Prologue

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Rien ne ravive mieux le passé
que l'odeur qu'on lui as autrefois associée.
Vladimir NABOKOV

PROLOGUE
1.
Boston.
charles Street.
Lundi 23 décembre 2000

Des sanglots stridents me réveillèrent en sursaut. J'émergeai lentement, me frottant les yeux. La fraîcheur de ce mois de décembre me fit frissonner et je frictionnai mes bras pour me réchauffer. Je pris mon énorme plaid posé à mes pieds et ouvrit la porte de la chambre d'Hazel.
Elle était déjà debout et en tremblant, m'indiqua l'armoire en face de son lit.
Comme chaque nuit, elle m'appela pour faire disparaître le monstre de son placard. Bien qu'il soit imaginaire, je gigotais ma main dans tous les sens pour faire disparaître le « monstre des nuits ».
Le monstre disparu, je déposai un dernier baiser sur le front de ma fille avant de refermer la porte de sa chambre et de m'éclipser au salon pour téléphoner à ma femme.

— Allo, tu vas bien ? J'ai remis la petite au lit, elle m'avait réveillée pour tuer le monstre de son placard.
Lui disais-je, en rigolant.

— Ouais, je vais bien, je t'entends très mal. J'ai pris une permanence d'environ deux heures, mes collègues sont à bout, je vais leur apporter un peu d'aide.

— Ça marche, si t'es trop fatiguée tu m'appelles j'irais te chercher. C'est mieux que de circuler dans les rues de Boston avec ce trafic à une heure pareille.

— Oh non t'en fais pas pour moi ! Je prendrais ma voiture, ça me dérange pas. Tu vas plus t'embêter à venir me chercher qu'autre chose, repose-toi.
Je t'appellerai quand je serais dans la voiture et que je viendrai de sortir de la clinique.

— Non j'insiste... Il est préférable que je vienne te chercher

— Je t'ai dit que c'est pas la peine, je vais me débrouiller seule ! Allez je prends ma voiture et je rentre dans quelques heures, d'ici là tu seras déjà au lit..
Bisous, dis à ma fille que je l'aime très fort et que maman rentre vite !

Et voilà, c'était les derniers mots qu'elle eût prononcé avant de quitter l'appel..
Puis, je venais m'asseoir, m'avachir, sur le canapé du salon. Le vendredi soir ressemble traditionnellement au début des vacances. Mon programme était simple : Glander toute la soirée devant la télévision, manger un burrito qui traînait dans le placard depuis quelques jours en attendant l'arrivée de ma tendre femme.
Mais ce soir-là, le programme du vendredi soir n'a pu être réalisé. Cette semaine était tendue et fatigante : Du lundi au mercredi, j'ai passé 15heures non-stop au cabinet, alternant entre différents patients. Le reste de la semaine, j'ai dû employer une nouvelle nounou, car l'ancienne étais partis en voyage, décompresser dans les plages espagnoles. À l'approche de noël, j'avais pour mission de cocher toutes les cases de la to do list que ma femme avait écrite :
Emballer les cadeaux de Tonton Omar et de Jack.
• Acheter de nouveaux matelas et draps pour la chambre des invités.
• Laver de fond en comble la voiture
• Acheter des cadeaux de noël pour Hazel : Des barbies, des voitures télécommandées, des Playmobils..
• Faire les courses pour noël et le jour de l'an pour les dizaines de personnes qui seront présentes ces jours-là : Foie gras à volonté, deux gros pains perdus (de préférence avec du saumon), Une grosse dinde du traiteur du quartier, un sachet de pommes de terres et trois sachets de légumes à poêler.
Et un tas d'autres choses futiles.

Mon téléphone étant reposé sur la table basse, je pris une profonde inspiration et cala ma tête sur le premier oreiller à ma disposition. Je pris un gros plaid, le vent hivernal s'abattant sur Boston me fit frémir de froid et je m'assoupis, étirant mes jambes jusqu'au fond du canapé.

Trois bonnes heures furent déjà passées et je me levai brusquement du canapé regardant tout atour de moi si Cindy s'était posé à mes pieds. Je frottais mes yeux une première fois, mais je ne voyais toujours rien. Je pensais qu'elle s'était sûrement installé sur notre lit. Je pris donc la direction de la chambre. Entrouvrit la porte, mais personne n'était couché sur le lit. Il était comme à mon réveil. Ma femme n'était donc pas rentrée cette nuit..
Je regardai l'heure sur mon téléphone : 00:24. Ma femme devait être rentrée depuis une heure.
Je le saisis donc et m'empressa d'aller sur mes appels récents pour la contacter.
Je mis le téléphone à mon oreille, prêt à entendre le son de sa voix, mais rien ne fût. J'essayai donc une nouvelle fois de la contacter mais je tombais sur sa messagerie. Le réseau passait mal sur mon téléphone depuis quelques jours. Je décidai donc de prendre le téléphone fixe de la maison pour la contacter, mais après deux nouveaux essais, je n'entendais qu'une seule voix : celle de sa messagerie. Son téléphone était donc éteint.
Sans réfléchir et perdre une seule seconde, je pris dans mes bras Hazel, enfila mes baskets, ne prit même pas la peine de prendre un manteau, et me dirigea rapidement devant le garage pour prendre ma Peugeot.
Le ciel était noir, le vent était frais, l'hiver était là. J'enclenchai le contact et fonçai à toute allure, ne pris même pas la peine de m'attacher et me dirigeai vers la route menant à la clinique. Rapidement, je pris la première avenue, grillai les panneaux d'arrêt et de signalisation et me gara sur le parking de celui-ci. J'arrivai en courant devant les portes de la clinique. Mais elles étaient fermées.
Je me demandai donc où était à l'heure qu'il est ma femme si la clinique était fermée. Elle n'avait même pas essayé de me joindre.
Et s'il lui était arrivé quelque chose de grave ?
Pris d'une peur folle je pris ma voiture et fonça sur la route qu'elle prenait à chaque fois pour rentrer. Je fonçai à travers les ruelles, regardant de chaque côtés, devant chaque bâtisses, chaque parking. J'aperçu alors au loin, dans la pénombre des feux qui semblaient ressembler à ceux la cabriolet que je connaissais bien. Par une course effréné je finis par atteindre le derrière de celle-ci, arrivé à sa hauteur je m'attendais à voir Cindy, mais ce n'était pas elle, seulement de jeunes conducteurs sortant sûrement d'une soirée arrosée. Je frappa sur mon volant, de peur, d'énervement et d'incompréhension. Où pourrait-elle bien être?

Toute leur vie. Cindy et lui rêvaient d'habiter à Boston, une ville éclectique. Pour son charme, son atmosphère particulière, son architecture et ses activités tendances.

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⏰ Dernière mise à jour : May 27, 2023 ⏰

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Je n'ai pas pu l'en empêcherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant