Chapitre 22

37 6 0
                                    

Alors que nous dévalons la dernière volée d'escaliers en bois, un bruit sourd provenant de l'extérieur me pétrifie. Mon instinct me dit que quelque chose d'horrible est en train de se passer et que Sam a besoin de notre aide. Son hurlement me confirme tout ça et l'abominable sensation que j'avais il n'y a que quelques heures refait surface. Une nausée menace de me submerger quand je m'aperçois que les corbeaux, qui étaient sur les perchoirs quelques minutes auparavant, gisent sur le sol raide mort. J'entends une voix dans ma tête qui m'appelle et je la reconnaîtrai entre toutes. Alors que je m'apprête à en informer mes amis, je remarque que Ian et sa sœur se déplacent aux ralentis, comme si la scène était figée. Des sueurs froides coulent le long de ma colonne vertébrale, mes cheveux collent dans ma nuque et ma respiration est de plus en plus compliquée. Quelque chose me tétanise, mais je n'arrive pas à comprendre ce que cela peut être.


Tandis que je rejoins une des grandes fenêtres près de l'entrée, une main fraîche me serre le poignet et me tire dans la direction opposée vers une porte dérobée, derrière une peinture magnifique.
— Dépêche-toi Val, tu vas finir par te faire dévorer. Valentina ?

La voix d'Isadora me paraît si loin, mes yeux sont d'une lourdeur intenable, je n'ai qu'une envie : dormir.

— Mais qu'est-ce qu'elle a ?

Celle de mon Alpha l'est tout autant, j'aimerais lui dire que je ne me sens pas bien, mais aucun son ne sort de ma bouche.

— Porte-la, je sais pourquoi elle est dans un tel état ! Un des récipients est tombé tout à l'heure, halète Isadora et dans celui-ci, il y avait de la mennalyptus !

— Merde ! grince son frère en me soulevant du sol comme si je n'étais pas plus lourde qu'une plume.

Ianatan ne se donne pas la peine d'avoir de gestes doux, devant le danger qui nous menace et me jette sur l'une de ses épaules. Leurs yeux fixent la lumière au fond du chemin obscure. Alors que j'entends les pas de mes amis, d'autres, plus éloignés, m'inquiètent deux fois plus que je ne l'étais déjà. Isadora était la seule vampire à habiter cette maison, j'ai également vu des loups, mais impossibles de me rappeler le nombre exact. Toutefois, je n'ai aperçu aucune autre personne ayant des jambes dans les bois ou dans la demeure. Dès que je sens finalement l'air frais s'engouffrer sous mes cheveux, un frisson de plaisir parcourt l'entièreté de mon corps. Mon mal de tête s'est un peu atténué, mais la sensation désagréable d'être suivi, elle, n'est pas partie alors que nous quittons la prison d'Isadora. Quand nous sommes assez éloignés et que je pense enfin être en sécurité, une odeur de grappa attire mon attention sur notre droite.

— Ian, attention...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, qu'un homme saute sur lui, le plaque au sol en me projetant à quelques mètres de mes amis. Dans un mouvement de protection, Isa se jette devant moi en sortant ses crocs dans un feulement animal. Il assomme mon amant, qui s'écroule dans un bruit sourd.

— Te voilà enfin ma douce.

Cette voix, ces yeux, cet air mesquin... Je suis pétrifiée à terre en voyant Lorenzo se tenir trop près de moi, avec son sourire démoniaque que je hais tant.La peur me broie l'intérieur de mon corps et m'empêche de bouger. Lors de mon dernier rêve, j'ai trouvé cela facile de me battre contre lui, mais une fois face à cet homme, je perds tous mes moyens. Impossible de mettre en pratique ce que j'ai appris durant mes entraînements avec les filles. En regardant un peu mieux Lorenzo, je m'aperçois qu'une partie de son visage et l'un de ses bras sont dissimulés sous un épais pansement rougeâtre, noirci près de l'un de ses yeux.
— Après notre petit face-à-face dans mes rêves, j'ai été assez surpris au réveil du cadeau que tu m'as laissé, chaton.

Valentina Tome 1 : un monde nouveauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant