Chapitre 42 : Visite d'un moine d'affaires

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Aymee s'éveilla en sursaut en se prenant la gorge. Son rêve l'avait renvoyée au cirque, prisonnière des flammes et de la fumée, sans moyens de fuir ou de respirer. Les grands yeux jaunes vide du bébé chimère posés sur elle comme un fer rouge. Elle pouvait presque l'entendre dire Tu m'as tué.

- Déjà debout?

Aymee roula sur le côté. Clarisse l'observait, les jambes repliées vers elle et ses bras reposant sur ses genoux, dos au mur. Elle avait calé sa lampe torche sous sa bouteille d'eau pour amplifier son effet lumineux. Aymee se frotta les yeux avant de dézipper le sac.

- Tu peux dormir plus longtemps, lui proposa Clarisse.

- Je n'y arriverais pas, sourit amèrement Aymee.

Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait fait une nuit complète sans avoir recouru à un sort, une potion ou un semi-coma anxieux. Aymee s'étira avant de faire quelques squats pour se réveiller pour de bon. Clarisse la regarda faire, sans amorcer le moindre mouvement vers le sac de couchage. Aymee s'assit en croisant les jambes.

- Je suppose qu'il n'y a rien de nouveau à signaler.

- Mmh, fit la fille d'Arès.

Elle ne quittait pas Aymee des yeux, ce qui commençait à la mettre mal à l'aise. Aymee sourit, gênée.

- Oui?

Clarisse continua de l'observer un instant avant de hausser les épaules.

- Je repensais à ce qu'a dit Cybèle. « La fille de cette Hécate-là ». C'est vrai que t'es bizarre. Tu sais ce qu'elle voulait dire?

Aymee secoua la tête. De ce qu'elle savait, il n'y avait qu'une seule Hécate déesse de la magie.

Quoi que, elle a plusieurs formes, se rappela Aymee avant de froncer les sourcils. Reste que c'est la même entité, non? Qu'est-ce que ça change?

Clarisse grogna avant de se lever. Elle retira ses bottines jaunes de constructeur avant de se glisser dans son sac, toujours avec une main sur Mutileuse. La fille d'Arès tira sur son sac à dos pour qu'il serve d'oreiller.

- Peu importe ce qu'elle voulait dire, marmonna-t-elle d'un ton bougon. C'est pratique d'avoir un Repère Magie, ici.

Aymee haussa les sourcils. Était-ce sa façon de dire qu'elle était rassurée par sa présence? Elle sentit un sourire étirer ses joues malgré elle.

- C'est aussi rassurant que tu sois là. Merci.

Clarisse bougonna encore un peu avant de se tourner de l'autre côté. Aymee pouffa. Elle préférait penser que c'était par gène plutôt que par colère.

Il ne fallut pas longtemps avant qu'un léger ronflement ne rythme l'atmosphère. Aymee se laissa aller contre le mur, les yeux au plafond. Toute cette salle était une espèce de grande voûte en pierres grises avec une seule pierre hexagonale centrée à son sommet. Même le sol était composé de cercles de pierres semblables aux ondulations d'un caillou jeté dans l'eau. Le style était très ancien. Annabeth lui avait suffisamment parlé d'architecture pour qu'Aymee sache que la pierre de voute permettait de retenir tout l'ensemble. Aymee se demanda vaguement combien de temps il faudrait pour construire une salle aussi grande et comment ils avaient fait pour sortir les échafaudages de bois par un couloir aussi petit.

Ils les ont probablement démontés, devina-t-elle tout en fixant le plafond. Fin, ça a beau être beau, je préfèrerais encore un ciel étoilé.

Forcément, penser à un ciel nocturne lui rappela la colonie et toutes les nuits passées avec Chiron et Annabeth à étudier les constellations. Le bleu du ciel la nuit était semblable au bleu sombre des yeux de Kosta, qui était probablement en train de se faire un sang d'encre avec Chiron. Aymee ne savait pas depuis combien de temps elles étaient entrées dans le labyrinthe, mais le fait qu'elles aient eu aussi faim et se soient endormies si vite était suffisant pour deviner qu'au moins plus d'une journée s'était écoulée.

Aymee Parker T3  - La Pomme de la DiscordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant