Au commencement...

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Adam adorait les histoires étant enfant. Surtout celle de la bête du Gévaudan. Sa mère, Jocelyne, lui avait narré à de nombreuses reprises. Il l'a connaissait par cœur.

        « C'était lors d'une nuit d'hiver qu'elle fut sa première apparition. Le soleil avait disparu depuis déjà plusieurs heures, que Dieu avait créé cette créature à la base d'écorce d'arbre et de terre. Elle était immense, se tenant sur ses quatre pattes. Elle possédait une force surhumain et des griffes acérés. Son pelage était d'un noir ébène. Ses crocs était aussi blanc que la neige qui recouvrait le sol. Elle était aussi haute que les arbres, d'après les rares témoins. Le vent s'était levé, comme un mauvais présage d'une tempête. Un ultime avertissement aux pécheurs pour se repentir. Les villageois étaient pour la plupart encore à l'église, comme chaque dimanche, éclairés par de petites bougies. La demeure de dieu était plongée dans un froid et un silence glacial. Ils écoutaient le prêtre leur annoncer qu'une nouvelle fois, la bête frapperait.  Le vieil homme l'avait entendu, dieu lui avait conté en sa mémoire : pour sauvez ses enfants, il avait contraint la créature à respecter les lieux sacrés en son nom et à maudire chaque prière. "L'éternel est juge de nos vies ! Il me l'a dit : la créature ne frappera pas sa maison. Nous devons avoir foi en notre Dieu et écouter." Alors, les croyants restèrent à prier au sein de l'église durant la nuit. Sauf certains qui n'avaient pas une foi assez solide pour croire le prête. Ils avaient peur et jugé la demeure de l'éternel Dieu trop à découvert pour résister à la créature. C'est ainsi que la bête avait tué sous le commandement de Satan. Une véritable boucherie eût lieu. Père, enfant, femme, nourrisson ; tous ce qui était à la porté de l'animal ... C'est ainsi que naquit les légendes et contes d'une créature vivant dans les bois. Issus de la cruauté de Satan et de la protection de Dieu. »

Ce ne fut que le commencement, ...

Tout près des versets de la bible, Adam avait appris dès son plus jeune âge à respecter les créations de dieu. Les oiseaux, la terre, les arbres et tout être vivant.  Il avait appris à croire, sans pourtant y croire de lui-même. Il avait une notion qu'il ne mettait que rarement en pratique. Alors, un jour, il avait regardé le ciel, de ses yeux émeraudes, et avait supplié l'éternel de lui montrer ce que sont cœur désiré plus que tout, comme preuve de sa présence dans les cieux. Il ne voulait qu'un signe, même minime. Il voulait t'en croire, que chaque soir, sans exception, il se rendait à l'entrée de la forêt pour citer toujours la même prière :

ー Mon très cher père, je sais que tu dois être très occupé et que les prières d'un enfant ne sont que très peu prises en compte, même dans les cieux, commença t-il à parler. Mais les autres croient et je veux croire. Pour ça, j'ai besoin que tu m'aides. Montre moi le chemin que mon cœur rêve de suivre, s'il te plaît. Je voudrais que tu m'aides à voir, à vraiment croire et à ne jamais perdre la foi. Ce sera nôtre défi, un pacte de bonne foi, Amen.

Comme dans le mythe, lors d'une soirée d'hiver. ....

Adam était enveloppé dans une cape, des gants, un bonnet et une écharpe de laine rouge que sa grand-mère lui avait tricotée pour l'occasion. Des frissons parcouraient, malgré tout ses vêtements, son corps. Son souffle se glaçait à chaque parole. Pourtant, il se tenait à genoux sur la terre gelée à prier une énième fois son dieu. Comme chaque jours depuis une année.

La créature rodait à l'orée de la forêt, ...

C'est sous un soupir défaitiste qu'il s'était relevé pour retournait chez sa mère-grand. Il s'éloigna du grand chêne - plus vieil arbre de son village - et ramassa son sac à dos rempli du pain que le boulanger avait préparé au matin.

Cherchant un met appétissant. ...

Adam chantonnait une mélodie qu'il avait dû entendre au village. Le hululement du hibou lui donnant le tempo. Il avançait les yeux levés vers le ciel. Il observait le cliquetis des branches, des arbres qui couvaient la forêt d'une noirceur effrayante. Ses mains étaient serrées sur les sangles de son sac, posées sur son épaule. Les quelques rares plantes ayant survécu à l'hiver étaient poussées entre elles par le vent, laissant le bruissement lui parvenir aux oreilles et couvrir les sons les plus discrets.

Son flair l'avait guidé jusqu'ici. Elle évoluait avec essence derrière lui, contre le vent. Son corps était égal, droit. Ses longues pattes sombres la portait à un rythme régulier. Son pelage était souple et long. Elle ne ressentait pas le froid environnement. Son poids était aussi léger qu'une plume. Oh elle avait faim, même très faim. Elle était épuisée ; l'odeur qu'il portait était si tentante. A tel point qu'elle avait dû mal à ne pas directement sauter sur cette énergumène.

Ils arrivèrent rapidement devant une petite maisonnette en bois. La lumière l'aveugla durant un temps. Elle sentait l'odeur  de la viande, du pain, de gâteau ... ! Son estomac gronda. Elle vit ensuite une deuxième silhouette, plus grande, plus grosse ; accueillant le jeune garçon. Elle se glissa habilement jusqu'à eux et se positionna en appuis sur ses pattes arrières. Elle s'élança sur la masse la plus fragile, ignorant toute prudence qui l'avait autrefois habité.

一 Sainte Marie, mère de dieu ! Jura la vieille femme.

Son petit-fils, Adam, fut projeté sur le dos. Le choc le sonna. Il avait entre ses doigts un pelage doux et soyeux. La petite louve, d'à peine quelques mois, tentait de lui échappé. La situation lui avait dérapé. Ses yeux, aussi sombre que son pelage, transmettait sa panique. Elle se débattait comme une diablesse laissant l'illusion qu'elle cherchait à tué sa proie. La vieil femme, tremblotante, pris son fusil à l'entré de sa cabane et commença à visé. Elle paniquait d'assisté à une nouvelle mise à mort.

一 Non ...! Cria Adam d'une voix choquée. Ne fais pas ça ! C'est une créature de dieu. Elle m'a été envoyée, mère-grand, la supplia-t-il.

Le cœur d'Adam battait à tout rompre. Il était excité et apeuré du devenir de cette créature des bois. Depuis des millénaires, ils voyaient le loup comme un animal à abattre. Ils avaient craint son hurlement, plus que le loup lui-même. La bête du Gévaudan n'avait qu'approfondis cette peur ancestrale. Mais le Saint-Esprit lui avait soufflé : " Changement "; il devait changé cette perception.

一 Adam, mon chère petit, c'est un loup ! Ces animaux tuent nos moutons et nos chèvres. Il a tenté de te tuer ! C' est la descendance de la bête ! Dieu ne te l'a certainement pas envoyé ; tu dois faire erreur. Recule-toi avant qu'il ne te blesse.

Le jeune homme enveloppa la créature entre ses bras, malgré les morsures de celle-ci. Elle aurait sans doute dû se contenter d'un petit lapin ... Devant l'insistance de son petit-fils, mère-grand baissa son fusil de peur de le tuer par mégarde et partit chercher une de ses fameuses couvertures de laine rouge pour envelopper l'animal déchaîné.

一 Très bien, alors rentrons et nourrissons-le ...

Adam avait le sourire aux lèvres. Il alla se soigné dans un premier temps puis alla exaucé la volonté de dieu. Cela le rendait fier ; il se sentait pétillant, vivant. Ce qui n'était pas le cas de mère - grand qui voyait l'animal comme un danger. Ils lui donnèrent leurs seules nourritures, malgré ses réticences. La créature des bois fut, dans un premier temps méfiante, avant de littéralement se jeté dessus. Elle ignora tout autre potentiel danger. Adam s'en donna à coeur.

En grandissant, la créature des bois repris droit sur sa liberté mais revenait vers sa maison régulièrement. Elle avait appris qu'elle aurait toujours à manger et aurait toujours un ami, en ce lieu. Car telle était la volonté de dieu. Elle rencontra même un prétendant avec qui elle fonda une famille. Elle donna naissance à cinq louveteaux, dont une, lui ressemblant trait pour trait. Adam les nomma : Grigri, Eve, Pilou, Ivo, Toto. 

Adam, lui, fut appelé partout " Le garçon à louve " et devin connu pour cette exceptionnelle relation qu'il eût entretenu avec la louve. C 'est ainsi qu'il rencontra sa femme et qu'elle lui donna deux fils : Barthélémy et Phileas. Avec eux, il donna sa vie pour battre la peur que le village avait envers le loup. Car au final, ils avaient tout deux peur l'un de l'autre sans raison apparente. Son combat les rendit célèbrement riche ; mais il savait que cela n'était rien.

C'était dieu qui avait tous fait.

Fin

Créature des bois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant