Pas une nuit de plus

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Dazai était un homme qui n'avait plus goût à la vie, mais l'avait-il déjà eu ?

Ayant eu une enfance difficile, il n'avait pas pu profiter de celle-ci, confronter à la mort prématurée de ses parents dans un terrible accident de voiture duquel il était le seul survivant. Il avait grandi seul, bien qu'il est était en orphelinat, mais cela ne comble pas l'amour d'une famille. Il avait vu des choses horribles là-bas, des choses auxquelles un enfant de son âge n'aurait pas dû être confronté. Tout ça lui avait créé beaucoup de traumatisme, qui avait continué de le tourmenter une fois adulte.

Il détestait la nuit à tel point qu'il s'empêchait de dormir autant que son corps le lui permettait, et cela avait des répercutions sur son visage qui devenait plus pale chaque jour et son corps devenant plus faible, ce qui lui amenait parfois à faire des malaises, certains plus grave que d'autres et qui lui crée des migraine et nombreux hématomes. La nuit est un moment où l'on se retrouve seul face à nous-même, seul en proie à des questions qui viennent nous torturer l'esprit et nous font réaliser que notre existence n'a aucun sens. Que notre existence nous la subissons, que nous ne sommes même pas des êtres libre. Le jeune suicidaire n'en pouvait plus. Oui, toutes ses réflexions, toutes ces nuits à chercher une raison de vivre, en vain, il n'en avait pas trouvé. Et puis à quoi bon en chercher une quant au final quand nous sommes amenés à perdre ce à quoi nous tenons le plus. Le suicide était sa solution.

Il n'avait de cesse de songer au suicide, et ce, depuis petit ce qui en soit est effrayant. Enfant, il s'imaginait se jetais du haut d'une falaise et venir s'écraser lourdement dans un gouffre, son corps gisant dans une mare de sang. Le suicide était pour lui une chose merveilleuse. Il aimait tellement cette notion, qu'il avait réalisé un carnet avec toutes ses idées de suicide "parfait" comme "foireux". Il voyait ça comme une libération et un accès au repos éternel, il ne voulait pas affronter cette vie sans aucun sens. Cette vie qui nous exploite et nous fais nous sentir minables. Il ne voulait plus rien ressentir.

En parlant de ne rien ressentir, son état faisait qu'il se sentait vide comme s'il n'avait jamais eu aucune émotion. La réalité, étant qu'il avait bel et bien des émotions comme tout le monde, mais il avait tellement cherché à les cacher, à les refouler qu'il avait fini par se convaincre lui-même. Comme par exemple l'amour, il ne ressentait plus d'amour envers autrui. Après tout, pourquoi en ressentirait-il alors que lui même ne s'aime pas, qu'il se déteste.

Selon son idéal, un suicide amoureux, sans souffrance, était la plus belle chose qui pouvait exister, mourir avec quelqu'un d'autre concrétiser alors le "ensemble jusqu'à la mort" tel une promesse éternelle.

Il voyait la mort comme une libération et n'avait pas la patience d'attendre de mourir de vieillesse ou de maladie. La mort le fuyait, s'était un fait, il avait déjà fait beaucoup de tentatives mais toutes s'était soldée d'un échec, tantôt sauvé et tantôt raté, la vie ne semblait pas vouloir lui accorder son paradis.

Chaque jour qui passait, il se cachait derrière un masque parce que oui, il est toujours plus facile de cacher ses sentiments que de les affronter et de les exprimer. Aucun de ses collègues de travail ne savaient ce qu'il ressentait vraiment au fond de lui et ne se doutaient pas des penser qui taraudait le jeune homme. Prenant ses bandages pour un simple délire farfelu du jeune homme. Il cachait en réalité de nombreuses cicatrices. Cicatrices provenant de mutilation, de coups de couteau qu'il s'est lui même infliger, sa peau était un vrai champs de guerres. Il se mutilait par habitude, c'était devenu son quotidien, chaque jour de nouveaux traits ensanglanté venant faire leurs apparitions. Il ne sentait plus la douleur à force ou alors elle lui donnait une certaine satisfaction.

Mais ces derniers temps son morale ayant chuté plus que d'ordinaire, il était prêt à mourir de la manière la plus rapide possible oubliant alors ses idéaux. Il passait ses journées à regarder par la fenêtre de son petit studio, la pluie faisant rage depuis plusieurs jours déjà. Il trouvait ce paysage déchaîné magnifique et s'imaginer sauter du haut de sa petite fenêtre pour venir s'écraser violemment sur le béton mouillé par cette pluie torrentielle. Son sang venant alors se mélanger avec la pluie créant alors un spectacle des plus macabre dans la rue et dans les caniveaux. Cette idée lui arrachait un grand sourire malsain.

Le jour où le drame est survenu, il ne songeait pas à faire de tentative, il souriait pour la première fois depuis des années d'un vrai sourire sincère, il avait trouvé quelque chose ou quelqu'un qui lui avait permis de retrouver un semblant d'espoir dans ce monde cruel. Mais la vie étant ce qu'elle est, lui avait offert un macabre cadeau, un incendie dû a une fuite de gaz s'était déclarer dans son immeuble, le feu s'était alors propagée rapidement ainsi que la fumée. Les hurlements d'agonie de ses voisins résonné dans tout l'immeuble. De son côté, le jeune homme s'était retrouvé à faire un léger malaise qui l'empêchait alors de tenir debout, il était couché à terre, la fumée le faisant suffoquer et cracher du sang. Il ne pensait pas que sa vie se finirait ainsi, et puis au final, n'était-ce pas ce qu'il voulait, mourir ? Seulement l'asphyxie due à la fumée des flammes ne provoqua pas la mort dans l'immédiat, il dut subir cette dure torture pendant de longues minutes qui paraissait interminable, avant de rendre son dernier souffle si encore, il en avait.

Le jeune suicidaire était en réalité en dépression, chose qui n'est pas juste un état passager au contraire, c'est un état permanent bien que par moments, nous n'allons pas sembler "tristes". Certains moments avaient été plus durs à tenir que d'autre, il redoutait souvent la rechute qui l'avait souvent poussé à tester tout type de tentative de suicide aussi farfelu soit-elle.

Au final, la vie ne se joue telle pas de nous ? Elle nous donne de l'espoir, beaucoup d'espoir avant de venir l'anéantir peu importe la manière. "L'espoir fait vivre", certes, mais l'espoir tue également que ce soit au sens littéral du terme ou mentalement.

Pas un jour de plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant