Chapitre 6

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- Pardon ?! finis-je par dire.

La scène se figea dans un instant de confusion.

- Rose, me permettez-vous de vous tutoyer? me demanda -t- il inopinément en omettant de clarifier ses propos aussi intrigants qu'inconsistants. 

se tutoyer ! 

Se tutoyer ! C'est une proposition pour le moins surprenante. Nous sommes pourtant pas particulièrement proches. Le vouvoiement, généralement, sert à délimiter les frontières entre les individus. C'est cette même délimitation qui me pousse habituellement à utiliser le vouvoiement, outre le respect que je leur porte, bien entendu. 

- Oui.....bien sûr, concédai-je finalement.

Je dois avouer que je n'ai pas réussi à refuser. Car même si ma raison m'enjoint de le faire, tout mon être réclame cette proximité.

- je te demande de bien vouloir faire de même, Rose -  ajout a-t-il, visiblement ravi de ma réponse.

Il est  mystérieux, ce qu'il accroit encore plus son attractivité. 

Et étrangement a chaque fois qu'on établit un contact visuel, toutes mes affres s'apaisent....exactement comme il est le cas..Maintenant.

Une trentaine de minutes après, la sonnette retentit. Un grand brun aux yeux foncés entra suivi de mes deux amies qui marquèrent leur arrivée par leur dissension tel un tourbillon de jacasserie.

Il est grand, beau, souriant, vêtu d'un complet-veston parfaitement ajusté.

- copine t'es toujours vivante ? Se moqua Alice.

- alors comment jugerais-tu les compétences de mon frère-Médecin?

Il se montre attentif certes, mais surtout comme un membre de la famille qu'un médecin. Il veille sur moi comme le fait un papa pour sa fille. Je sens sa présence dans chaque coin de ce foyer...son parfum aussi, et ça m'apaise.

Je leur souris simplement sans rassasier leur curiosité sur la dernière question qui laisse entendre pleine d'insinuations.

- Bonsoir, moi c'est Nael.

- Rose – me présenta Emir subrepticement à mes cotés, en regardant le destinateur d'un œil expansif, Comme s'ils se communiquent sans parler. 

Ensuite nous nous sommes installés au salon séjour.  J'ai préféré rester en retrait , parce que, trop d'interaction et beaucoup de monde  m'épuisent.  

Ils sympathisent en se donnant à cœur joie.

Demain je partirai et je ne sentirai plus son odeur corporelle naturelle, je ne me perdrai plus dans les prunelles de ses  beaux yeux brillants , je n'entendrai plus sa voix  basse dont je ne me lasserai jamais........  et à mon grand désarroi, Il me manque déjà rien que d'y penser. 

je commençais à somnoler quand, soudain, je sentis une main se poser sur mon front vérifiant ma température , ensuite Nael s'accroupit devant moi.

je le regarde perplexe avec mes grands yeux ouverts.

- tu es fiévreuse, Rose.

je ne réponds pas, toujours troublé par sa soudaine examination.

- Nael est un médecin également, il est neurologue- m'expliqua-son ami .

- ça se peut que tu souffre d'une migraine chronique, et avec  ton  emploi serré  " comme me la dis Alice" accentua-t-il à la vue de mon regard interrogateur , tu as du subir un stress accru ce qui explique ta perte de conscience, mais pour s'assurer je te demande de bien vouloir passer me voir pour une consultation détaillée.

- je l'accompagnerai demain - promit le cardiologue. 

-j'apprécie votre initiative  Emir mais  demain je travaille-lui annonçais-je

-non tu  ne travaille pas, tu as un congé maladie d'une semaine, en plus le patron a jugé que c'était amplement mérité, il allait te l'accordé même dans de différentes  circonstances. m'annonça Alice les larmes aux yeux. 

A chaque foi, que je tombe malade, Alice s'affole mortellement, craignant le pire. Chose qui m'intriguait pendant un  bon moment ignorant la cause de son état de nervosité permanant en cas de maladie.  cependant elle m'avait fait  part de son histoire qui m'a intensément  attristé, il s'est avéré que ses grand parent paternelle on tous deux perdu la vie à cause des Altérations qui paraissaient au stade précoce frivole sans aucune gravité inquiétante. Depuis, je veille à ne pas laisser  apercevoir le moindre mal  lui épargnant  des souffrances inutiles et ses troubles intérieurs.

Dans un geste affectueux, je lui donne une petite tape sur l'épaule.

-arrête de pleurnicher, tu deviens encore plus moche - la taquinai-je

.........................................

03h13, je suis dans un lit qui n'est pas mien mais il est extrêmement confortable, néanmoins contrairement à tout-à-l'heure je me sens bien éveillé. 

Je  décide donc de quitter le confort du matelas pour contempler la ville dans la pénombre. les premières heures après le lever du soleil et les heures très tardives de  la nuit sont mes moments préférés de la journée, lorsque les êtres sont chez eux, et que le monde extérieur semble prendre un peu de répit.

- tu ne dors pas ? s'enquit Mila, d'une voix enjouée.

sa voix délurée  à cette heure-ci m'amuse.

- tu te sens mieux ? me questionna-t-elle en susurrant.

- beaucoup mieux, oui. répondis-je en souriant

- je dors ici- m'informa-t-elle.

A chaque fois qu'on se retrouve sous le même toit, Mila vient se faufiler sous la couette à mes cotés, s'accrochant à moi le reste de la nuit. 

c'est hallucinant comme on peut être très mature et follement enfantin  tout à la fois, une dualité en nous, qui est loin d'être de l'hypocrisie, c'est plutôt une force de l'âge, que tous le monde n'a pas.   

-Rose, m'appelle t-elle d'une voix chantante, comment trouves tu Emir?

j'hésite quelques  secondes avant de lui confier ma véritable impression.

- je l'apprécie beaucoup, un jeune homme beau, cultivé, extrêmement bien éduqué. J'admire son calme, sa discrétion, son adultisme aussi....

Son sourire radieux, les mouvements expressifs de ses mains font savoir qu'elle est agréablement surprise et heureuse de ma petite confession.

- tu sais , moi je l'aime tellement, c'est un frère en or , je n'étais pas ravi de sa relation avec Ileana, ils sont très différents et Emir n'était pas amoureux , ça je peux le dire...- nota-t-elle d'un profond regret,  je sais que c'est très improbable te connaissant, mais je te demande sincèrement de donner une chance a une quelconque relation éventuelle avec lui .... s'il t'éprouve  des sentiments évidemment, chose dont j'en doute pas , d'ailleurs.... 

Ne sachant pas trop quoi répondre, je reste silencieusement, ne lui apportant ni approbation ni réprobation, puis je me rendors pour éviter d'étaler davantage le sujet..........

un amour indescriptibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant