Le Feu et La Glace (Tome 1)

Chapitre 11- Espoir Perdu

Elsa n'arrêtait pas ses vas et viens nerveusement dans sa chambre. La porte fermée, par précaution, elle commençait à retrouver la peur qui la hantait avant Harold. Son esprit ne la laissait simplement pas tranquille ; cela faisait déjà 5 jours qu'ils étaient partis, et aucune nouvelle, aucune lettre.

''contrôles tes émotions, contrôles tes émotions.''

''maîtrise tes sentiments.''

Elle avait beau se répéter sans cesse les mots que ses parents lui avaient apprit en cas de panique durant son enfance, elle n'y arrivait pas. Harold n'était pas là pour la garder tranquille, pour la faire voler avec Krokmou, la faire rire, l'embrasser. Elle ignora la voix démoniaque au fin fond de son esprit qui lui répétait qu'il n'était plus là. La température de la chambre baissa d'avantage ; du givre se formait sur les fenêtres, ainsi que sur la porte.

Elle avait ordonnée à tout le monde de rester loin d'elle, au moins jusqu'à ce que ses parents et Harold reviennent. Elle n'était pas stable, et elle ne pouvait pas se permettre de blesser qui que ce soit. Avec Harold à ses cotés, elle se sentait comprise, détendue, aimée. Bien sûr, elle se sentait aimée par ses parents et sa sœur, mais Harold était un différent type d'amour. Mais avec lui parti, elle se sentait comme lorsqu'elle avait 11 ans... seule, isolée, sans défense, effrayée. Elle regarda à travers le seul carreau de la fenêtre qui n'était pas encore gelé.

''Harold... je t'en prie, reviens vite... j'ai besoin de toi.'' pria t-elle.

Le givre emplit la totalité du carreau, et le monde extérieur ne devint qu'un point blanc flou.

oOo

Harold regardait le roi et la reine être escortés vers l'infirmerie du royaume. Ils n'avaient pas subi de blessures grave, mais la soif et la chaleur avaient failli leur coûter la vie. Il était, bien sûr, extrêmement soulagé de les avoir retrouvé et sauvé à temps. Mais quelque chose d'encore plus grave lui torturait l'esprit. Les gardes leur annoncèrent qu'ils n'avaient plus rien à craindre, et que demain ils iraient mieux. Harold secoua le tête et se dirigea vers la chambre qui lui avait été attribuée durant son séjour. Raiponce vit la détresse et la lutte dans les yeux du jeune Prince ; elle se dirigea vers lui et l'attrapa par le bras avant qu'il ne puisse atteindre les marches.

- Harold, que se passe t-il ? Demanda t-elle.

Elle ne comprenait pas. Le roi et la reine avaient été sauvés, de justesse certes, mais tout de même, ils étaient en sécurité. N'était ce pas ce qui le rendait si inquiet ? Pourquoi semblait il toujours aussi torturé alors ?

Elle espérait qu'il aurait une réponse à ses questions, qu'il la rassurerait et lui expliquerait. Mais il ne fit que baisser la tête, avant de la secouer lentement.

- Tu ne comprendrais pas...

Raiponce resta un moment sans bouger, elle avait relâchée sa poigne sur son avant bras, et le regarda monter les escaliers. Ses sourcils se froncèrent ; elle lui laisserait le temps, mais elle aurait ses réponses avant la tombée de la nuit. Elle monta les escaliers à son tour, dirigeant vers la chambre de ses parents. Elle ne remarqua pas les yeux jaloux de Eugène qui regardaient Harold avec mépris durant leur échange. Peu importe qui était ce chevaucheur de lézard, il ne le laisserait pas lui voler sa fiancée, prince ou non.

oOo

Deux autres jours étaient passés, et c'était de pire en pire. Elsa ne parlait à personne, elle ne sortait même pas pour manger, malgré les appels multiples des gardes. Les pires scénarios traversaient son esprit nuit et jour, elle avait déjà gelé sa chambre trois fois par peur. Les toc toc de Anna se faisaient plus rares, après avoir été rejetée les premières fois. Elsa sentit un désespoir naître en elle, la situation était redevenue comme avant, peut être même pire. Alors qu'elle était assise, dos au mur, elle entendit des cris dans le couloir.