- Tu comprends pas que tu me fais chier là ?! Arrête de me casser les couilles !
J'ai à peine le temps de terminer ma phrase que je reçois une gifle monumentale. Ma mère me fixe, les lèvres pincées par la colère.
- Ne me parle plus jamais sur ce ton Zakaria que ce soit bien clair. Ça fait deux semaines que tu fous rien de tes journées, j'apprends que tu sèches constamment et maintenant tu me manques de respect ? Je te reconnais plus, tu me déçois.
Une larme furtive coule le long de ma joue que j'arrive à masquer par mes cheveux qui me cachent le visage. J'ai horriblement honte de moi. J'arrive même pas à la regarder et préfère lui tourner le dos pour aller me cloîtrer dans ma chambre. Je m'affale sur mon lit et touche du bout des doigts ma joue rouge qui me lance. Je l'ai bien mérité. C'est la première fois que je parle comme ça à ma mère et la première fois qu'elle me dit clairement que je la déçois. Ça fait mal, vraiment mal. Je me redresse difficilement et viens m'asseoir devant mon miroir. Non mon physique n'a pas changé, ça vient pas de là. J'ai toujours mes yeux verts, mes cheveux bouclés qui retombent sur mes épaules, mon nez droit, ma peau mate. Alors qu'est-ce qui va pas chez moi ? Putain qu'est-ce qui va pas ? Soudain je me focalise sur mes yeux. Si. Quelque chose à changé. Des creux se sont formés sous mes yeux, mon regard est vide comme celui d'un putain de bovin.
J'avance ma main et viens toucher mon reflet. Ce que je vois me dégoûte, je suis pas le bon Zakaria. Mon poing se ferme, elle a raison, je suis plus le même. Ma main vient s'écraser sur le miroir qui se brise sous le coup. Je réagis pas, mes yeux braqués sur mes doigts ensanglantés. J'avais jamais remarqué avant que la couleur du sang était aussi fascinante. Ça me donne envie de... Non. Je retiens mon poignet au dernier moment, laissant tomber le bout de verre que j'avais attrapé.
Naël apparaît dans ma chambre sûrement alerté par le bruit de verre cassé.
- Zak ça va p-
Sa voix se coupe, ses yeux descendent sur mes mains et je vois la panique prendre possession de lui.
- R-reste là ! Je reviens !
Je bouge pas, j'ai pas la force de le faire de toute façon. Il revient et m'aide à me relever avant de me faire asseoir sur le lit et de sortir des bandages et du désinfectant. Pourquoi c'est toujours à lui de réparer mes conneries ? Je fais de la merde et il ramasse les miettes. Insulte moi Naël, frappe moi, pourquoi tu m'aimes autant ?
- Z-Zak lâche moi s'il te plaît...tu me fais mal...
Je reprends le contrôle, ma main lâchant son cou. Mes yeux s'écarquillent. Je me lève et titube, les mots me manquant.
- Oh mon Dieu...putain putain...
Je regarde mes mains, mais bordel qu'est-ce que j'ai ?
- J-je suis tellement désolé...putain je suis désolé....
Ma gorge me brûle, j'ai peur. J'ai peur de moi-même. J'attends pas sa réponse et m'élance dans le couloir, ma respiration est bloquée. Je sors dans un fracas et descends les marches de mon immeuble en vitesse. Le vent frais vient me frapper le visage. Je marche sans savoir où je vais. Je viens de faire une énorme connerie. Je finis par manquer de force et m'affale sur un banc dans un parc. Je suis essoufflé et mes mains tremblent. Je fouille mes poches et en ressort un sachet que je m'empresse d'aller jeter à la poubelle la plus proche. Jamais j'aurai du toucher à ça, jamais j'aurai du recommencer à fumer autant de cette merde. Je cale ma tête entre mes mains, essayant d'analyser la situation.
J'ai fumé comme jamais auparavant hier, j'ai enchaîné les clopes et les joints en espérant que les doutes qui m'assaillent finissent par s'estomper. J'ai fumé à m'en brûler les poumons, à tomber dans le sommeil complètement défoncé. Je me suis réveillé avec une colère sourde menaçant d'exploser à tout moment, ma mère a eu le malheur de me parler à ce moment là et je lui en ai mis plein la gueule alors que ça fait plusieurs jours qu'elle essaye de me comprendre et de faire des efforts pour me parler. Puis après j'étrangle mon frère ? Je deviens fou, complètement fou. Depuis quand je me suis mis à dérailler autant ? J'essaye de me souvenir et soudain je me rends compte que j'ai pas de souvenirs clairs. J'attrape mon tel et envoie un message à Amir.
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Cataclysme [BxB]
General Fiction- T'as ce regard perçant qui te quitte jamais, cette aura qui t'enveloppe autant sombre, mystérieuse qu'attirante. Et pourtant j'ai jamais vu une personne qui a l'air autant brisée que toi. Parce que ça se voit que t'en as chié toute ta vie, que t'e...