Chap 37 : Cartons

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Il-Kwon est derrière moi, mais sous sa forme de loup. J'ai beau courir à travers la forêt, il me poursuit. Les arbres de la région sont immenses, haut d'une centaine de mètres chacun et probablement centenaires. Cette forêt est infinie. J'aurai beau courir, je n'en verrai jamais le bout, même après mille ans de course effrénée.

L'immense loup noir bondit entre les arbres en grondant, grognant au point de baver. Il n'a aucun mal à éviter les obstacles : les buttes, les fougères, les troncs... C'est son élément.

Une ombre traverse mon champs visuel à l'opposée. Encore d'autres loups!

Je lâche un sanglot, mais ne cesse pas de courir. Je cours plus vite que j'ai jamais couru de ma vie, aussi rapidement qu'une voiture de formule 1, mais ce n'est pas suffisant. Ce ne sera jamais suffisant. Je ne serai jamais assez forte pour me battre ou même fuir cet ennemi.

Soudain, une maison! Il fait sombre, alors je la distingue à peine, mais elle est bien là! Entre les bois, derrières les buissons et les fourrés, elle est dissimulée.

Je m'efforce de courir, poussant sur mes jambes. Au dernier moment, j'arrive à sauter par-dessus les buissons, pile avant que les crocs d'Il-Kwon ne se referment sur moi. Ou peut-être étaient-ce ceux de Maddox. Je n'en ai pas la moindre idée, et je m'en fiche, du moment que je peux me cacher.

Pour une raison inconnue, peut-être un sort, une frontière magique, les loups ne traversent pas. Ils ne me suivent pas à travers le jardin, mais je continue de courir. J'ouvre la porte arrière dans un VLAM! et la claque derrière moi. J'appuie dessus pour la maintenir fermée. Mes poumons sont en feu, je respire à peine après cette course.

« Marie-Nathalie. »

Je sursaute. Cette voix doucereuse et grave, presque sirupeuse et invitante. Une pointe de couteau remonte le haut de mon dos pour se loger dans le creux derrière mon oreille. Je peux sentir son souffle contre mon oreille droite, il est pile derrière moi.

« Marie-Nathalie, » répète-t-Il. « Es-tu revenue à la maison? »

Un frisson me remonte le long du dos et fait grimper les cheveux sur ma nuque. Des sueurs froides inondent mon dos, mes mains tremblent.

« Mais nous t'avons bannie, très chère. Seuls les Purs sont les bienvenus dans notre sanctuaire, mais toi... Tu es une pécheresse, une succube, une putain qui a enfanté un démon baisé par Lucifer, maudite. »

« N-N-Non, » je tremble, au point de me mordre la langue.

Je m'accroche à la poignée de porte, en tentant de repousser cette sensation d'impuissance, mais c'est en vain. Tout est vain. Il n'y a plus d'espoir, plus d'échappatoires. Je la reconnais, maintenant, cette maison. C'est LA maison. L'Antre du Père. Son sanctuaire sacré. Il rit dans mon cou, tout, tout bas.

« Un monstre qui n'est pas humain. Ils te l'ont avoué, n'est-ce pas? Mais toi, tu as fléchis. Tu as ouvert les jambes pour cet incube et maintenant ils veulent que tu deviennes l'une des leurs. Ils veulent te mordre pour te transmette leur venin. »

Je secoue la tête avec véhémence en fermant les yeux.

« Non. Non non non. Josh ne veut pas ça. Il— Il m'aime. »

« Il aime te contrôler, » corrige le Père du tac au tac, toujours avec ce calme insoutenable, comme si c'était une évidence. « N'est-ce pas pour ça qu'il te garde confinée? Que tu ne peux pas sortir? N'est-ce pas ce que tu reprochais à notre Ordre? »

« Il me protège, » je pleure. « Ils nous protègent, Charlie et moi. »

« C'est ce qu'ils disent. C'est ce que je disais aussi. Tu n'as fait que fuir une prison pour une autre. »

Lycan - The Human Mate (fr/eng)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant