Mauvais plan ? : 18 ans : Partie 3

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    ⚠️ Attention tentative de suicide ⚠️

    Depuis cette histoire avec Fiodor, Chuuya n'arrête pas de se remettre en question. L'échec de leur mission lui avait laissé un goût amer, une sorte d'insatisfaction. Les choses auraient pu se passer autrement, du moins c'est ce qu'il aurait bien voulu. Au fond, et même s'il n'y était pour rien, Chuuya s'en voulait énormément pour avoir échouer face à ces trois hommes vêtus de noir.

Il aurait pu les vaincre, les massacrer, mais un inconvénient s'était présenté. C'était à cause de cet objet, de cette seringue. Elle l'avait empêché d'agir en conséquence, car dès que Chuuya l'a vu, tout s'est soudainement bousculé dans son esprit. Quelque chose d'atroce lui était revenu, remontée parmi tous ses souvenirs enfouis. Une révélation, un brin de pensée, un traumatisme révélé au grand jour. Chuuya avait une peur bleue de ces aiguilles qui vous pénètres la chair, qui vous transperce l'âme. Et la raison de cette phobie remontait à l'enfance.

À une époque, les jours se ressemblaient tous. Même scénario, mêmes expériences, mêmes discours. N'importe qui deviendrait fou avec cette routine affreuse et inhumaine. Les sensations qu'éprouvaient Chuuya se résumaient globalement à de la peur et à de l'angoisse.

Il avait peur de mourir par la possibilité que les scientifiques lui ingèrent une trop forte dose de produit chimique dans son corps, n'y survivant pas. Il angoissait fortement lorsqu'il se retrouvait complètement seul et enfermé dans une sorte de cage avec des câbles étranges qui reliaient son corps à des machines. Ne parlons même pas de ces foutues seringues qui lui avait fendu le cœur, l'endormant sans son consentement, l'affaiblissant pour qu'il ne puisse plus s'opposer à toutes pratiques hostiles contre sa liberté.

À force de se faire piquer comme un animal ou plutôt comme un rat de laboratoire, Chuuya avait développé une psychose, une peur affreuse de cet engin qui lui apportait souffrance et anxiété. Cet outil médical censé abolir les maladies des gens ne lui avait apporté que malheur, l'empoisonnant jusqu'à ce qu'il en soit atteint psychologiquement.

Alors, lorsque cet homme s'est approché de lui avec cette seringue, la panique a pris racine dans le cœur de Chuuya et cela l'a empêché de riposter correctement. Durant quelque instant, il a même cru que le gouvernement était revenu le chercher pour s'emparer à nouveau de son corps afin de continuer les expériences du passé. Cette pensée l'avait énormément perturbé et la possibilité de se faire à nouveau enfermer dans un laboratoire l'avait entièrement paralysé.

Il est tard. Le Soleil ne règne plus dans le ciel. La nuit étoilée enveloppe Yokohama et Chuuya se tient devant la porte du bureau de Dazai pour une raison assez problématique.

Depuis deux semaines, Dazai ne lui adresse plus la parole, ne répond plus à ses messages...et le pire dans tout ça, c'est que même leur regard ne se croise plus. C'est comme si leur complicité s'était évaporée dans les airs. Les mots égarés, noyés. La parole inexistante, et les corps ne s'attirant plus. Chuuya était devenu transparent, comme un fantôme ou un courant d'air qu'on oublie vite après avoir refermé la porte derrière soi.

Il a des questions à poser, des pensées à extérioriser, à partager et c'est dans ce contexte-là que Chuuya hésite à entrer, à franchir le seuil de la porte car il a peur que cette future discussion n'empire les choses entre leurs deux cœurs, peur de fracturer leur relation pour toujours.

Chuuya se rassure comme il peut avant d'entrer, prend une grande inspiration, évacue son anxiété puis incline la poignée vers le bas. La porte s'ouvre, il s'avance calmement et entre dans la pièce. Ses yeux glissent un peu partout, remarquent que la lumière du plafond est éteinte, que seul la lampe du bureau éclaire la pièce d'un fin rayon de lumière. Dazai se tient assis, sur sa chaise de bureau, travaillant et pianotant toujours sur son clavier d'ordinateur comme s'il n'avait pas remarqué la présence de Chuuya. Ce dernier continue son chemin timidement jusqu'à l'atteindre puis il s'adresse à lui d'une voix assez pressée :

Morsures ~Soukoku~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant