Catch him before he's gone.

Chapitre 1

San Francisco, 11 mai 2002

Alors qu'une femme poussait son dernier soupir à l'aube des temps, un enfant poussa son premier cri. Un pleur, qui ne cessa pendant des jours. Les gens s'alarmaient, pensant que l'enfant pleurait déjà sa défunte mère. Toutefois, lorsque le père revint en ville, les cris s'arrêtèrent. Et Gallagher, regardant de haut la petite créature, eut un rire qui calma l'enfant en quelques secondes. L'enfant ouvrit les yeux, observant son père, et lui tendit un sourire si appuyé que personne n'y cru.

— Alors petite chose, tu n'aimes pas ce monde ? Demanda le père, la saisissant avec une délicatesse insultante.

La petite lui saisit le poignet, le regardant de ses grands yeux bleus. Il s'assit sur une chaise à côté du lit, jetant un bref coup d'œil à sa femme, déjà partie.

— Moi non plus. Sourit-il, essuyant une larme sous son œil.

Il respira profondément. Restant stoïque, malgré le léger sourire sur ses lèvres.

— Mais on va changer ça. Sourit -il finalement, avant de se lever, et de quitter la pièce avec la petite dans les bras.

Les trois premières années de la petite fille n'étaient qu'un enchaînement de nourrices et de longues heures journalières à coller son paternel. Elle parla et marcha tôt, car elle devait suivre son rythme. Et elle lut tôt aussi, car elle devait être sa fierté.

— Un prodigue. Commenta une femme de ménage, s'adressant à une autre alors qu'elles étaient toutes les deux appuyée sur une rambarde du jardin extérieur.

— Aussi brillante que son père. Assura la deuxième, observant la jeune fille d'à peine quatre ans lire un ouvrage de l'épaisseur d'un mur.

Les années passèrent, et à seulement 14 ans, la petite traînait avec son père lors des affaires illégales qu'il entretenait. Habillée en oversize, un bout de tatouage se voyait au niveau de son cou. De longs cheveux bruns et de grands yeux bleus. Charismatique. Elle avait beaucoup hérité de son père. Elle possédait toutefois les formes et le nez de sa mère, mais son teint métisse lui venait aussi de son père.

— Nyx, va chercher Liam. Demanda son père, appuyé sur les documents présents sur son bureau.

Elle sortit de la pièce sans rien ajouter, elle ne voulait pas le déranger. En montant les escaliers, elle sentit une faiblesse dans sa cheville qui craqua fortement. Elle grimaça mais n'en fit rien.

— Liam, Papa t'appelles. Dit-elle alors, s'adressant à son frère plus âgé qu'elle de deux années.

Elle toqua deux fois sur la porte fermée mais il ne répondait pas.

— Liam ! Sérieux bouges toi. Ajouta-t-elle.

Elle continua à toquer jusqu'à ce que la porte s'ouvre à la volée.

— Qu'es-ce-que t'as merdeuse. Grogna-t-il, la bousculant pour sortir.
— Parles mieux connard. Répondit-elle.
— Tu veux quoi ? T'es sourde ? Demanda-t-il, aboyant.
— Tu vas te calmer sinon-
— Sinon quoi ? Rit alors Liam.

Elle écarquilla les yeux, la colère montant dans son regard.

— Me cherches pas. Dit-elle, grommelant entre ses dents.
— Même pas besoin tellement tu viens me casser les couilles. Soupira-t-il.
— Tout ça pour faire le toutou devant papa. Grogna-t-elle.