Voilà maintenant deux semaines que je n'avais pas vu Kageyama. La vie avait repris son cours et j'étais retournée à Miyagi pour reprendre mon quotidien et mon travail au lycée. Le week-end qui suivit, je n'étais pas retournée à Tokyo et avais profité de ce temps libre pour passer un peu de temps avec Sugawara et les autres. Nous avions d'ailleurs eu l'occasion de discuter du stage à Paris, qu'on m'avait vivement recommandé. Après tout, il ne s'agissait que deux semaines. Avant de donner ma réponse à Iwaizumi, je souhaitais pouvoir en discuter avec Kageyama. Par chance, Hinata m'avait indiqué qu'il rentrait chez ses parents dans la soirée. Il avait besoin de faire le tri, m'avait-il indiqué. C'était le moment ou jamais de pouvoir en discuter avec lui. Je devais tenter ma chance. Lorsque le lycée se termina, je pris mon vélo et me dirigeai directement vers le terrain sur lequel nous avions l'habitude de jouer étant petits. Je savais qu'il s'y trouverait, comme un instinct. Une fois sur place, mes prédictions se confirmèrent et je trouvai Kageyama au milieu du terrain, occupé à se faire des passes à lui-même. Mon cœur se serra lorsque je le vis, les traits du visage tirés et le regard sombre. Je m'approchai doucement de lui et posai mon vélo.
— Salut, dis-je doucement.
— Salut, répondit-il sans même me regarder.
— Besoin d'une partenaire pour faire des passes ?
— Si tu veux.
Kageyama me passa le ballon et nous échangeâmes quelques balles sans parler. Chaque fois que mon regard croisait le sien, je ne pouvais m'empêcher de rompre immédiatement ce contact.
— Comment ça se passe avec Akaashi ?
Surprise par sa question, je loupai ma passe et me pris le ballon en plein visage. Oh bordel ! Kageyama se précipita vers moi et posa sa main sur mon épaule. Immédiatement, il s'empressa de la retirer et de s'écarter.
— Tu vas bien ?
— Oui, désolée. Ta question m'a surprise.
— Je n'aurais pas dû la poser, tu as raison.
— Non ! Enfin, je veux dire, si tu en ressens le besoin... Je répondrai à toutes tes questions.
— Est-ce qu'il te rend heureuse ?
— Oui.
— Tant mieux.
— Et moi, je peux te poser une question ?
— Vas-y.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu n'es pas à Tokyo ?
Kageyama laissa échapper un rire nerveux et partit s'asseoir sur le muret bordant le bac à sable dans lequel nous jouions. Je le suivis et m'assis à ses côtés en silence.
— J'ai déconné.
— Comment ça ?
— Je suis redevenu l'abruti que j'étais au lycée, le roi du terrain. Le coach a pété un plomb. Il a exigé que je fasse un « travail d'intérêt général » quand je serai sur Paris.
— Un travail d'intérêt général ?
— Oui, il m'a inscrit dans une sorte d'école pour donner des cours de japonais, un truc pourri dans le style. Selon lui, ça m'apprendra à travailler avec les autres et à devenir plus "pédagogue".
— Je vois ... Mais tu sais, le roi du terrain n'a jamais été le souci. Karasuno t'a toujours accepté comme tu étais. Le problème, c'est que tu n'as confiance en personne d'autre que toi même.
— J'avais confiance en toi.
— Tobio...
— J'ai confiance en toi et ce qui m'énerve au plus haut point, c'est que j'ai tout gâché. Cette confiance que nous avions, cette complicité que nous avons toujours eue. J'ai tout perdu ce soir-là.
— Ne dis pas ça.
— Ça fait deux semaines que je pars en vrille, que je m'engueule avec l'équipe, avec Hinata. Je me sens bouillir à l'intérieur, je culpabilise et ça me ronge.
— Non, tu ne devrais pas culpabiliser. C'est moi qui t'ai trahi...
— Non, tu as juste choisi ce qui était le mieux pour toi et je m'en remettrai. Je ne culpabilise pas d'avoir perdu ton amour. Le mien se trouve probablement ailleurs. Je culpabilise d'avoir perdu ton amitié.
— Tobio !
— Erina, j'aimerais tellement retrouver la petite fille avec laquelle je passais mes soirées à jouer. Je n'ai jamais été aussi heureux qu'en faisant des passes avec toi ces soirées d'août.
— Moi aussi, j'aimerais beaucoup retrouver ce petit garçon que j'ai toujours tant admiré.
— Promets-moi que nous retrouverons notre complicité d'avant.
— Je te le promets. Allez, viens-là, abruti.
Je l'attrapai et le pris dans mes bras. Toute ma vie, j'avais fait fausse route. Aujourd'hui, je réalisais que mon meilleur ami de toujours était en réalité l'amour que j'avais toujours désiré et l'amour que j'avais toujours désiré était le meilleur ami dont j'avais besoin et que j'avais désespérément recherché toute ma vie. Lorsque la nuit commença à tomber, Kageyama proposa de me raccompagner jusque chez moi. Nous fîmes le trajet en discutant du bon vieux temps et du voyage à Paris qui nous attendait d'ici quelques mois. Une petite demi-heure plus tard, nous arrivâmes devant chez moi et je fus surprise d'y découvrir la voiture d'Akaashi garée sur le trottoir. Rapidement, il sortit par la porte d'entrée et s'avança vers moi pour m'accueillir à la maison. Lorsqu'il aperçut Kageyama, il me tendit les bras et je m'y blottis avec hésitation. Non, mais quel abruti ! Avait-il vraiment besoin de montrer que je lui appartenais ? Les garçons, je vous jure.
— Tout va bien, ici ? s'empressa de demander Akaashi en déposant un baiser sur le haut de mon front.
— Oui, tout va très bien, répondis-je immédiatement en lui donnant un léger coup de coude.
— Bon, je te laisse entre de bonnes mains alors, Erina. Bonne soirée à vous, commença Kageyama à partir.
Tout à coup, il se retourna et un sourire fendit son visage.
— Rakkasei, Erina.
J'explosai de rire et sentis mon cœur s'emplir de joie. Je me mordis la lèvre inférieure et passai mon bras autour de la taille d'Akaashi.
— Rakkasei, Tobio.
— Erina ? Promets-moi que nous serons toujours amis.
— Je te le promets, répondis-je tandis que Kageyama s'éloignait à l'horizon. "Et quand je serai plus grande...", commençai-je à chuchoter à moi-même nostalgique tandis que les bras d'Akaashi s'enroulait autour de moi.
— Je t'épouserai.
FIN
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REMERCIEMENTS
Et voilà. C'est la fin de ma fan-fiction Haikyuu "10 years of you" mais ce n'est pas la fin des aventures d'Akaashi et Erina. Je vous annonce que je suis actuellement entrain d'écrire un prequel sur la vie d'Erina et Akaashi au lycée. Cette fiction se tiendra du point de vue d'Akaashi et relatera comment il est tombé amoureux d'elle. Je vous tiendrai évidemment au courant de sa sortie.
En attendant, je vous souhaite une bonne continuation et merci à tous pour votre soutien et vos commentaires d'une positivité et d'une gentillesse incroyable.
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10 years of you
FanfictionIl était tout ce que j'avais, jusqu'à ce que le volley me l'arrache. Il était tout ce que je détestais, jusqu'à ce que le volley me le rende. Maintenant que nous étions adultes, comment allais-je gérer le ressentiment que j'avais à son égard alors...