Dazai Osamu et le chiot

[ Dazai et le chiot ]

C'était une de ces journées sans histoire.

Une de ces journées où les rapports de Dazai était aussi vide que la toile blanche d'un artiste sans inspiration.

Le brun se promenait sous la pluie légère, profitant de l'odeur de la bruine tout en rentrant chez lui.

Les jours de pluie étaient toujours réconfortants pour lui. Il a même décidé de rester sous les nuages en colère pendant un moment tandis que tout les piétons essayait d'y échapper.

Il se sentait en paix.

Eh bien, il se sentait en paix jusqu'à ce qu'il commence à pleuvoir un peu trop durement.

Il soupira, ne sachant pas s'il était plus ennuyé ou déçu. Il recommença à marcher, accélérant son pas. Il avait déjà tellement froid, trempé d'eau de la tête aux pieds – ce qui n'était pas une sensation nouvelle en soi.

Il ne prêtât pas trop d'attention à son environnement jusqu'à ce qu'il sente une présence étrange à proximité, accompagnée de petits pas rapides.

Semblant à bout de souffle ?...

Il jeta un coup d'œil vers la provenance des bruits et se sentit immédiatement désespéré. Dans un désespoir total,  même.

" Tu... "

S'il ne portait pas ses lentilles de contact, il aurait cru qu'un petit nuage de saletés le poursuivait.

Un petit nuage de saletés avec une queue, des pattes et un museau souriant.

" Ok, non, je ne suis pas d'accord. Absolument  pas d'accord. " dit Dazai au chiot.

L'animal, bien évidemment, n'a rien compris. En fait, il a commencé à faire des petits sautillements, heureux d'être enfin remarqué.

" Tellement stupide... tellement stupide. Tu es vraiment un idiot. Tu devrais avoir honte. Tu- "

L'homme finit par trébucher s'étalant sur le sol. Le chiot s'assis à côté de lui, attendant patiemment avec sa queue remuant joyeusement.

" Tu vas juste t'asseoir là et observer à quel point je suis misérable ? " demanda le brun, le visage dans une flaque d'eau.

" Waf ! "

" Bien sûr. " il roula des yeux en se levant rapidement. " Créature inutile. "

Dazai a commencé à courir, utilisant l'avantage d'avoir de longues jambes. Les pattes du chiot étaient très courtes et maladroites car il ne semblait avoir que quelques mois.

 Que ferait Odasaku dans une telle situation ?... 

Il regarda en arrière et remarqua que l'animal avait des difficultés, trop fatigué, affamé et frigorifié.

Il s'arrêta un instant et commença à réfléchir.

...

Oda s'occuperait évidemment du chiot comme il s'occupe des orphelins.

Dazai gémit doucement. Il pouvait entendre la voix de son ami lui crier dessus à l'intérieur de sa tête.

Crier ? Non. Oda ne savait pas crier. C'était plutôt un ton monotone mais déçu, ce qui était encore pire.

Pendant que le brun réfléchissait, le chiot le rattrapa. L'homme le regarda en se grattant la nuque.

" ...Bien. Mais seulement parce que c'est ce qu'Odasaku aurait voulu. Tu m'as compris ? "