Chapitre 16 - K

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Je palis. Les yeux cobalt d'Alec me transpercent, comme toujours. Après quelques secondes de silence, j'arrive enfin à reprendre la parole.

- Que s'est-il passé?

Alec soupire.

- Cécylia a essayé de te faire du mal, je l'en ai empêché. J'avais oublié quelque chose en coulisse et je suis revenu le chercher, et quand je vous ai vu j'ai compris. Fin de l'histoire. Et tu n'as plus à t'inquiéter pour elle, elle est renvoyée de l'école. Son ami ne te fera plus jamais de mal. Je me suis chargé de tout pendant que tu faisais ton petit coma mon Ange, annonce-t-il d'un air détendu.

Je reste bouche bée. Il a fait ça pour moi? Toutes mes théories sur la complicité d'Alec avec les sévices que Cécylia me faisait vivre s'envolent. Une question reste en suspens cependant.

- Cela veut dire... que vous n'êtes plus ensemble?

Alec a un petit rire moqueur.

- Et comment. Je ne suis pas du genre à rester avec une malade de ce genre. Je suis vraiment désolé de lui avoir accordé ma confiance. Pourquoi t'a-t-elle fait ça?

Je me renfrogne. Cela m'embarrasse de devoir lui raconter le motif de la grande brune.

- Simplement par jalousie. Elle était persuadée que... j'étais attirée par toi.

Alec prend une mine soucieuse.

- Ca ne m'étonne pas. Elle a toujours été trop possessive. Et à vrai dire, j'ai l'impression d'être débarrassé d'un poids désormais. De ton côté, tu n'as plus à t'inquiéter, je suis ton ami et je veillerai sur toi.

Un sentiment de joie m'envahit. Alec est mon ami, désormais. Et Cécylia n'est plus un problème. Je laisse échapper un soupir de contentement. C'est presque trop beau pour être vrai.

- Avait elle déjà essayé de te faire du mal par le passé? Demande-t-il, inquisiteur.

Je triture mes mains, encore une fois mal à l'aise.

- Oui, une fois... mais ce n'est rien.

Alec grogne de mécontentement.

- Quelle peste, je n'arrive pas à le croire... et moi qui ne me doutait de rien. Je croyais que sa jalousie lui passerait.

Ses poings se serrent de frustration. J'essaye de changer de sujet:

- Ou sommes nous?

C'est au tour d'Alec d'avoir l'air un peu gêné.

- Eh bien... Nous sommes dans ma chambre.

Je sens que je rougis. J'ai l'impression de ne pas avoir ma place, ici, dans la chambre d'un garçon. Alec semble se rendre compte de mon embarras.

- Ne t'inquiète pas il n'y a que nous deux ici. Mon père est parti tout à l'heure en voyage d'affaire. Tu n'as pas de souci à te faire mon Ange.

Il se rapproche, et cette proximité nouvelle me donne des frissons.

- Tu peux rester ici autant que tu en as besoin. Tu n'as plus à être sur tes gardes, je m'occupe de toi désormais.

Je rougis de plus belle. Pourquoi est-ce que j'aime être sous la protection d'Alec? Je m'éloigne de lui afin de dissiper ma confusion. En regardant l'heure sur le radio-réveil, je remarque qu'il est 19 heures passées. L'internat a du déjà faire l'appel depuis longtemps!

- Je dois rentrer, je n'ai pas le droit d'être dehors aussi tard, j'affirme avec une pointe de déception.

- Du calme Cendrillon, rigole Alec. Pourquoi devrais tu partir aussi vite, tu viens juste de te réveiller. Ta famille t'attend?

Je serre les dents.

- Je n'ai pas de famille. Je dois rentrer à l'internat ou je risque d'être virée.

Une surprise non feinte s'affiche sur son visage. Ses yeux reflètent alors une émotion inconnue, entre la colère et la déception.

- Parfois il vaut mieux être seul que mal accompagné, déclare -t-il d'un air mystérieux.

Je hausse les épaules. Ce n'est vraiment pas le roi du tact. Il reprend aussitôt la parole:

- Bon eh bien je vais te raccompagner jusqu'au lycée.

Je lui souris franchement et acquiesce. Je ne voulais pas rentrer seule, et sa présence, autrefois source d'angoisses et de peurs m'est désormais presque agréable. Sur le chemin, nous ne parlons pas, mais je profite pleinement de mon droit d'être avec le quasi sans risquer ma vie.

***

Nous sommes arrivés devant le lycée lorsqu'Alec me laisse, sans avoir au préalable déposé un baiser sur ma main. Je m'empresse de rentrer, prête à me faire rabrouer, mais étonnamment personne n'a remarqué mon absence.

A peine arrivée dans ma chambre, je me jette sur le lit, et repasse les évènements de la journée dans ma tête. Cécylia n'est plus un problème. Et j'ai un nouvel "ami".

J'ai des choses à raconter à Améline et Matt, qui vont sûrement être ravis de voir que je m'intègre un peu plus dans le groupe. Je passe mes mains sur les deux trous dans mon cou, et frissonne. Je vais avoir besoin de porter des écharpes pendant quelques temps. Mon bras contusionné est douloureux, mais au moins il n'est pas cassé.

Je tombe lentement dans les bras de Morphée une fois dans mon lit, et garde le visage d'un certain garçon jusque dans mes rêves.

Mean Vampires - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant