Chapitre 1 : mariage rime avec chantage

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Certains pensent que le monde finira dans les flammes, d'autres dans la glace. Le désir ayant embrasé mon âme je suis de ceux qui penchent pour les flammes.

Bordel, on n'aura tenu que 5 secondes, littéralement, avant de sortir les violons. Si je n'étais pas aussi niaise, je penserais que c'est plutôt les aliens qui vont nous défoncer la gueule, c'est plus logique. Heureusement cette question philosophique sans intérêt ne relève que d'un devoir de fin d'année. Je suis en train de réviser dans notre champs de fleurs à Edward et moi, pas légalement bien sûr, nous ne faisons que squatter comme d'habitude, défoncés aux pâquerettes. Il se tient à côté de moi en buvant mes paroles, beau, parfait. Il se tient stoïquement comme une statue, luisant comme une boule à facette sous les feux lumineux du soleil découvert. C'était une des rares fois où ce salopard de soleil nous graciait de sa présence. A Forks, il était impossible de ne pas sentir le froid et l'humidité : parfait pour un gang de vampires clandestins, comme Edward, pour s'immiscer parmi les êtres humains comme moi.

Mon petit-ami de 110 ans s'entête à m'embrasser le cou, les cheveux... se complaisant sûrement de mon odeur apparemment délicieuse, ce qui est peu croyable car je suis en cure de sébum depuis l'été dernier. Je sens ses lèvres glacées sur la courbe de ma mâchoire venir retrouver les miennes, un frisson me parcourt malgré le soleil chaud au dessus de nous. Son goût et son odeur sont délicieux, pareils à une brise fraîche et sucrée. Il m'est difficile de ne pas envahir sa bouche de ma langue, je dois respecter son immense difficulté à résister à l'envie de m'ouvrir la gorge à l'instant. Je dois me l'avouer cependant, pour cette nouvelle histoire, je vais vraiment avoir envie de bite.

Quoi merde ?! C'est la vérité, je suis une jeune femme de 18 ans tout de même et comprenez-moi, mon copain est une sorte d'éphèbe top modèle et je n'ai le droit qu'à des bisous de gamins. Si je me souviens bien, même ma vieille mère Renée avait eu plus que ça à ses dix ans. C'est d'Edward dont il est question, il met donc un point d'honneur à ruiner ce moment.

- Épouse-moi, dit-il de sa voix carillonnante.

Putain. Je manque de régurgiter ma saucisse de midi. Le souvenir de sa première demande me remonte en mémoire, juste après sa querelle avec mon grand (et sexy !) ami Jacob Black. Je n'avais pas changé d'avis depuis : me marier à 18 ans c'est la honte, Edward vient d'une époque où les filles se faisaient promettre à des vieux cochons quand elles étaient gamines, il ne comprend pas notre temps moderne. Que penserait-on de moi ? La catin de la ville déjà en cloque ? La jeune amoureuse écervelée qui croit avoir trouvé l'amour de sa vie ? Bon... il faut quand même avouer que je suis un peu cela, j'ai bien l'impression d'avoir trouvé l'homme de ma vie, alors qu'il m'a abandonné dans les bois comme une merde d'ours il y a quelques mois mais c'était pour mon bien rappelez-vous. C'est très romantique.

Cette demande me rappelle une autre partie de notre contrat.

- Transforme-moi, je réponds gagnante.

Il soupire à la fois amusé et ennuyé. Il déteste l'idée que je devienne comme lui, trop pieu pour imaginer l'acte de « m'arracher mon âme ». En vrai je m'en fou, je veux être près de lui à tout jamais, et devenir sexy n'était pas à rechigner : je vous rappelle que je suis banale à en crever et que je suis pleine de tics insupportables. D'ailleurs, mes yeux se mettent à papillonner comme un projecteur lorsqu'Edward me dit qu'il est d'accord pour me transformer seulement si j'acceptais son mariage à la noix.

- Ca s'appelle du chantage !

Je le repousse de ma faible force humaine, si bien qu'il s'allonge de lui-même car je n'aurais pas pu le bouger d'un millimètre. Je m'étends sur lui comme une carpette, il rit légèrement, je ne dois pas peser plus d'une plume pour lui, et encore.

Twilight Chapitre 3 : Hésitation PARODIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant