(PDV Aiichiro )
Il y a beaucoup de choses que je sais contrôler dans ma vie. Que j'arrive à faire rester dans le cadre. Comme mes notes -qui sont juste un poil au dessus de la moyenne-, ma chambre qui est toujours impeccablement rangée, mon père, mon frère, et surtout, mon alimentation.
L'alimentation est une des choses les plus cruciales pour une danseuse. Il faut savoir rester sur la ligne et pas déborder de grammes de trop. Et j'arrives plutôt bien à géré.
Et il y a ce petit quelques choses que j'adore faire. J'ouvre le frigo, et regarde toute ses couleurs remplir l'espace, tout ces pots de yaourts multicolores, ces viandes qui s'entassent, le diné de la veille entreposé dans des Tupperware, je les regarde sans la moindre envie et ça me fait plaisir. Moi, je sais résister à la tentation de toute engloutir. Même quand je regarde le frigo.
Mon alimentation est simple : salade et eau. Beaucoup d'eau. L'eau ça nourrit, et ça peut nous enlever l'appétit. Donc je bois, quand mon ventre grogne, quand je vois les filles de ma classe avaler des barres chocolatés beaucoup trop sucrées, ou quand mon père nous ramène des chics plats de restaurants. Et ça va. Parce que je fais ça pour la danse. Me peser dès que je peux, aller aux toilettes à fin de repas, me priver des muffins, de burger, des glace, de chantilly.. je le fais pour la danse.
Je me regarde longuement dans le miroir. J'ai encore les images de la veille, de cette Ophelia qui tourbillonne tel un rayon de soleil dans le studio. Je l'a revoit toutes dents dehors, m'éclatant sa joie exaspérante au visage. C'est tellement frustrant que j'ai envie de tout casser. De me casser. De m'arracher les bouts de chairs en trop sur mes joues et sur mes cuisses.
"Si je suis pas comme elle c'est parce que je suis encore trop grosse." c'est la première idée qui me traverse quand je repense aux larmes qui ont coulées sur mes joues quand j'ai quitté, furieuse, le studio. Mais pour me rassurée j'aime me dire que c'était un coup de bol. Que si elle a été si lumineuse la veille c'est parce que c'était son jour, et que au prochain cours, c'est moi qui sera illuminé, comme d'habitude.
-Aiichirooooo ! cri mon petit frère en bas des escaliers. Il est l'heure dépêche toiiiiii.
Je jette un dernier regard à mon reflet, et ce que je vois n'est t'autre qu'une battante. Aujourd'hui va être une bonne journée. Je le sent jusqu'à dans la plus petite de mes cellules. Ce soir, je vais lui montré à cette blondasse stupide qui sait qui l'aura ce rôle.
Je me dépêche de mettre mon uniforme, et fait attention de mettre les barrettes ou il faut pour qu'aucunes mèches baladeuses ne s'échappent de ma couette. Quand je suis prête, je n'ai qu'une chose en tête : être 18 heure.
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Je me suis évanouit hier. Ca aussi j'y repense sans cesse. C'était la première fois que ça m'arrivait. Que le monde tourne un peu parfois quand je n'ai pas mangé depuis longtemps, j'ai l'habitude mais me dire que pendants juste quelques secondes j'ai laissé toute ma haine me ronger sans faire attention me terrifie. Mais ça n'arrivera plus. Ce n'était qu'un petit débordement.
Je suis quand même rassuré que ce garçon aille été là pour m'aider. Même si il l'air con comme un pied, il a été là. Et ça me fais mal de le dire mais il a été utile, et serviable. N'importe qui aurait put utiliser ce moment de faiblesse pour m'utiliser contre mon gré. A cette idée une vague de dégout me traverse et je laisse tomber mon morceau de carotte dans mon assiette. C'est mort pour que je le mange maintenant.
Je jette tout les autres bâtonnets de carotte à la poubelle et retourne m'allonger sur le lit. L'infirmière me regarde d'un regard désolé et je l'ignore royalement. Elle est gentille l'infirmière, tout les jours elle m'achète des bâtonnets de carotte en espérant que je les mange. Ils finissent souvent à la poubelle -les légumes industriels sont mauvais pour le corps, mais elle ne dit jamais rien. Je sais bien que dans pas longtemps elle préviendra mon prof principale pour parler de mes "problèmes" comme elle aime le dire. Mon prof principal aussi aime utiliser ce therme comme il aime tout aussi souvent appeler mon père.
Ils agissent comme ça depuis qu'ils ont apprit que je ne mangeait plus au self ni ne ramenait de nourriture de chez moi. Au début, mon prof m'a forcé à aller à la cantine et a appeler mon père. Même là, je donnais mon repas aux autres. Mais tout le monde se jetait sur mon dessert, mon entré, ou même mon plat chaud comme des animaux. Ça m'a dégouté. Donc je m'enfermais dans les toilettes mais là aussi, ils m'ont cramé.
A l'infirmerie je suis tranquille. On ne m'oblige pas à manger, juste on me laisse dormir avec un petit médicament contre le mal de tête et des bâtonnets de carotte quand je me réveille, poser sur la table de chevet. Et je n'ai pas d'amis avec qui partagé ma pause du déjeuner, donc ça ne m'embête pas tant que ça de m'enfermer à l'intérieur.
Je ferme les yeux, doucement, me sentant extrêmement bien dans ce lit. Je pourrais y rester pour toujours, même si ce n'est que le temps de la pause méridienne.
A côté, je sent de l'agitation. J'ouvre un oeil et regarde en direction des rideaux qui séparent les lits, du bureau de l'infirmière - sans pour autant m'extraire de cette couverture si agréable-. Quelques secondes après, une tête blonde apparaît. C'est une fille assez petite et elle tire la tronche. Quand elle me voit, elle esquisse quand même un sourire et me lance :
-Quelle poisse les douleurs de règles hein ?
-J'ai juste mal à la tête. répondais-je, un peu trop froidement que ce que je voulais.
-Perso ça me tord l'estomac, incapable d'avaler quoique se soit. continue-t-elle ses plaintes en s'asseyant sur le lit à côté du mien.
Elle s'allonge, prend de grandes inspirations et ferme les yeux. Quand je pense que ce court échange est terminé, elle tourne violemment la tête vers moi, son regard doré plongeant dans le mien.
-Moi c'est Emma ! Et toi ?
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Rᴇɢᴀʀᴅᴇ ᴍᴏɪ ᴇ̂ᴛʀᴇ ʟᴇ s̶i̶g̶n̶e̶ ̶ ᴄʏɢɴᴇ
Acak"Je ne suis pas folle putain. J'aime danser c'est tout. Et je serait prête à tout. Je me battrai pour être au sommet. Pour voir le ciel quand je me serait envolé." Une histoire d'amour entre une danseuse et un caillera. Là où la danse et les poings...