Chapitre 4

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- Le pauvre. Il est dans un tel état.

Il essaya d'ouvrir les yeux pour voir à qui cette voix appartenait et si elle pouvait être une menace mais ses paupières refusèrent catégoriquement de s'ouvrir.

Ce n'était pas la voix de la femme qu'il avait entendue dans la forêt. pensa Keo. Cette voix était un peu plus haut perchée.

Elle était en quelque sorte tout le contraire de celle qu'il avait entendue dans la forêt. Celle des bois étaient douce et inquiète.

Inquiète pour lui.

Elle était comme une tendre caresse sur sa joue.

Elle lui faisait penser à celle de sa mère.

Enfin, celle de sa mère avant qu'elle ne rencontre l'autre.

Avant qu'elle le considère plus comme un monstre que son propre sang.

- Je n'arrive pas à croire qu'il respire encore pour être honnête. Je l'ai soigné comme j'ai pu et je n'avais pas beaucoup d'espoir au départ. Certaines de ses blessures dataient de plusieurs mois, peut-être même des années pour certaines.

- Il est hors de question de laisser ce petit tous seul. Je pense que nous sommes tous d'accord là-dessus n'est-ce pas ? dit une autre voix de femme.

Il l'a reconnu immédiatement. C'était elle ! La douce voix de la forêt.

Elle était là.

Il était gravement blessé. Et elle était restée. Son petit cœur d'enfant se gonfla à cette idée. Une émotion qu'il n'avait pas connue depuis bien longtemps fit son apparition dans sa poitrine. Il n'aurait pas su la définir même s'il l'avait voulu.

Les personnes dans la pièce émirent tous un son signifiant leur accord.

- S'il le désire, nous lui proposerons de rester vivre avec nous.

Ils voulaient l'accueillir chez eux ? Keo n'en croyait pas ses oreilles. Son cœur accéléra sous ces paroles. Et se força à ouvrir les yeux pour découvrir le visage de ces sauveurs.

Une demie seconde plus tard. Il sentit comme un décalage dans son esprit. Et avant qu'il ne puisse se rendre compte de ce qu'il faisait, sa main était sur la gorge d'Emmett qu'il avait plaqué contre le mur.

- Merde K.. grogna Emmett. Incapable de prononcer la fin de sa phrase sous la poigne de Keo.

- Keo est enfin réveillé ? demanda Alice qui était à l'étage inférieur, dans le salon.

Une minute.

Elle était dans le salon.

Comment pouvait-il l'entendre depuis sa chambre si elle était dans le salon ?

Il entendit des pas rapides de chaussures à hauts talons dans l'escalier. Il entendit la porte de la pièce s'ouvrir avant qu'Alice ne pousse un cri d'effroi. Il arrima directement son regard à elle. Jusqu'à ce qu'il remarque une silhouette derrière elle qui se déplaçait lentement vers lui, les paumes vers le ciel.

- Keo, ce n'est que nous. S'il te plait, respire.

Il la reconnu avant même de la voir. Sa voix était aussi douce que dans ses souvenirs.

Esmée.

C'était Esmée.

Il fixa intensément ses yeux à l'éclat doré et suivit son conseil.

TENEBRIS // VOLTURI x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant