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1. "Je connais tous les chiens du paddock"

Mick ne se souvient pas d'une vie dans laquelle il ne marchait pas sur le paddock. Il garde des souvenirs de lui, enfant, en train de s'y promener, son père à ses côtés. Maintenant, ce n'est plus une promenade mais le seul moyen de rejoindre son écurie : les motorhomes étant placés par ordre de classement, Haas est toujours au fond.

Ça ne le dérange pas. Il aime bien passer devant chaque motorhome, en profiter pour s'arrêter discuter et profiter de l'air frais de l'extérieur. Évidemment, le vendredi, il prend plus son temps que le dimanche. Plus le week-end avance, plus les enjeux sont importants.

Le vendredi matin, Mick prend toujours son temps pour rejoindre son écurie. De toute manière, il est en avance même en faisant ça. Il s'arrête pour saluer les pilotes Ferrari, et un peu plus loin, il échange quelques mots avec Esteban Ocon.

Il croise Kevin Magnussen à mi-chemin, et ils continuent naturellement à marcher ensemble.

-On a du beau monde, sur le paddock, aujourd'hui, c'est rare pour des qualifications, lance Kevin, et Mick hausse les épaules.

Pour l'instant, il n'a pas remarqué de personnes connues.

-Là-bas, il y a Blaise Matuidi, dit Kevin en faisant un signe de tête pour le désigner.

Mick acquiesce. Il voit un autre joueur de football avec lui, mais il ne sait pas remettre de nom sur le visage.

Puis soudain, il s'arrête. Quelques mètres plus loin, il y a un chien.

Tout naturellement, Mick Schumacher aime bien les humains mais il préfère les chiens. De ce fait, dès qu'il en voit un, ses sens sont en alerte : il doit aller le caresser.

Il relève la tête à la recherche du maître ou de la maîtresse ; c'est une femme qu'il découvre. En la dévisageant le plus discrètement possible, il lui semble qu'elle a plus ou moins son âge, et à sa grande surprise, elle ne discute avec personne.

-Et elle, c'est qui ?

Kevin lève la tête et suit la direction des yeux de Mick. Il hausse les épaules.

-Je sais pas. C'est une "fille de".

-Une quoi ?

-Une "fille de". C'est la fille d'un gars célèbre.

Mick fronce les sourcils.

-Et alors ?

-Bah, tu sais... Ça dit qu'elle est connue grâce à son père.

Le cœur de Mick se serre. Il aimerait ne pas savoir. Il aimerait ne pas comprendre exactement ce dont son coéquipier parle. Il aimerait ne pas savoir ce qu'on ressent à l'entente de ces mots.

Pourtant, c'est un des sentiments qu'il a le plus ressenti ses dernières années.

Il ne sait pas si c'est l'appel du chien ou l'impression de sentiment partagé qui pousse ses jambes à l'emmener voir cette femme.

-Bonjour.

-Bonjour. Je peux t'aider ?

Mick se mord la lèvre avant de demander :

-Je peux caresser votre chien ?

La jeune femme sourit.

-Bien sûr.

À l'entente de la réponse positive, Mick s'accroupit immédiatement pour être à la hauteur du chien, qu'il caresse avec un énorme sourire aux lèvres.

-Salut, toi, souffle-t-il, dans sa bulle, et autour, personne n'est étonné : sur le paddock, tout le monde à l'habitude de voir Mick avec des chiens dans les bras.

Il finit par se remettre debout et sourit à la jeune femme.

-Je ne t'ai jamais vu sur le paddock, déclare-t-il, et elle hausse un sourcil.

-C'est ça, ta pick up line ?

Mick fronce les sourcils.

-Non. Je ne t'ai vraiment jamais vu ici. Je connais tous les chiens du paddock, et celui-là, je ne l'ai jamais vu.

La jeune femme brandit le pass qu'elle porte autour du cou.

-Je suis invitée. Pour le week-end.

-Oh ! J'espère que ça te plaira. Tu vas voir, en vrai, c'est encore plus impressionnant qu'à la télé.

Elle sourit.

-J'ai hâte de voir ça.

Mick sourit et se penche de nouveau vers le chien.

-J'espère qu'on se reverra ! lui dit-il en lui caressant la tête avant de se redresser. À bientôt, dit-il à la jeune femme, et il s'éloigne sans attendre de réponse.

Le samedi, Mick ne croise pas d'autres chiens, probablement parce qu'il rejoint le motorhome Haas plus vite que la veille en vue des qualifications. Celles-ci ne sont pas particulièrement concluantes, puisque Mick ne dépasse pas la Q1. Le dimanche, il passe en coup de vent avant le Grand Prix, concentré. Chaque minute de sa routine compte, il n'a pas le temps de discuter avec qui que ce soit s'il veut réussir à rentrer dans sa bulle et à y rester.

Après le Grand Prix, il traîne toujours un peu. Il va aux interviews, puis il discute avec sa famille s'ils sont présents, avec les membres de l'écurie. C'est à cette occasion qu'il recroise le chemin de la jeune femme et de son chien rencontrés deux jours plus tôt. Mick sourit en les voyant, et s'approche.

-Bonjour, dit-il, et la jeune femme sourit à son tour.

-Décidément, le paddock est grand mais on ne fait que se croiser.

-Je peux le caresser ? demande Mick, et sans qu'il n'ait besoin de préciser, elle acquiesce.

-Salut, toi ! J'espère que tu as passé un bon week-end ici !

Il finit par se relever, et regarde la jeune femme avant de dire :

-Je peux te demander ton prénom ?

L'étonnement est visible sur son visage.

-On ne vous fait pas un topo sur les invités ? Du style, attention, ce week-end, Ysalis Bellam est sur le circuit. C'est la fille d'un auteur très connu, mais si, vous savez, Marc Bellam, il écrit des romans policiers ! Oui, bon, elle aussi, elle écrit un peu, mais bon... ses livres se vendent moins bien que ceux de son père.

-Et toi, qu'est-ce que tu écris ? l'interroge Mick, et Ysalis semble surprise par la question.

-De la science-fiction.

Le pilote hoche la tête.

-Donc, pas vraiment possible de comparer vos livres...

Ysalis hausse les épaules, l'air de dire qu'elle est d'accord mais sans l'être.

-C'est pareil pour moi. Pas la même voiture, pas la même écurie, pas les mêmes réglementations. Mais le même nom de famille.

Ysalis et Mick se dévisagent. Après avoir dit ces mots, il réalise à quel point ça les a rapprochés sans pour autant qu'ils ne se connaissent. Mick ne connaît rien d'Ysalis hormis son prénom, le fait qu'elle écrive des livres et le fait qu'elle possède un chien. Pourtant, il sait comment elle se sent quand son père est ramené dans la conversation pour les comparer. Il sait comment elle se sent quand les gens disent que sa présence dans le métier a drôlement été facilité par son père, voire n'existerait pas sans lui.

-Mick ! Dépêche-toi, on fait le debrief !

Mick tourne automatiquement la tête vers l'entrée du motorhome Haas, et il est surpris de voir son coéquipier.

-J'arrive ! s'exclame Mick, et comme il ne sait pas comment dire au revoir à Ysalis, il lui adresse simplement un sourire plein de compassion avant de vite rejoindre Kevin.

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bonjour wattpad et bienvenue sur ma fic Mick (oui je trouve ça drôle) ! je remets le TW ici : la fiction parlera entre autre de TCA, de manière subjective évidemment, mais je préfère vous prévenir :)
bonne lecture ☀