FEU DE CAMP

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 Emmitouflé dans un des sweats préférés de Gabi, je me love contre lui tandis qu'il remonte le plaid sur nous. Dans cette position, nous ressemblons à June et Aaron, à un vrai couple. Je n'ai plus peur de ces contacts en public. Je ne veux plus savoir si nous avons le droit de nous comporter ainsi l'un avec l'autre. Ce droit je le prends. Je me sens si bien là contre lui, un feu crépitant au centre de notre petit groupe et le bruit des vagues bourdonnant à quelques mètres de nous.

J'ai tout de suite approuvé l'idée quand June nous a proposé de faire un feu de camp sur la plage, rien que nous quatre. Nous avons besoin de nous retrouver nous aussi et le décor qu'elle a choisi m'a semblé être parfait. Il fait nuit et la plage est déserte. Nous sommes comme coupés du monde. Je n'aurai pas pu imaginer un instant plus parfait que celui-ci.

-J'ai encore du mal à réaliser que vous allez dire toute la vérité, déclare Aaron par dessus le bruit de la mer.

D'un geste tendre, Gabi m'entoure de ses bras pendant que je m'appuie contre son torse.

-Vous n'avez pas peur du cataclysme que ça pourrait déclencher ?

-Je n'ai pas peur, moi, affirme mon coussin humain.

-Et toi, Max ?

-Je suis morte de trouille mais je ne changerai pas d'avis. On ne peut plus mentir. On a passé trop de temps à nous cacher. Cette fois-ci, ce sera différent.

-Je trouve ça super courageux de votre part d'assumer enfin ce que vous ressentez l'un pour l'autre malgré tout ce que ça pourrait entraîner, dit June avec un sourire réconfortant.

-Je crois que c'est le bon moment pour être honnête avec tout le monde, maintenant qu'on l'est enfin avec nous-mêmes.

Sans dire un mot, Gabriel plonge son nez dans mes cheveux et dépose un baiser près de ma tempe. Je me sens si détendue quand je suis dans ses bras que je pourrais facilement tomber dans un sommeil délicat et plein de rêves. Je ne crains rien tant qu'il est là.

-Vous avez traversé tellement d'épreuves pour en arriver là, reprend mon demi-frère. Beaucoup n'aurait pas parié sur vous. Même moi j'ai encore du mal à croire que vous vous êtes remis ensemble après tout ça.

-Je crois qu'on est prêts pour tout affronter maintenant, lui assure son frère.

-Maman risque de faire une syncope, tu le sais ça, pas vrai ?

Au lieu de paniquer, Gabi s'esclaffe en souriant de toutes ses dents.

-Et James pourrait très bien me tuer sur le champ pour avoir toucher à sa fille.

-Tu joues avec le feu, frérot.

-C'est trop tard pour faire marche arrière, ricane-t-il. On a déjà fauté et pas qu'une fois.

-Hé, m'exclame-je en lui assénant un coup dans l'épaule.

-Ben quoi ? C'est vrai, Clarke. Ne fais pas la prude. Quand on leur racontera toute la vérité sur ce qu'on a vécu, sur ce qu'il s'est passé l'année dernière, ils se douteront qu'on a pas seulement échangé deux ou trois baisers volés. Ta chambre est juste à côté de la mienne, je te rappelle.

Nos chamailleries semblent amuser Aaron et June qui partagent un sourire complice ainsi qu'un regard qui l'est tout autant. Il faut avouer que nous sommes très doués pour nous chercher l'un et l'autre. Je crois que je trouverai ça drôle aussi si j'étais à leur place.

-Vous allez vraiment tout leur dire ?

-Si on veut espérer qu'ils comprennent, on a plutôt intérêt à tout leur raconter depuis le début, soupire Gabi derrière moi. On a pas vraiment le choix. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'entrer dans les détails mais ils doivent connaître les grandes lignes.

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