Chapitre 40

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Deux semaines plus tôt, la vente de l'appartement de Kara fut signée, le bénéfice engrangé était conséquent, renflouant le compte en banque du couple. La vente de la maison de Bethany avec le voisin fut également conclue, le déménagement finalisé à temps pour décorer la nouvelle maison pour Halloween et accueillir Bethany. L'ambiance sans Bethany était différente, non pas pesante, mais elle apportait une légèreté à toutes les situations. Kara avait acheté un lecteur DVD 0 zone et demandé à ses parents d'apporter des DVD de films français dans leurs bagages. Un ami surfeur d'Abigail lui prêta son van et celui-ci était garé dans le jardin, les filles dormiraient là pendant quelques jours, les parents et la grand-mère de Kara occupant les deux chambres à droite.Kara conduisait, sa main sur le genou de Bethany, lui donnant les chiffres des ventes du film, DVD en boutique et en ligne, ainsi que le nombre de visionnements sur les sites de streaming. Les commentaires étaient élogieux et une suite était déjà réclamée par tout le monde. Elle enchaîna avec les chiffres du restaurant. Tout allait pour le mieux. Kara savait que Bethany s'en fichait complètement, elle dormirait dans une toile de tente sur une plage tant que Kara était avec elle. 

« Harper, j'aimerais partir en voyage avec toi », se lança-t-elle en prenant un risque. 

« Les Maldives ? Ou Tahiti ? Oh là là, Bora-Bora... » demanda Bethany, câline, s'imaginant faire l'amour dans un bungalow sur pilotis, se baigner dans l'eau turquoise et cristalline d'un lagon. 

« L'Iowa. J'aimerais voir où tu as grandi, mon amour. 

— Tu m'as piqué des médicaments à l'hôpital ? Non, parce que ce n'est pas possible autrement pour sortir une telle connerie ! » s'emporta Bethany en se décalant, repoussant la main de Kara.

« J'ai envie de te connaître, Harper », répondit tristement Kara. « Voir la ville où tu es née, l'école où tu as été. Toi, tu as vu d'où je viens. 

— Je t'arrête tout de suite Caroline, il est hors de question que je retourne là-bas, jamais ! » Sa voix était ferme et n'appelait aucune concession. 

Kara est ennuyée que Bethany ait utilisé son prénom, elle ne l'a jamais fait depuis qu'elle connaît sa véritable identité. Elle sent qu'elle l'a profondément blessée, bien plus qu'elle ne le pensait. 

« N'as-tu pas envie de te recueillir sur la tombe de ta Grand-Maman, Harper ? » insista Kara, en jouant avec ses sentiments. 

« C'est petit, surtout venant de toi ! Jamais je n'aurais cru t'entendre dire ça. Bien sûr que j'aimerai aller sur la tombe de Grand-Maman. Ça me fait mal de ne jamais y avoir été. Mais je ne remettrais jamais les pieds en Iowa. J'honore ma Grand-Maman à ma façon, en parlant en français avec toi, avec ta famille. Chaque fois que je parle ta langue, je remercie ma Grand-Maman. Si tu veux voir d'où je viens, il y a Google. Je peux te donner le nom de mon école, de la bibliothèque, même l'adresse de la maison, mais ça s'arrêtera là, je ne regarderai pas, je ne veux pas en entendre parler, je ne veux plus en parler. 

— Pardonne-moi, mon amour. Je ne pensais pas à mal. 

— Je sais, mais ça me fait mal », dit-elle en détournant la tête pour regarder au loin. 

« Parle-moi, Harper. 

— Non. 

— Allez. Sinon, je vais croire que tu es fâchée, et nous n'avons jamais été fâchées toutes les deux. Tu es fâchée ? 

— Non. 

— Tu m'as appelée Caroline », lui rappelle Kara. 

« J'étais fâchée. 

— Donc tu as été fâchée ! » 

Kara titille Bethany jusqu'à ce qu'elle noue ses doigts à ceux de Kara. 

Second chances Tome 1/6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant