La Mélodie Dansante - Histoire d'aventuriers en tout genres

1.5. La Fondation de la Mélodie Dansante (Part 2)

Je passai les portes de la ville, découvrant toute l'animation qu'il y eut à l'intérieur. Tant de charrettes passaient, tant de passants se baladaient... J'aimais déjà Moran ! Sans perdre plus de temps, je me rappelai des instructions du garde et je me dirigeai sur la grande route. Au loin, je voyais une place. Je me précipitai; peut-être qu'en ce début d'après-midi, d'autres employés allaient déjà être présents !

Je déboulai sur la grande place, avec une fontaine en son centre. De nombreuses rues entouraient cet endroit, comme si tous les chemins y amenaient forcément ! Je déposai mes affaires et je relus les instructions notées sur la lettre. On devait tous se rejoindre ici, sur cette place même, proche de la fontaine. Mon Papa m'avait dit que Samuel Rhol était un humain d'une quarantaine d'années, assez grand, avec le crâne chauve. Je cherchai quelqu'un qui pouvait être Samuel.

Je soupçonnai quelqu'un d'être l'homme que je recherchais. Je repris mes affaires et m'approchai timidement de lui. Il croisait mon regard, plein d'incompréhension. En arrivant à sa hauteur, je lui demandai doucement :

— Êtes-vous monsieur Rhol ?

— Je suis désolé mademoiselle, vous vous trompez sur la personne.

Je perdis tous mes moyens. Aïe aïe aïe ! Je ressentis une certaine gêne. Je venais de déranger ce monsieur en le confondant avec quelqu'un ! Je m'excusai avec politesse, une fois... non, deux fois, parce qu'une fois n'était pas assez ! Bon, finalement, une troisième fois, on sait jamais qu'il ne me pardonnait pas avec seulement deux courbettes ! Je m'éclipsai en un éclair après ça ! Vite vite vite, on oublie tout !

Finalement, j'étais peut-être la première arrivée... Je regardai tout autour de moi, mais je ne voyais personne qui ressemblait à Samuel Rhol. Je soupirai profondément pour me remettre de mes émotions. La meilleure chose que je pouvais faire était d'attendre proche de la fontaine quelqu'un qui s'apparentait à la description faite de monsieur Rhol.

Je déposai mes affaires au sol. Cela libérait un peu mon dos après toutes ces aventures... et mésaventures. Le monde défilait sous mes yeux. J'étais surprise par la mixité des races ! Jamais de ma vie je n'avais vu autant de races différentes des kitsunes ! J'imaginais avec un certain plaisir l'histoire que chacun pouvait raconter... au final, nous étions si nombreux à se croiser à cet endroit-ci !

Mes oreilles s'agitèrent doucement en entendant une mélodie qui me tira hors de mes pensées. À quelques mètres de moi, il y avait une haute-elfe qui jouait du violon. Elle était si talentueuse ! Ce fut à cet instant précis que j'étais tombée amoureuse de Moran ! J'avais fait le bon choix de venir ici, j'en étais persuadée !

Une foule se formait autour d'elle. Je n'étais pas la seule à être captivée par la musique. Je me rendis compte seulement maintenant que je tapotai du pied en rythme avec l'air qu'elle jouait, et que mes queues se balancèrent dans mon dos. J'ignorai comment je devais réagir... J'avais envie de la remercier, de la féliciter et de ne pas chercher à la déranger en même temps.

Elle achevait sa douce mélodie. Le public se mit à l'applaudir. Elle s'inclina gracieusement, et échangea quelques mots avec ceux qui l'avait écoutée. La foule se dispersait alors qu'elle se mit à parler à un homme... Mais un instant... Cet homme ! Il était grand, il était chauve, mais il semblait un peu jeune pour être monsieur Rhol... Mais mon instinct me dictait qu'il s'agissait de la bonne personne et que je devais lui adresser la parole. Alors, j'attendis poliment qu'ils achevaient leur discussion.

Le temps passait... Cinq minutes... Un peu plus, même... Ils n'allaient pas échanger que quelques mots, visiblement. Je fermai les poings, j'inspirai profondément, je trouvai le courage en moi et je m'approchais d'eux.