Chapitre 8 : il est bien plus que ça

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- Hmm... si je peux me permettre...

- Ta gueule.

Le visage autrefois détendu de son client se froisse subrepticement et ses sourcils se plissent.

- Puis-je savoir pourquoi tu m'insultes ?!

- Parce qu'tu vas encore raconter d'la merde Deku. Voilà pourquoi.

Un râle exaspéré franchit les lèvres de ledit Deku. Ce dernier rejette la tête en arrière et se renfonce dans le matelas duveteux sous lui. Katsuki ricane en le voyant abandonner la partie aussi vite qu'il s'était enflammé. Quel lâche. De toute façon, il ne s'attendait à rien venant de lui. Il a une grande gueule, qu'il utilise parfois plutôt bien, mais c'est tout.

L'Oméga se redresse vaguement sur ses avant-bras, juste ce qu'il faut pour observer le corps couché sous lui. Il ne rate pas la grimace que son client fait lorsque ses coudes appuient contre sa peau sensible. Tant pis pour lui. Il a voulu ce stupide moment post-sexe, alors qu'il aille se faire foutre s'il n'est pas content. Être collé à son corps encore tout suant est répugnant. Encore heureux que Katsuki puisse profiter de la situation pour l'écraser un peu de son poids. Ça au moins c'est amusant.

Le dos du crâne enfoncé dans l'oreiller épais, l'Alpha sous lui fixe le plafond en grommelant contre son langage « inadapté ».

L'ignorant, les pupilles grenat descendent doucement sur le torse d'albâtre qui se soulève et s'affaisse au rythme d'une respiration lente. Çà et là, des marques rouges indiquant le passage de quelques ongles inquisiteurs se démarquent. Plutôt que d'enlaidir la silhouette musclé, l'Oméga trouve que cela la rend plus intéressante encore à observer.

Et il a besoin de rester en activité, surtout maintenant.

La fatigue ronge ses os et une petite part de sa conscience est tentée de rester allongée sur le corps chaud afin de dormir tout son sou. Mais l'Oméga résiste. Gardant les yeux ouverts, Katsuki se replace un peu mieux, tirant une nouvelle grimace à l'Alpha sous lui.

- Je souhaitais juste mentionner le fait que la position est quelques peu inconfortable pour moi.

- Rien à foutre.

- Hé !

Deku se redresse sur ses avant-bras, quelque peu outré que l'Oméga continu de l'insulter à tout-va. Obligé de se redresser à son tour, Katsuki grogne. Il y a un instant de flottement pendant lequel l'Alpha fixe le corps de l'Oméga entre ses cuisses, avant que ce dernier ne saisisse le premier oreiller à disposition pour le plaquer contre son crâne.

- Va crever Deku ! rétorque Katsuki en lui offrant son majeur, quand bien même l'Alpha ne peut pas le voir.

Décidant que cette stupide comédie a assez duré, l'Oméga se redresse une bonne fois pour toutes. Il enjambe le corps contre lequel il était affalé d'un simple mouvement de hanche et atterrit au bord du lit. Etirant le dos, le faisant craquer, il se passe une main fatiguée sur le visage lorsqu'il avise l'heure.

1h57.

Encore une énième nuit blanche.

Un raclement de gorge attire son attention.

- Comptes-tu partir tout de suite ou...

Katsuki lance un regard par-dessus son épaule et avise l'expression du pitoyable Alpha désormais assis dans son dos. Ce dernier n'ose pas terminer sa phrase et se ronge la joue tout en se frottant maladroitement la nuque. Les draps descendent gracieusement sur son intimité et ses hanches, offrant une vision plus qu'agréable à observer. Le dénommé Deku alias son client du soir, lui offre un sourire intimidé, à mille lieux de l'aisance qu'il déploie lorsqu'il lui parle d'argent où qu'il écrit l'un de ses textos alambiqués sans la moindre faute. Sur ses épaules et sa chute de reins dansent une myriade de taches brunes, si nombreuses qu'on pourrait passer toute une vie à les compter.

À l'usure [DekuBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant