Lundi, 20 Juillet.
PDV ÉNORA
Encore une journée au lit ou au salon. Franchement, je suis épuisée de rester là, à ne rien faire. J'ai des problèmes de malade sur le dos, et en plus, je vais bientôt accoucher.
Pour récapituler ce qu'il s'est passé ces derniers mois, en allant dans l'ordre croissant, nous sommes allés à l'hôpital deux jours après la transformation du bébé pour faire une échographie et nous savons maintenant que ce dernier est un garçon, puis un mois après, j'ai appris que j'avais réussi mes examens avec brio. Ensuite, deux mois plus tard, mon père m'a annoncé qu'il n'avait rien trouvé sur Hamon, ce qui m'inquiète. Et plusieurs fois, j'ai eu des visions de lui me menaçant et me disant que je regretterai tout. Depuis, j'ai un de ces mauvais pressentiments que je n'arrive plus à dormir. Lorenzo a dû rester avec moi pendant une semaine entière pour me calmer. Et enfin, Matt et les frères Mercier sont venus nous rendre visite au moins une fois par semaine. Matt a appris à mieux me connaître, ce qui fait maintenant qu'il ne me "déteste" plus. Je suis bien contente, c'est mieux comme ça.
Aujourd'hui, nous les avons encore à la maison. Je suis sur le canapé du salon, ma main gauche sur mon ventre alors que la droite tient la télécommande de l'écran devant moi, cherchant quelque chose d'intéressant à regarder tout en écoutant la conversation de Michelle et de nos invités d'une oreille distraite.
Michelle : Énora, tu m'écoutes?
Moi : oui oui.
Michelle : alors je peux?
J'acquiesce, ne sachant pas vraiment de quoi elle parle. C'est quand elle se lève et vient poser son oreille sur mon ventre que je sais qu'elle me demandait l'autorisation de venir "toucher" le bébé.
Michelle : ces petits coups de pied sont puissants pour un enfant qui n'est pas encore né.
Eugène : ça donne envie d'être père en voyant cela.
Moi : ton âme sœur n'est pas d'accord pour le moment, je parie.
C'est vrai que ces trois là ont trouvé leurs âmes sœurs il y a deux mois. Mais ils ne nous les ont pas encore présentées.
Eugène : non, c'est pas ça.
Moi : tu n'es pas prêt?
Matt : vous comprendrez en voyant son âme sœur.
Moi : d'accord... Et ça sera quand, les présentations?
Edwige : le jour de votre mariage.
Moi : okay. Michelle, t'as pas terminé?
Michelle : oui! Matt, essaie pour voir.
Matt : non merci.
Edwige : où est Lorenzo depuis?
Moi : il ne devrait pas tarder à... Aïe!
Une contraction. Et une.
Mais bon, elle était juste passagère.
Matt : qu'est-ce qu'il y a?
Moi : non, rien, juste une contraction passagère. Je crois...
Michelle : il ne devrait pas tarder à rentrer.
Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrent, laissant entrer Lorenzo. Il salut tout le monde et vient m'embrasser avant de se laisser tomber sur le canapé, à ma gauche.
Moi : elle était aussi épuisante que ça, cette journée? Imagine j'accouche aujourd'hui, tu vas passer une nuit blanche.
Tout le monde se met à rire, moi y compris alors que je l'aide à retirer sa veste. Je récupère cette dernière et son mallette pour aller les ranger dans la chambre, puis reviens au salon. À peine je me suis assise qu'une autre contraction me parvient.
Michelle : ça a recommencé?
Moi : oui.
Michelle : peut-être qu'il va vraiment naître aujourd'hui.
Moi : c'est une... Aïe!
Lorenzo me prend en mode princesse, et dit :
Lorenzo : mieux vaut se rendre à l'hôpital maintenant au cas où.
Pendant qu'il parle, je me sens perdre les eaux.
Moi : par tous les loups! Je suis en train de perdre les eaux!
Michelle : bon, on est sûr maintenant.
Je ferme les yeux, et souffle alors que nous nous rendons au rez-de-chaussée. Nous sortons de l'immeuble, et mon âme sœur m'installe dans une voiture, montant à mes côtés, tandis que Michelle prend le volant et que Matt, Eugène et Edwige prennent une seconde voiture.
Lorenzo : on est chanceux que ça vienne juste de commencer.
Moi : peut-être, mais ça fait mal de supporter la douleur! Enfin non, ça fait pas mal, c'est horrible!
Après plusieurs minutes durant lesquelles la douleur grandissait, et grandit toujours, nous arrivons à l'hôpital. Lorenzo me porte jusqu'à l'intérieur, un médecin nous attendant déjà à l'accueil avec un fauteuil roulant.
Médecin : bonsoir Alpha, Luna.
Lorenzo : qui vous a prévenu?
Matt : c'est moi.
Lorenzo : merci Matt.
Il me pose dans le fauteuil.
Moi : j'aurais jamais dû parler de ça.
Plusieurs autres minutes plus tard, je suis en salle d'accouchement, avec un Lorenzo nerveux me serrant la main. Même moi, je ne suis pas aussi nerveuse que lui.
Moi : Enzo, calme toi. Ce n'est pas toi qui t'apprêtes à faire sortir un être vivant de ton ventre!
Lorenzo : n'empêche que je suis nerveux.
Je soupire, alors que certaines infirmières rient de notre courte conversation. Il n'y a que des femmes ici. Et deviner qui l'a demandé? Je crois que vous savez déjà.
??? : Luna, je vais vous demander de prendre une grande inspiration et de pousser à chaque fois que je vous le dirai, d'accord?
Moi : très bien.
Je serre la main de Lorenzo dans la mienne.
??? : poussez!
J'inspire et pousse doucement, mais assez fort pour que cette heureuse souffrance se termine rapidement. Heureuse souffrance parce que je suis en train de mettre au monde mon enfant. Et s'il faut souffrir pour ça, je n'ai aucun problème. Comme on le dit, il faut souffrir pour être heureux.
J'expire, et même pas cinq secondes après, on me demande à nouveau de pousser. Je crois que je broie littéralement la main du futur père. Il est aussi tendu que moi, mais il fait son possible pour me faire oublier un temps soit peu la douleur en me faisant rigoler ou me remémorer certains souvenirs heureux.
??? : il arrive, je vois sa toute petite tête. Allez Luna, encore quelques efforts, et vous pourrez le tenir dans vous bras.
Je pousse encore deux fois, et lorsque j'entends les premiers pleurs, je relâche la pression.
??? : comme il est adorable.
Je la regarde brièvement couvrir mon fils avec une serviette, les infirmières à côté le regardant avec un sourire avant de commencer à nettoyer tout le bordel qu'il y a eu à cause de l'accouchement, bien sûr après avoir retiré le placenta.
J'essaie de m'assoir correctement, aidée par Lorenzo, tandis que la sage-femme s'approche de moi avec le petit. Je le prends avec délicatesse mais fermeté tellement j'ai peur de lui faire mal, et le rapproche de moi. En le regardant, je souris, et le serre contre moi en sentant les larmes me monter aux yeux. Je les laisse couler, et embrasse le front de mon bébé avec tendresse.
Lorenzo : c'est drôle, il est tout rouge.
Je me tourne vers lui, et suis surprise en le voyant pleurer. Plus tard, il nous prend tous les deux dans ses bras, sous les retards attendris de la sage-femme et des infirmières. Ainsi que de nos amis que la première a laissé entrer.
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Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende.
ParanormalQuand on a des parents qui nous traitent comme des moins que rien, on peut facilement dire qu'on n'a pas la vie rose et on a tendance à vouloir se donner la mort, ou s'échapper, quitte à vivre dans la rue, avec ces dangers à l'extérieur. Et pourtant...