[histoire terminée]
》Lorsque Tom revit l'un de ses tous premiers souvenirs de Poudlard en sentant de l'Armotentia, il se questionne.
》Sentir l'odeur de quelqu'un dans la potion signifie qu'il est amoureux. Or il n'est pas censé pouvoir ressentir la...
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« ...un mage noir... une âme au sang pur... la maladie d'Amour... la Mort... » Plongé dans le flot de ses pensées, Tom semblait réfléchir à toute issue qui pouvait se présenter à lui. Jusque là, lui et sa compagne avaient respecté la prophétie à la lettre – sans même s'en rendre compte – mais la possibilité de mourir dans les prochains mois – prochains jours – ne le réjouissait que très peu.
Son silence dura longtemps aux yeux de la jeune femme. Elle souffrait toujours des conséquences de ses actes et aurait préféré ne pas rester là, à attendre le verdict de son amant.
Mais enfin, après ce qui lui sembla des heures, Tom releva ses prunelles bleutées sur elle, les sourcils froncés. « Depuis quand sais-tu que je suis le garçon concerné par cette prophétie ? » La jeune sorcière haussa un sourcil, passant outre la douleur qui lui déchirait le dos, et s'humecta les lèvres. « Je crois que je l'ai senti lorsque nous étions en troisième année... » Voyant qu'il attendait plus d'explications, elle reprit comme elle put. « Nous étions en cours de Sortilèges et tu avais fait tombé ton journal. Lorsque je l'ai attrapé pour te le rendre, j'ai lu par mégarde une ou deux phrases à l'intérieur... et j'ai compris que c'était toi en voyant le regard noir que tu m'as lancé. On aurait dit que tu m'en voulais de vouloir t'aider... » Le noiraud hocha la tête, il s'en souvenait. Il avait eu si peur ce jour-là qu'elle ne détruise tout ce pour quoi il avait travaillé qu'il n'avait pu s'empêcher de la surveiller après coup. « C'est vrai. J'ai bien cru que j'étais fini, ce jour-là. Mais pourquoi ne m'as-tu pas approché plus tôt, si tu savais depuis tout ce temps que c'était moi ? » La pauvre rosit, un sourire incertain aux lèvres. « ... eh bien, j'ai remarqué que tu te montrais méfiant envers moi après cet incident, alors j'ai décidé de faire profil bas et d'attendre que tu m'oublies. Malheureusement, tu as pris ton temps pour te rendre compte que « je me fichais » de tes histoires. » Tom hocha la tête, les morceaux du puzzle s'assemblant dans son cerveau. « Ensuite, en début d'année, tu as vu ce souvenir dans l'Armotentia, et j'ai su que le temps était compté avant que tu ne découvres l'entière vérité. » À nouveau, le silence s'installa entre les deux Serpentard. La lune flottait haut dans le ciel désormais.
« Donc je dois comprendre que tu as été choisie à la naissance pour m'empêcher de devenir le plus grand mage noir de tous les temps ? » Craignant d'avoir réduit ses chances de réussite à néant, la jeune femme ne put qu'acquiescer. Il ne lui servait plus à rien de se défiler. Face à elle, Jedusor eut un rire sarcastique. « Dumbledore m'a dit un jour que l'Amour était la plus grande des magies... » Il passa une main lasse dans ses boucles noires en soufflant du nez. « Le vieux bougre avait raison. J'ai tout abandonné pour toi, angel. Et même en sachant toute la vérité, j'ai confiance en tes sentiments. » Un franc sourire germa alors ses lèvres. « Tu ne te serais pas sacrifiée pour moi si tu ne m'aimais pas vraiment, n'est-ce pas ? » Quelques larmes de joie se mêlèrent à la douleur qu'elle ressentait, heureuse d'avoir accomplie sa mission. « Je ne pouvais rien faire d'autre, Tom. C'était le seul moyen de pouvoir vivre à tes côtés... » Le noiraud secoua la tête, venant enfin enlacer sa belle en évitant soigneusement de toucher les plaies immenses qui ornaient son dos. « Mais renoncer à ta nature d'ange, quand même... ça me touche beaucoup que tu fasses cela pour moi mais il y avait un autre moyen, angel. Un moyen qui ne t'aurait pas fait souffrir. » Secouée de nouveaux sanglots, elle hocha négativement la tête. « Non, Tom. Même les Horcruxes ne peuvent pas te sauver. Un Horcruxe ne trompe la Mort qu'une seule fois. » Tom se figea. Il serait mort de toutes façons ? « Ton âme aurait péri de la même façon que si tu avais réalisé un Horcruxe. Tu aurais disparu aussi vite que si tu avais conservé l'intégralité de ton âme. » Déçu que ses efforts n'aient servi à rien, le noiraud s'éloigna de la plus petite pour observer la détresse de son expression. « Tâchons de garder ce Horcruxe un secret alors. Je ne veux pas perdre de temps à Azkaban alors que tu as renié jusqu'à ta propre nature pour vivre avec moi. » Un faible sourire éclaira les joues rougies de la jeune femme, elle renifla grossièrement. « Entendu... tâchons d'en garder le secret. »
« Je suis heureux que vous ayez trouvé votre véritable place, mon enfant. » Sursautant avec violence, Tom se saisit de sa baguette en un éclair et la pointa sur le nouvel arrivant. « Qui êtes-vous ? » Il avait encerclé la taille de sa compagne d'un bras, sa baguette tendue devant eux pour les protéger. L'inconnu sourit. « Ah oui, vous ne me connaissez pas sous cette forme... Ça ne prendra qu'un instant. » Et dans un étrange bruit d'eau qui s'écoule d'une rivière, l'inconnu changea de forme. Deux paires d'ailes se dressèrent fièrement entre ses omoplates, une aura apaisante s'étendit autour de lui et un sourire charmeur vint éclairer son visage séduisant. « Archange Gabriel ? » L'Archange Gabriel hocha la tête, ravi de la vivacité d'esprit de son vis-à-vis. « En effet. Navré de faire irruption de la sorte pendant votre petit moment à deux mais je me devais d'appliquer la procédure. » Tom fronça les sourcils et resserra sa prise sur la hanche de sa compagne. « Ma chère enfant, laissez moi guérir vos blessures pour sceller votre décision à tout jamais. » La jeune sorcière hocha la tête fébrilement et se dégagea de la prise de fer de son amant. « Tout va bien, Tom. Ça ne prendra que quelques minutes, ensuite, je serais toute à toi. » Le préfet des vert et argent hésita, puis, après un regard entendu avec sa compagne, la laissa aller au devant du destin qu'elle avait choisi.
L'Archange Gabriel vint se placer derrière elle, faisant face aux trous béants qui avaient pris place là où régnaient d'ordinaire ses ailes blanches comme neige. Le sang avait cessé de couler, mais les chairs étaient toujours à vif et la jeune femme était toujours en capacité de récupérer ses ailes tant que les plaies n'avaient pas cicatrisées. « Voyez vous, jeune Jedusor, lorsqu'un ange souhaite renier sa nature pour vivre parmi les Hommes, il doit s'arracher les ailes et demander à son gardien de faire disparaître la trace de son appartenance à sa race primaire. » Tom écarquilla les yeux de stupeur. Il ignorait la marche à suivre pour un ange de devenir humain mais il se doutait à présent que ça devait être affreusement difficile. « Je vais donc aider votre chère compagne à terminer le processus qui lui permettra de vivre à vos côtés mais avant cela, j'aimerai que vous me promettiez une chose. » Le noiraud dirigea son regard vers la Créature des Cieux et ne dit rien. « Promettez moi que jamais elle n'aura à regretter ce choix. Offrez lui la vie dont elle a toujours rêvé et restez à ses côtés, quoiqu'il arrive. » Étrangement ému par cette demande, Tom hocha vivement la tête et vint se placer face à sa compagne pour lui pendre les mains. Il chercha alors son regard du sien et lui souffrit l'un de ses légendaires sourires charmeurs. « Je le jure. Je ferai de toi la plus heureuse des femmes qui eut jamais foulé cette Terre. Si tu acceptes de rester à mes côtés aussi longtemps la Vie nous le permettra-t-elle. » Une larme échappa à la jeune sorcière qui acquiesça sans hésiter. « Je veux vivre à tes côtés à tout jamais. »
Satisfait, l'Archange Gabriel sourit et vint glisser ses doigts le long des plaies béantes ornant le dos de sa jeune protégée. Aussitôt, une vive douleur saisit la pauvre qui s'agrippa avec force aux mains de son amant, retenant un cri d'agonie de traverser ses lèvres. « Je n'en ai que pour quelques minutes, ma douce enfant, tenez le coup. » Sous ses doigts, les plaies avaient l'air de se refermer d'elles-mêmes sans laisser la moindre trace. Comme si elles n'avaient jamais existé.
Les prochaines minutes furent très longues pour la jeune sorcière qui avait calé sa tête dans le torse de son amant pour mieux supporter la douleur qui lui déchirait le dos. Tom faisait de son mieux pour la maintenir debout, de peur que le rituel ne soit gâché si jamais elle tombait à terre. Il glissa fermement une main autour de ses hanches et l'autre derrière sa tête, comme le jour où le Professeur Slughorn avait failli les surprendre tous les deux derrière le vieux saule aux abords du Lac Noir.
Et bientôt, alors qu'il commençait à s'inquiéter, ce fut la délivrance. L'Archange Gabriel retira ses doigts du dos ensanglanté de la jeune sorcière et s'éloigna de quelques pas. « Voilà, mon enfant, c'est terminé. » La pauvre échappa un léger sanglot mais parvint à remercier son aîné d'une voix faible. « Merci, Archange Gabriel... merci infiniment. » Ce dernier sourit et déploya ses ailes. « Je continuerai de veiller sur vous deux à l'avenir. Au plaisir de vous revoir, vous qui avez défié votre propre destin. » Et sans un bruit, il disparut dans un éclair de lumière, sans laisser de trace.
Les deux sorciers restèrent silencieux quelques instants, le temps d'assimiler les récents événements et se mirent à sourire à la lune au-dessus de leur tête. « Je n'ai plus souvenir de te l'avoir jamais dit mais ; je t'aime, angel. » La plus petite sourit lorsque Tom vint entourer son corps de sa robe de sorcier, cachant son uniforme déchiré et imbibé de sang. « Je t'aime aussi, love, plus que tout au monde. » Et avec la plus grande douceur, elle vint sceller leur amour par un baiser si longtemps attendu, approuvé par une étoile filante qui brilla un peu plus qu'elle ne l'aurait dû.
