XXII - Folies - Partie 1

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06 février 1875 — Catacombes callistoises

Sursautant violemment, Lunera se retourna, une main sur le coeur. Et elle les vit, Assad et sa bande. Ceux qui l'avait rejetée. Ils étaient presque tous là.

Soutenant le regard meurtrier que lui décochait Assad, ses pupilles se dilatèrent en voyant l'immense sabre qui lui servait d'arme. Oserait-il la provoquer en duel ? Zahya se tenait près de lui, son beau visage cachant mal une certaine appréhension. Au milieu, l'autre Sorcière. La peur qui l'avait d'abord saisie se tut au profit d'une fureur innommable devant Saphir.

— Vous ! cracha-t-elle ensuite avec hargne, lorsqu'elle reconnut Grenat et Shems. Vous osez encore vous montrer après avoir tué Dracaena !

Le reste était quantité négligeable. Le groupe de Sultakara était dans son collimateur et cela suffisait amplement à ses yeux. Le roi et la reine qui l'avait humiliée, l'autre Sorcière et les deux meurtriers. Lunera porta une main à la Lame Jahanama : il était temps pour eux de payer.

— Ose seulement et je te jure que je n'hésiterais pas.

Lunera cessa net son geste. La sortie était bloquée, occupée par ses ennemis.

Comment vais-je faire ?

— Une humiliation ne vous a pas suffi ? demanda-t-elle, méprisante. Vous voulez m'enfoncer plus bas que terre ? N'allez-vous donc jamais me laisser tranquille ?

Son regard se porta sur son bras où quelques gouttes de sang perlaient encore après la blessure qu'elle s'était infligée pour obtenir l'Améthyste Sidérale.

— Pauvre idiote, si tu te rendais seulement compte de...

Peut-être que... Je dois gagner du temps.

— Comment avez-vous fait pour retrouver ma trace ? coupa-t-elle.

— Tes méfaits à l'Académie ne sont pas passés inaperçus, dit froidement Néalia, en réaffirmant sa prise sur son bâton magique.

La jeune fille émit un reniflement amusé tout en frottant son bras blessé avec ses doigts, les maculant d'une infime quantité de sang.

— Où est donc le Dakmago ? reprit Lunera. Est-il mort depuis mon dernier maléfice ? Il était le seul danger, dans votre groupe. Vous n'êtes pas une menace, gens de l'Adrastée. Pour tout vous dire... vous ne valez guère mieux que des cornichons.

La mine dure, Assad bondit, son sabre levé.

Dèm Protecto Sanguinare Maxima ! hurla-t-elle, en tendant sa main sanguinolente devant elle.

Une paroi translucide rouge pâle se créa, parant in extremis le coup mortel du roi de Sultakara. Le combat entamé, Lunera dégaina immédiatement son épée. Avec quelques incantations dont elle avait le secret, elle décrocha les attaches de sa protection et la propulsa sur ses ennemis.

— Tous à l'abri ! beugla Amérius.

L'égide sanguin se déplaça à une vitesse folle et heurta brutalement Assad, qui poussa un cri de douleur.

Terreur Lunaire - Livre 1 - Vers le Cœur ArkhaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant