chapitre 66

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Connor

Je sortais de la voiture, les jambes engourdies. Marcher me faisais affreusement du bien. Je n'avais pas posé les pieds au sol depuis au moins douze heures. C'était dangereux et je le savais, mais je n'avais plus assez de temps pour pouvoir m'arrêter sur le bord de la route. Le temps était précieux et je le savais. C'était les premières heures de disparition qui étaient les plus importantes, alors je devais me dépêcher. Je craignais qu'ils soient morts, et c'était une théorie à prendre. Je ne devais pas être triste ou mal, car cette solution pouvait être réaliste. Je ne devais pas espérer les revoir un jour, car même si sa me briser, je devais m'imaginer le pire afin de ne pas être dans un état affreux.

J'inspirais difficilement l'air brûlant de Seattle, ici tout semblait différent. Les buildings étaient assez hauts. De là où j'étais, je pouvais apercevoir le Space Needle, qui était immense. Pour un restaurant, il dépassait les autres. Il crée un contraste avec ceux-ci car il avait une forme assez étrange, ce qui me faisait penser à une tour d'attraction. La structure était futuriste, ce qui changer l'atmosphère de la ville. Les autres immeubles étaient simples, du genre qu'on peut trouver plusieurs fois en Amérique. Je supposais que d'en haut, la vue sur Seattle devait être impressionnante. Je notais dans un coin de ma tête, de faire amener ma future femme ici.

Je m'imaginais déjà, main dans la main avec une femme merveilleuse, installés dans le salon loupe. Buvant un verre de vin, sous le regard de quelques curieux. Nous passerions un bon moment.

- Putain Connor tu m'as manqué.

Je me retournais subitement, et voyais Corty, un sourire aux lèvres. Il s'approchait de moi et me tapotait l'épaule amicalement, je me crispais totalement. Pourquoi tout le monde me toucher bordel ? Je ne voulais pas de contact, que demander de plus ?!

- Ouais un bail, balbutiais-je sans la moindre émotion.

Il hochait la tête, et s'appuyait contre ma bagnole. Corty sortait une cigarette de son pantalon, il m'en proposait une, et j'acceptais volontiers.

- Alors, quand est-ce qu'on commence ?
- Demain soir, annonçais-je avec appréhension.

L'idée d'interagir maintenant, n'était pas une mauvaise idée, mais je ne connaissais pas la position des Sprongs. J'avais malheureusement décidé d'agir la nuit prochaine. Je stressais de ratter quelques choses. Pourquoi tout était si simple d'un coup ? Tout semblait beaucoup trop facile. J'avais l'impression que quelque chose m'échapper. J'étais peu confiant. J'avais l'impression d'être pris au piège, d'être un insecte observer. J'avais une sensation étrange, qui me faisait sentir mal. Au point où j'en étais moi-même gêné. J'étais comme une créature prise dans un filet, avec un prédateur sur sa poursuite.

Je me sentais observer.

- Comment va ta chère nana ?

Je fronçais les sourcils, en remuant ma chevelure au vent. Je ne manquais pas de jeter un coup d'œil autour de nous. J'essayais d'oublier ce sentiment d'insécurité, mais ce n'était pas réussi.

Mon cousin desperer en voyant mon incompréhension, riait nerveusement en replaçant sa chemise blanche d'une main.

- Scarlett, déclarait-il, ou bien devrais-je dire Angel ? Tu ne l'as toujours pas trouvé ?

J'hésitais à lui mentir, mais je restais neutre. Les mains ferme, je hochais négativement la tête en ajoutant d'une voix brutale :

- Non, et ça ne risque pas d'arriver.
- Pourquoi donc ?
- Dans un milieu pareil trouver une nana, c'est comme trouvé une aiguille dans une botte de foin.

Je tournais les talons et m'avançais vers sa caisse. Une tesla blanche, vachement propre. J'imaginais rapidement qu'il la sortait rarement. En même temps une voiture aussi belle, n'était pas faite pour être utilisé souvent. Enfin c'était ce qu'on m'avait appris. Il fallait une voiture pour chaque occasion. Heureusement, j'avais déjà hérité d'une panoplie énorme de bagnole de mon père. Enfin, je n'aimais pas vraiment les sortir et je les avais plutôt confié à Kyle. En parlant de lui, je me demandais bien ce qu'il pouvait faire.

- On se voit ce soir, informais-je froidement, pour pouvoir discuter du plan.
- Ouais, envois moi l'adresse de ton hôtel.

Je n'ajoutais pas un mot de plus. Je finissais par éteindre ma cigarette contre mon jean, par manque de patience. Puis je remontais dans ma bagnole et partais rapidement.

Je prenais soin d'observer mes arrières. Je n'étais vraiment pas à l'aise. J'avais l'impression que chaque voiture pouvaient être un espion. C'était sûrement le cas, néanmoins j'essayais de relativiser avec de la musique.

Ma tête était remplie de souvenir de mes potes, au tout début. Désormais, si je voulais retrouver mes gars, Mike et Stan, je devais m'y mettre à fond, quelles que soient les circonstances, j'y pouvais laisser ma vie.

Le cœur en flamme, les muscles lourds, je conduisais difficilement. En moi, un feu d'artifice éclatait sans jamais s'arrêter. Je savais qu'un moment j'allais décrocher. J'étais tellement fatigué. Au point de vouloir m'allonger, fermer les yeux, et ne plus jamais me réveiller.

Quelquesfois, j'avais rêvé de la mort. Et à vrai dire, ça m'effrayait légèrement. Je ne voulais pas mourir en laissant une image d'un mec mauvais, froid, méchant, assassin. Même si c'était dur à croire, j'avais un bon fond. J'avais déjà pensé à en arrêter là, mais ma foi m'avait supplié de continuer. Étant donné que j'avais beaucoup de responsabilités, je ne pouvais pas cesser tout. Et surtout, je ne voulais pas laisser une image faible de moi. J'étais censé être fort, comme on me l'avait appris.

Pourtant, des fois, je me sentais sombrer dans l'obscurité, et me noyer petit à petit. J'étais si mal, mais personne n'avait l'air de le remarquer.

Chaque soir, je me couchais la tête remplie de penser obscures.

Love hard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant