Ysia Knight

CHAPITRE 14

AD

Appuyé sur le balcon de mon bureau, je recrache la fumée de ma cigarette en penchant la tête en arrière. Je n'ouvre les yeux seulement lorsque j'entends la porte de mon bureau s'ouvrir.

- Si on parle entre nous AD, ça fait combien de temps que t'as pas dormi, me demande doucement Tib en s'accoudant au balcon juste à mes côtés.

- Qu'est que ça peut te foutre, je lui dis en refermant les yeux.

- T'es crevé ça se voit.

- Et je t'emmerde.

J'apporte ma cigarette à mes lèvres et recrache une fois de plus la fumée. J'entends mon bras droit souffler mais il ne réplique rien. J'ouvre les yeux et tourne ma tête pour voir que ses yeux me fixent déjà. Mes lèvres s'étirent dans un fin sourire en apercevant une fine cicatrice sous son œil gauche. Connard. Je vois ses lèvres s'étirer dans un sourire moqueur également.

- Connard, rigole-t-il en me tapant l'épaule.

C'est moi qui lui ai fait cette cicatrice sous on œil quand on était gosse. À 10 ans à peine, on s'amusait déjà avec des couteaux. Quelle putain d'époque de merde. Je souffle un coup et me remet face à la vue New-Yorkaise.

- Tu as des nouvelles de Maïna ? Demande Tib.

- J'en ai eu vite fait il y a 2 jours, je réponds, elle va bien.

Il hoche la tête sans répondre. Je sais bien que ça le tracasse mais on ne peut pas faire autrement.

- Elle me manque, souffle-t-il en fermant les yeux.

Je l'imite juste pour me permettre de revoir ses longs cheveux bruns se balancer au rythme de ses pas quand elle nous courrait après. Je réouvre les yeux en sentant un léger pincement au coeur. J'écrase le mégot de ma cigarette sous ma chaussure et retourne m'installer à mon bureau. Je replonge dans mes dossiers et vérifie que nos pourcentages n'aient pas baissé. Je relève la tête après que deux coups contre ma porte se soient fait entendre. Une tête blonde passe à travers celle-ci et

entre en remarquant nos yeux tourner vers lui.

- Vous faites quoi les siamois ? Demande Victor en allant s'affaler sur le canapé.

- On fait les magasins là, ça se voit pas, répond Tib la voix pleine de sarcasme.

Victor tourne la tête dans sa direction et lève son majeur en lui tirant la langue. Mais putain c'est pas possible, c'est quoi ce gosse.

- Qu'est ce que tu veux ? Je demande finalement en replongeant dans mes papiers.

- Sortir.

-     T'as quel âge pour nous prévenir que tu vas sortir bouffon, demande Tib.

- Mais ferme là c'est toi le bouffon, renchérie Victor.

Je souffle et lève la tête pour plonger mes yeux dans ceux du blond.

- Pourquoi t'es là Victor, abrège tu nous fais perdre notre temps là, je lui dis.

- Sympa l'ambiance, c'est justement parce que je trouve que vous êtes un peu stressés du cul en ce moment que je voulais vous proposer de sortir a l'Avenue.

- Tu vois quand tu parles notre langue c'est nettement plus interessant, réponds finalement Tib en venant s'assoir à côté du blond.