Hypnos, son champs et Sibylle

338 51 6
                                    

Je croisa les bras et dit d'un ton désinvolte:

-Mais je te connais toi ! T'es le frère de Thanatos !

Hypnos sourit.

-Qu'est ce que tu veux ? Demandai-je.

-Te prévenir du danger...

-C'est maintenant que tu te pointe, non, franchement, c'est trop tard, il faut que je trouve cette vieille peau de Sibylle...

Le Dieu se courrouça.

-C'est de ça que je veux te protéger, et d'une autre chose...

-J'ai pas tout mon temps...

Hypnos fit un pas en avant et reprit:

-Tu vas trouver un champs.

J'arqua un sourcil.

-Oui, un champs, confirma Hypnos, fait attention..; On le nomme le Champ d'Hypnos, tu peux t'endormir en un rien de temps.

-Je suis obligé de passer le Champs ?

-Oui, sinon, tu ne trouvera pas la Sibylle.

Il me regarda, c'est là que je fus frappé par la ressemblance de son frère.

Il n'avait ni ailes, ni cornes, mais, il était aussi beau que Thanatos, sauf qu'il était blond et plus doux.

Je me mordis la lèvre, il ne fallait pas que je pense à ça... Je baissa les yeux d'Hypnos et demanda:

-Ensuite...?

-Ne contrarie jamais Sibylle.

-À mes risques et périls ?

-Oui.

Il me fit un sourire qui me fit fondre.

-Merci Hypnos.

-Tout le plaisir est pour moi... On se reverra... Ce soir, à table, si tu réussis.

Le Dieu me sourit une fois de plus et tourna les talons.

Je le vis disparaître comme un fantôme.

-Faut vraiment que j'arrête moi, murmurai-je.

Je me mis à marcher, je dépassa le cadavre et continua mon chemin en rencontrant de plus en plus des culs-de-sacs.

Je crois, que j'ai marché pendant une heure et demi, du moins, je rencontra un grand espace.

Plus grand que les couloir, ça ressemblait à un champs. ou plutôt au Champs.

Sur son sol, il y avait des animaux, des enfants, des adultes qui dormaient au sol.

Et quelque fois il y avait des squelettes ou autre cadavre en décomposition.

Il y avait un chemin entre cette vision d'horreur, il était long, mais au moins, je ne marcherais pas sur les malchanceux.

Je pris une grande inspiration et me mis à courir comme une dératée.

Je sentis, soudain, la fatigue me gagner, je ralentis un peu, j'étais déjà crevé.

Je marchais et baillais en même temps, mes paupières se firent lourdes et je me demandais comment mes jambes peuvent encore me porter.

Je bailla et me laissa tomber au sol, j'y étais presque, après tout... Un petit somme de me fera pas de mal...

Je cligna des yeux une fois, deux fois et me rendis compte de la situation.

Je me redressa doucement et me leva complètement, je tremblais tellement j'étais fatiguée.

Après l'effort, le réconfort, je fronça les sourcils et me remis en route, je tomba au sol une seconde fois.

Mais je me releva, presque... Je tomba au sol une seconde fois, je finis par avancer à quatre pattes.

Quand soudain, la fatigue disparut d'un coup, je ne ressentais plus rien. Je leva la tête et remarqua que j'étais sortis du Champs d'Hypnos.

Je souris, fière de moi, et me remit en route, toujours en titubant.

C'était plus facile, il n'y avait plus aucun tournant, aucune bête, aucun changement.

Je me dis que c'était un piège, et pourtant, au fond du couloir, je distingua une femme assise.

Elle devrait être âgée d'une soixantaine d'années, elle tenait un livre vieux et miteux dans ses mains.

Je me racla la gorge pour obtenir son attention, elle leva la tête et me sourit.

Ses cheveux gris lui tombait sur son visage ridé et effrayant.

-Je t'attendais Eris...

-Je sais...

-Je sais que tu sais.

-Quoi ? Demandai-je.

-Sais tu pourquoi je suis là ?

-Oui, pour me dire ma prochaine épreuve...

-Faux ! Cria la dame, pour te donner un indice de ta prochaine épreuve.

-C'est pareille, non ?

La dame, qui était Sibylle, secoua la tête et dit :

-Je te dirais un mot, mais d'abord, dit moi quel genre de mot veux tu que je dise...

-C'est à dire ?

-Un animal, une situation, une personne, une chose, un élément ?

Je demanda:

-Je n'ai droit qu'à un mot ?

-Un seul.

Je réfléchis, et déclara:

-Un élément.

Sibylle sourit et chercha dans son livre, elle releva la tête en disant:

-Le feu.

-Le feu ?

-Oui, le feu qui te brûle la peau, la chair, les os et qui dévore l'âme tout entière..

-Ok, je paris combien le Dragon...

-Peut-être enfant, peut-être, mais les apparences peuvent être trompeuses.

Je me pinça les lèvre et me dit que je vais avoir affaire avec un dragon.

-Maintenant, déclara Sibylle, il est temps pour toi de rentrer, enfant.

-Ha, c'est exactement ce que je me disais... Heu, je fais comment.

-C'est simple...Approche.

Je m'approcha de Sibylle, elle me prit violemment le poignet, et de son autre main, elle me toucha le front.

Je me sentis pousser des ailes, les couleurs autour de moi avaient disparut, je ne voyais plus rien.

Je savais juste que je "volais", on me transportait, je ne pouvais pas crier, ni rien faire d'autre.

Soudain, tout ce calma, je vis les couleurs réapparaître, je remarqua que j'étais dans ma chambre d'accueil.



La guerre des Enfers 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant