chapitre 43 : un gendre pas si parfait

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Les petits bruits de pas de Giana qu'elle tentait vainement de cacher en marchant sur la pointe des pieds eurent raison du sommeil de son compagnon. Allongé sur le ventre, Le Soldat sortit la tête des draps, intrigué par tous ses allers et venus.

Il haussa un sourcil face au tableau qui se dessina devant ses yeux plissés.

Le nez plongé dans un sac pour bébé, Giana s'appliquait à ranger les affaires de son fils comme il se devait. Biberon et couches au fond de son sac, elle se redressa et offrit un grand sourire à Dario. Installé dans son cosy, il regardait sa mère avec curiosité en baladant ses grands yeux bleus un peu partout autour de lui.

— Rassure moi, t'essaie pas de filer en douce avec ton marmot ?

Sa voix rauque du matin fit sourire Giana. Elle se retourna et agita la tête, amusée par son air de bandit et son ton qui se voulait effrayant.

— Bonjour ! Bien dormi ?

— Tu m'étonne que j'ai bien dormi ! Je ne t'ai pas entendu te lever. Qu'est-ce que tu fais ?

— Je prépare le sac de Dario pour le week-end.

— Le week-end ? Quel week-end ?

— Te fâche pas, d'accord ?

— Ça dépend de ce que tu vas me dire, fit-il en se redressant, je ne te promets rien mon lapin.

L'attitude on ne peut plus sévère qu'il adopta fit fuir la bonne humeur de Giana. Son sourire laissa place à une gêne et une peur apparente. Sous le feu de ses assassines prunelles, elle prit place à ses côtés, inspira profondément puis se lança dans ce qu'elle espérait, ne serait pas le début d'une énième dispute de couple. Elle détestait être fâchée après lui, même quand c'est lui qui merdait. Et dans la plupart des cas, Le Soldat avait tendance à merder.

Une, deux puis trois petites inspirations plus tard et des petits soupirs, Giana se jeta à l'eau.

— J'ai appelé mes parents !

La réaction du Soldat ne se fit pas attendre. Tel un serpent prêt à attaquer, il sauta du lit et se dressa face à Giana. Les mains sur les hanches, il la foudroya du regard, prêt à déverser sur elle sa colère destructrice quitte à la blesser, encore une fois.

— Je ne me rappelle pas t'avoir autorisé à utiliser le téléphone ! Si ?

— Sérieusement Soldat ? rebondit-elle aussitôt, farouche.

Un rire cynique s'éleva de la gorge de son amant, signe qu'il était sur le point de vriller. Giana regretta amèrement d'avoir agi de son propre chef. Elle savait que ça le mettrait en colère, mais pas à ce point. Sa possessivité n'avait aucune limite. Jusqu'à preuve du contraire, il se considérait encore comme son geôlier et en tant que tel, il avait émit des restrictions et des limites à ne pas franchir. C'est dire qu'il n'avait pas l'air de lui faire confiance ou c'est simplement qu'il adorait avoir cette emprise malsaine sur elle.

— Je suis plus que sérieux Gia ! Alors réponds moi. Est-ce que je t'ai autorisé à te servir de ce putain de téléphone ?! hurla-t-il à pleins poumons.

Les pleurs soudain de Dario lui arrachèrent un tressaillement et c'est terrorisée qu'elle articula :

— Non ! Non ! Tu ne m'as pas autorisé à...

— Alors pourquoi ? la coupa-t-il revêche.

Le Soldat tourna sur lui-même. Agacé par les cris de Dario, il se dirigea vers lui sous le regard inquiet de Giana. Son cœur exécuta pas moins d'une centaine de loopings dans sa poitrine. Elle frôla de peu la crise cardiaque lorsqu'elle le vit se pencher sur son cosy et agripper son bébé pour le sortir de là.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant