Premiers pas.

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J'étais un jeune homme qui venait tout juste d'entrée au lycée. ( enfin à cette époque, je ne le savais pas encore, je vous expliquerai ).

La première chose que je me suis dit en arrivant c'était : "Ça y est, me voilà dans la cour des grands". Et grand, c'était le mot. Je n'avais jamais mit les pieds dans un établissement aussi immense ! Dès que je franchisais les portes, j'avais l'impression de me faire engloutir tout entier. À tel point que je devais me fier à un plan pour m'y retrouver. Et mine de rien, passer d'un collège de 600 élèves à un lycée où sont entassés 1100 individus, ce n'est pas la même impression.

Il y avait 3 bâtiments en tout, dont deux de 4 étages qui étaient raccordés. On pouvait donc passer du bâtiment A au bâtiment B de l'intérieur comme de l'extérieur. Les classes de sciences se trouvait à l'étage inférieur du bâtiment B, on devait passer par la cour pour y accéder. Le dernier bâtiment se trouvait plus loin, près de la cantine et du foyer. C'était là où l'ont retrouvait les classes d'arts et de musique. Non loin de là, il y avait le CDI et la maison des lycéens où les étudiants se retrouvaient pour boire un café, travailler, ou jouer au baby-foot.

J'avais beaucoup de mal à m'y retrouver au début. Heureusement, je n'étais pas seul car une amie que je connaissais depuis la classe de CM2 venait également d'arriver sur les lieux. Elle ne connaissait pas l'endroit non plus, mais au moins, on était perdu à deux.
En vérité, le mot "amie" n'était déjà plus d'actualité. Ça faisait bien longtemps qu'on n'avait plus rien en commun elle et moi. Et si on continuait de traîner ensemble, c'était surtout pour échapper à la solitude. Appelons la Fourchette.

Fourchette était bonne élève. Studieuse, elle passait son temps à faire ses devoirs en avance ou à réviser dans la cour. Quand elle avait du temps libre, elle écrivait des fanfictions sur Inazuma Eleven ou Fairy tail, des animés japonais.
Moi mon truc, c'était plus les grosses licenses comme les films Marvel ou Pirates des Caraïbes. Et contrairement à elle, j'avais des moyennes vacillant entre 10 et 11. Je vais être honnête, j'étais tout sauf assidu en classe. J'avais quelques difficultés de concentration et passais mon temps à dessiner durant les cours. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir mon brevet avec mention bien !

Concernant les fanfictions, je n'ai jamais été très fan. A l'époque je considérais même ça comme quelque chose de trop enfantin. Il faut dire que les seules fois où j'en ai etendu parlé, ça ne m'a pas vendu du rêve. En fait, c'était toujours la même chose :

L'héroïne subit des moqueries parce que "le foot ou les combats c'est pas pour les filles" alors elle se déguise en garçon, leur montre qu'elle est plus forte qu'eux et, toujours sous couvert d'une perruque ou d'une casquette pour cacher ses cheveux long, gonfle les joues et frappe en criant "baka"  les membres de son équipe quand ils critiquent les femmes ou font des blagues misogynes. Et comme à chaque fois, elle finit par tomber amoureuse du capitaine. Elle qui déteste les hommes parce que ce sont tous "des machos sans cervelle", elle a d'abord du mal à l'accepter. Mais évidement, ce dernier est une exception. Malgré quelques remarques maladroites envers les filles ( plus dû à de l'ignorance que de la méchanceté ), c'est le petit-ami parfait. Il est beau, gentil, attentionné, aide les plus faibles et croit au pouvoir de l'amitié. Le jour de la finale, après avoir fait gagner son équipe ou avoir remporté le combat, elle révèle son identité ; les gens sont choqué, révoltés, mais un petit discours suffit à leur rappeler qu'elle a gagné il y a même pas deux minutes. Parce que tu peux être une championne olympique, être la meilleure des guerrières, surpasser tes collègues masculins en tous points et même sauver le monde, dès l'instant où tu révèles être une femme, on remet en doute tes compétences. Mais vu qu'on est dans une fanfic, tous les membres du public, le jury, le roi et le reste, finissent par reconnaître que c'est stupide et l'acclame pour sa bravoure. Et pour une bonne happy end, monsieur parfait avoue qu'il aime notre héroïne même si jusque là il pensait que c'était un homme, ce qui est un peu hétéro curieux quand on y pense. Donc ils se mettent en couple et la fille fait des trucs gênants comme s'asseoir sur les genoux de son petit-ami devant tout le monde en riant pendant que lui se met a rougir, fin.

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