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Kaorie Y. 15 ans, Musutafu lycée Yuei Le lendemain Point de vue Kaorie :
Le chant des oiseaux, à peine perceptible à travers la fenêtre, finit de me tirer de ce sommeil léger et agité. Mes yeux s'ouvrent lentement, se posant sur le plafond blanc et immaculé de ma chambre d'internat.
Ce n'est pas chez Toshinori.
Je reste immobile, ma respiration presque imperceptible. Ce simple constat fait naître une sensation étrange dans ma poitrine.
Pendant dix ans, chaque matin, je me suis réveillée sous le même toit. Les mêmes bruits familiers. L'odeur du café de Toshinori qui flottait dans l'air. C'était mon ancrage, mon refuge.
Mais aujourd'hui, rien de tout ça.
Je pousse un long soupir et m'assieds sur le bord du lit. Mes pieds rencontrent le sol froid, me tirant un frisson. Je passe une main dans mes cheveux encore ébouriffés. Mon regard glisse sur ma chambre, déjà agrémentée de quelques touches personnelles : des rideaux bleus que j'ai choisis, des livres posés en désordre sur le bureau. Mais malgré ces efforts, l'endroit reste étranger.
Je saisis mon téléphone. 5h48. Trop tôt pour être debout, mais trop tard pour espérer me rendormir.
Je me lève lentement. Dormir ailleurs que chez Toshinori est une chose à laquelle je vais devoir m'habituer, mais pour l'instant, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mon corps semble comprendre avant même que mon esprit ne l'accepte : il n'y a pas de retour en arrière.
Le poids dans ma poitrine s'alourdit légèrement. Je décide de bouger.
Je me change rapidement, enfile des vêtements de sport, et sors discrètement de ma chambre. Dans le couloir, le silence règne. Tout le monde doit encore dormir. Je prends l'ascenseur, seule.
L'habitacle est baigné dans une lumière artificielle tamisée. Le ronronnement régulier du mécanisme résonne faiblement, et je fixe l'écran indiquant les étages, mes pensées vagabondant.
Les portes s'ouvrent sur le hall, vide et immobile. Je traverse l'espace, mes pas résonnant légèrement sur le sol. La lumière froide des néons éclaire les murs d'un blanc immaculé.
Rien de tout ça ne ressemble à chez moi.
Je pousse la porte de la salle de sport, et une bouffée d'air chargé d'une odeur de neuf me frappe.
