Photo par John Doyle sur Unsplash
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Heureux d’être idiot,
La tête aux étoiles,
Blouson sur le dos,
Pantalon en toile.
Je suis beau et fort,
Je sais. Je suis roi.
Je lance des sorts.
J’habite les bois.
En héros, je vole,
En Robin aussi.
Puis je dégringole,
Je joue, casse, oublie
Que faire attention
Est primordial car
L’imagination
Est juste un bobard.
Yeux écarquillés,
Bouche grande ouverte,
L’air d’un attardé,
Tout me déconcerte :
Les gens tout autour
Droits comme des pics,
Leurs tristes discours,
Scènes dramatiques.
Tendres souvenirs,
Odeurs familières.
Et sous leurs soupirs,
Ma mère et mon père.
Je les apprivoise
Dans mon esprit fou.
Nos regards se croisent
Pourtant je vois flou.
Dans des flaques d’eau,
Je noie l’innocence
De mon sourire sot,
Quand le temps avance.
Plus je suis les gouttes
Dans leur course folle
Plus ça me dégoûte :
Cette planète molle.
Tout de suite les grands rêves : je serai astronaute.
Je m’ennuie sur ce sol, je voudrais m’évader,
Je m’imagine en haut, je marche, cours et saute
Dépassant les adultes aux sourcils froncés.
Puis la réalité me rattrape avec l’âge.
Serais-je devenu mou ou simplement plus sage ?
