Garante ( Bucky x OC)

CHAPITRE 10

La fête avait duré une bonne partie de la nuit, peut-être même jusqu'au petit matin pour les plus combattants, mais Daisy l'avait quitté bien assez tôt, et vu leur engouement elle se doutait que les autres Avengers n'avait pas veillé tard non plus. Sauf peut-être Tony qui, lorsqu'elle s'est éclipsée, se trouvait debout sur une table basse, un collier de fleurs hawaïennes autour du coup, un verre de vodka dans une main et de whisky dans l'autre. En même temps il était l'hôte de cette évènement, alors il n'aurait certainement pas été le premier à le quitter.

Il était néanmoins assez tôt quand elle se réveilla et tout le brouhaha avait disparu, signe qu'il ne restait sûrement personne. Lorsqu'elle débarqua dans le salon vêtue d'une tenue bien plus confortable et bien moins chic, accompagnée de Barnes qui était étonnement sorti de sa chambre au même moment, se contentant de se suivre en silence, elle ne sut choisir entre un rire franc ou un soupir de désespoir face à la vision qui s'offrait à elle.

La pièce était sens dessus dessous, et aux pieds des larges escaliers menant à une vaste mezzanine qui faisait le tour de la pièce, le coude posé sur un pot de fleurs dont les feuilles de la plante qui reposait à l'intérieur frôlaient son visage, ses lunettes glissant jusqu'au bord de son nez alors que le reste de son corp était étalé par terre, Tony était assoupi, ou plutôt complètement assommé.

Elle se pinça l'arrête du nez, il était pas croyable.

Délaissant Barnes un instant, elle s'approcha du milliardaire, secouant légèrement son épaule pour tenter de le réveiller, mais un missile aurait bien pu secouer la tour que ça ne l'aurait pas fait bouger d'un pouce.

Elle soupira, lançant un regard quémandant l'aide du sergent par-dessus son épaule.

- C'est sans moi, prévint-il d'une voix neutre, adossé aux murs avec les bras croisés sur son torse, se contentant de la regarder galérer.

La brune leva les yeux au ciel avant de s'accroupir pour saisir le bras ballant de Tony pour le faire passer autour de ses épaules et le relever. Elle demanda à Jarvis où se trouvait sa chambre et l'y emmena. Traînant littéralement son corps jusque la pièce, elle le laissa s'écrouler sans ménagement en plein milieu du lit, déjà fatiguée par l'effort qu'elle avait dû fournir au réveil alors qu'elle n'avait pas eu sa dose de caféine.

Lorsqu'elle rejoignit la cuisine, elle y trouva Barnes qui semblait l'attendre, une lueur de moquerie dans le regard. Visiblement, ils étaient les seuls réveillés.

- Seriez-vous en train de vous foutre de moi, sergent ? Interrogea-t-elle d'un air amusé en se saisissant d'une tasse.

- Je n'oserai pas, répondit-il simplement en l'observant s'activer.

Il paraissait plus détendu qu'à l'accoutumé, du moins autant qu'il pouvait l'être derrière son masque de froideur.

Ils s'installèrent et déjeunèrent dans le silence, avec pour seule interaction la jeune femme demandant au soldat de lui passer la confiture.

- Pourquoi être entrée au SHIELD ? Demanda-t-il soudainement.

Elle le regarda, sa tartine en bouche, étonnée de sa question. Une chose était sûre, il ne passait jamais par quatre chemins lorsqu'il voulait savoir quelque chose et ce, à toute heure de la journée. Son regard bleu était fixé sur elle, situé à une place d'elle en diagonale, il ne la lâchait pas, signe qu'il attendait sa réponse.

- J'étais dans l'armée à la base, j'ai été blessée lors d'une opération et malgré mes bons et loyaux services, l'armée n'a plus voulu de moi, expliqua-t-elle d'une voix neutre. Fury est venu me trouver et j'ai troqué mon uniforme militaire contre la combi moulante du SHIELD.

Elle n'entrait volontairement pas dans les détails et il devina qu'il avait touché un sujet sensible. Il ne demanda pas plus d'explications, se contentant de ce qu'elle lui avait dit. Le calme fut interrompu par le reste des Avengers qui firent leur entrée dans la pièce simultanément, hors-mis Tony qui devait sûrement encore être loin de ce monde. Le regard de Steve se posa sur elle puis sur Barnes, qu'il parut surpris de trouver ici mais n'en dit rien. Bien vite, la large table fut remplie et les conversations matinales s'élevèrent dans la pièce et silencieusement, Barnes s'éclipsa sous le regard suiveur de Daisy. Il s'était refermé comme une huitre au moment où les autres avaient franchi l'entrée.

- C'est qu'il est matinale notre soldat, remarqua Clint une fois que celui-ci était parti. Vous l'avez déjà vu déjeuner vous ? Demanda-t-il en regardant les autres.

Natasha haussa les épaules, visiblement peu intéressée tandis que Steve fit non de la tête.

- Allez, crachez le morceau, rigola Sam en regardant Daisy, c'est quoi votre secret ? Personne n'a jamais réussi à le forcer à sortir de sa chambre, même pas Steve.

D'après ce qu'elle avait compris, il était rare de voir le soldat en dehors de ses appartements et le seul avec qui il semblait interagir était Steve. Mais sur ce coup-ci, elle n'y était pour rien.

- Je n'ai rien fait, assura-t-elle en buvant une gorgée de café, il passait dans le couloir quand je me suis levée.

Ils n'insistèrent pas et la conversation dériva vite sur la soirée de la veille, Sam se moquant de Clint car apparemment celui-ci avait un léger coup dans le nez.

- D'ailleurs où est Stark ? Questionna Steve.

- Vu l'état dans lequel il est vous ne risquez pas de le voir avant un bon moment, répondit Daisy d'un ton légèrement sarcastique.

Mais comme elle s'en doutait, cette nouvelle ne les étonna pas le moins du monde.

Une fois fini, elle les abandonna et regagna sa chambre, enfilant un jogging, un débardeur et une veste à capuche avant de ressortir munit d'une gourde. Elle avait décidé qu'il était temps qu'elle teste la salle de sport. Mais alors qu'elle avançait dans le couloir, elle se stoppa, se retournant pour regarder la porte à l'autre bout de celui-ci, et se dit qu'elle allait tenter un pari risqué.

Il n'eut besoin de chercher à reconnaître longtemps qui venait d'entrer dans la pièce en voyant ses cheveux volumineux ramenés en un chignon négligé sur le haut de sa tête, se demandant ce qui pouvait bien l'amener, encore.

- Ça vous direz de venir vous entraîner avec moi ? Proposa-t-elle du tac au tac, redoutant de rebrousser chemin si elle hésitait.

Même imperceptiblement, elle le vit froncer légèrement les sourcils.

- Personne n'y est, promis, assura-t-elle, ayant compris qu'il fuyait les autres.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

- Et pourquoi donc ?

Bien qu'elle ne pense déjà connaître la réponse à cette question. Il ne pourrait pas éternellement rester enfermé sous peur qu'il ne refasse surface, elle n'avait pas fait tout ça pour ça.

- Je ne veux pas vous blesser.

- Je peux me défendre, sergent.

- Pas face à lui, affirma-t-il en vrillant ses iris bleues sur les siennes.

- On parie ?