre cigarette, je vacillait de fatigue entre les rues de Paris, n'ayant qu'une hâte, rentrer chez moi et dormir pour oublier les problèmes de la veille. J'avais littéralement 50 raisons de lui faire la gueule, mais je n'y arrivais pas.

Une fois mon bâtiments atteint, je m'étais écroulée sur mon lit oubliant de me déshabiller...

une histoire spéciale Où les histoires vivent. Découvrez maintenant