Encore une nuit où je ne dors pas, où je suis là à regarder les petites étoiles fluorescentes sur mon plafond pendant des heures, à essayer de dormir. Quand est-ce que je vais enfin réussir à m’endormir ? 4 heures du matin, je ne dors toujours pas, je suis là à attendre que le sommeil m’emporte dans un doux et beau rêve. Le problème, c’est qu’il est là, je suis fatiguée, j’ai énormément de sommeil, mais je n’y arrive pas. Dès que je ferme les yeux, toutes mes pensées noires ressurgissent. Est-ce la dépression ? Ou alors n’est-ce qu’une simple déprime ? J’ai tellement de questions, et si peu de réponses.
Mes pensées se mélangent entre elles, des vagues souvenirs ressurgissent. Ils sont beaux, mais malheureusement, ce ne sont que des souvenirs, ce qui leurs donnent un goût salé. Salé, comme mes larmes. Repenser à tout ces bons moments qu’on avait étant jeune, alors qu’aujourd’hui il ne reste plus que la tristesse et la solitude, c’est ainsi la vie que je mène.
Comment tout ces bons moments se sont-ils transformer en dure souvenir ? Avant on créé les souvenirs, maintenant on les pleure car c’est du passé. En tout cas pour moi c’est le cas. Suis-je la seule à ne plus pouvoir en créer ? J’ai l’impression d’être enfermée dans une cellule, scellée à tout mes problèmes, sans aucune issue pour pouvoir m’échapper. J’ai l’impression d’avoir des poids sur moi qui m’empêche d’avancer. J’ai perdu le livre pour écrire la suite de mon avenir, je crois même que c’est la dépression qui l’a et qui écrit elle même la suite. Est-ce que je suis la seule personne à ressentir ça, ou y a-t’il d’autres personnes ?
Un goût de sel touche mes lèvres. Mes larmes. Des fois elles coulent toutes seules, et des fois, j’ai l’impression de n’en avoir plus aucunes, à mon avis, c’est sûrement car j’en avais beaucoup pleuré et qu’elles avaient décidé de faire une pause. Ou alors, c’est car mes yeux sont sec. Je ne sais vraiment pas comment mon corps fonctionne, ni si ce que j’ai c’est une déprime, ou une dépression. Tout ce que je sais, c’est que ça me tue de l’intérieur, et laisse des marques à vie à l’extérieur. Ces marques là, sont pour moi, une dure bataille, une bataille entre soi même, ces traces décrivent ton passé, ou même ton présent, la tristesse que tu as ressenti et vécu. Ce moment de douleur où tu n’avais rien d’autre pour te consoler, que cet objet coupant. Au départ c’est juste 2,3 petits traits, mais après ça devient de plus en plus régulier. Tu commences à ne plus pouvoir t’en passer, c’est devenu ton seul moyen de décompresser, une addiction destructive, qui laissera des marques à vie. Les marques de ton combat.
Il est maintenant 7 heures, et je ne dors toujours pas. Je me disais que d’écrire ce que je ressens sur du papier m’aiderait à m’endormir, mais non. Mais bon, je vais continuer, car écrire est quelque chose d’apaisant. Ça m’enlève le temps de quelques minutes, ce poids énorme que je porte sur mes épaules depuis maintenant 6 ans, ce moment où tout dans ma vie à basculé. Ce jour, où j’ai su que je ne reverrais plus jamais ma grande sœur. Ce jour où elle est partie, je m’en souviens comme ci c’était hier, car ce jour est resté bloqué dans ma mémoire, et tourne en boucle sans jamais s’arrêter. Ce jour, où elle s’est enlevé la vie. Je n’ai jamais su pourquoi elle a fait ça, elle était toujours là à sourire, à rire, à dire que tout aller bien, et aujourd’hui, elle est là à reposer paisiblement dans sa pierre tombale pour un sommeil éternel.
Je n’avais que 8 ans quand cela est arrivé, je ne comprenais pas pourquoi elle avait fait ça. Pourquoi elle m’avait abandonnée lâchement, sans penser à moi et à ce que je ressentirais de connaître sa mort. Donc pendant quelques jours, je lui en ai voulu. Mais en ayant énormément réfléchi à ce qu’il s’était passé, j’ai compris qu’en vouloir à une personne qui n’était plus de ce monde, n’était pas la meilleure solution. Ce n’est pas comme ça que l’on fait un deuil. Mais arriverais-je un jour à le faire ? Je ne me vois pas accepter sa mort, passer à autre chose, vivre sans elle. Elle était un exemple pour moi, et l’est toujours.
Je n’ai plus aucunes photos de nous deux. Mes parents n’arrivant pas à croire qu’elle ne fera plus jamais partie de se monde, ont décidé de ranger toutes les photos qu’ils avaient d’elle dans un carton caché. Je l’ai cherché, mais malheureusement pas trouvé. Et les autres photos de nous 2, sont dans son téléphone rangé dans sa chambre, mais je ne me vois pas y rentrer. Cela fait 6 ans qu’elle nous a quitté, et 6 ans que je ne suis pas rentrée dans sa chambre par manque de courage. Mais peut-être que si je revois nos photos, se sera peut-être plus simple pour moi d’accepter sa mort. J’aimerais pouvoir la rejoindre, ne plus avoir cette douleur que m’a procuré son décès. Depuis qu’elle est partie, mes parents sont devenus si triste, j’aimerais pouvoir leurs redonner le sourire qu’ils avaient avant sa mort, mais je ne sais pas vraiment pas comment faire, je ne suis pas comme elle. Elle, elle était un rayon de soleil, c’était le bonheur de tout le monde, moi je suis tout l’inverse. J’ai l’impression de décevoir tout le monde depuis sa mort. J’ai l’impression d’être une plaie pour tout le monde, je suis tout l’inverse de Maïna, terne, je souris beaucoup moins souvent qu’elle, je suis aussi sombre qu’une éclipse. J’aurais aimé que ce soit moi qui parte plutôt qu’elle, ça se voit qu’elle manque à tout le monde alors que moi je ne manquerais à personne. Mais bon, c’est comme ça, j’espère vraiment pouvoir la rejoindre au plus vite. Je pense même suivre le même chemin qu’elle, en même temps, c’était mon exemple, et faut toujours suivre son exemple. Faut juste que je trouve le moment pour la rejoindre, le jour où personne ne s’en doutera, ou alors, où tout le monde s’en doutera, c’est à voir.
Il est maintenant 6 heures, et c’est bon, je ne m’arrête plus, je n’ai plus du tout sommeil, la seule chose que je veux faire c’est écrire, écrire, écrire. Je me sens tellement mieux quand je le fais, j’ai l’impression d’être loin de tout mes problèmes, d’être dans mon monde, à moi et moi seule ! Un monde rien qu’à moi, où je peux faire ce que je veux, sans qu’on me dicte quoi faire. Le monde de mes rêves. C’est peut-être là où est partie Maïna. Elle avait peut-être un monde rien qu’à elle, et a donc décidé de le rejoindre, car c’était peut-être trop dur pour elle d’affronter la réalité. Je l’a comprends, j’aurais fais et ferais pareil.
Des larmes ruissellent sur mes joues, je n’avais même pas remarqué que j’étais toujours entrain de pleurer. Pas grave, ça fait du bien de le faire de temps en temps, ça libère d’un poids. Ça ne veut pas dire que je suis faible, comme j’aurais pu le croire il y a encore quelques mois, mais que je suis à bout. Ce n’est pas une honte de l’être, ça arrive à pleins de personne d’aller au point d’avoir l’espace de quelques secondes des envies suicidaires. Ce n’est pas une honte, alors pourquoi quand ça arrive, on le cache aux autres ? Pour pas les inquiéter ? Ou alors par peur d’être jugé ? Ou encore par peur de ne pas être pris au sérieux ? Souvent on dissimule notre souffrance par un sourire. Ce sourire, que quand tu commences à faire, tu ne peux plus l’enlever, il est là, faisant croire à tout le monde, même à toi que tu vas bien, alors que tout ça, c’est faux. Faux comme se sourire. Mais pourtant il est si beau, tellement qu’on a l’impression qu’il est vrai. C’est devenue une habitude de le faire, tu ne peux t’en défaire ne serais-ce qu’une seule heure, car il faut que personne ne voit cette souffrance que tu caches.
Des fois je me demande, si ce faux sourire, et vraiment ce qu’il faut faire. Certaines personnes me diront que non ce n’est pas une bonne idée d’en faire, et qu’il faudrait en parler. Mais c’est tellement plus simple de sourire la journée, et de pleurer la nuit.
Si je montre ma souffrance, que va-t-il se passer ? Serais-je critiquée ? Rabaissée ? Jugée ? Me dira t’on que ce n’est pas une raison pour aller mal, et qu’il y a pire dans la vie ? Ou alors est-ce qu’on va trop s’inquiéter pour moi ? Mais si c’est le cas, estce qu’on va me poser beaucoup de questions ou pas ? Et je devrais répondre quoi à ces questions ? Et si en faite tout le monde s’en fout ? Et je devrais faire quoi quand des personnes seront au courant ? Leurs dire que je suis à bout, mais que ce n’est rien de grave et que je gère la situation (que je ne gère pas du tout d’ailleurs) ? Leurs mentir en disant que là ça ne va pas trop, mais que je vais vite me ressaisir ? Ou alors leur dire toute la vérité ?
Je pense que je vais rester sur le faux sourire, je n’aurais pas à me poser toutes ces questions, et à angoisser par peur de la réaction de mes proches. Je ne me vois pas affronter leurs jugement si ils ne comprennent pas, ou alors leurs inquiétudes. J’ai pas envies qu’ils aient peur pour moi, ils ont déjà pleins d’autres problèmes sans que je leur en rajoute. En plus comprendraient-ils ma souffrance ? Me comprendraient-ils ?
Comment pourraient-ils le faire, si même moi je n’y arrive pas ?
Je ne comprends pas pourquoi je souffre, je ne suis pas harcelée, mes parents m’aiment, on a pas de problèmes d’argent, alors pourquoi ? Bon certes il y a Maïna, mais ça remonte à 6 ans, j’aurais dû passer à autre chose il y a longtemps, non ? Alors pourquoi je n’arrive pas à tourner la page ? Quand on lit un livre, dès qu’on a fini notre page, on l’a tourne, et ce n’est pourtant pas si compliqué que ça, alors pourquoi là je n’y arrive pas ? C’est comme si le livre de ma vie, était dans un coffre fort dont je n’ai pas la clef, et que je ne peux donc pas y accéder pour tourner cette page. Quand pourrais-je enfin y accéder ? Dans 1 mois ? 3 mois ? 1 an ? Jamais ? De toute façon même ayant le livre entre les mains, je ne pense pas avoir le courage de tourner la page, avant de m’endormir à tout jamais, dans un beau et éternel sommeil. Certaines personnes me diront de ne pas commettre l’irréparable car je pourrais le regretter, étant donné que je ne sais pas ce qu’il y a après la mort. Mais malheureusement pour moi, il n’y a aucune autre issue que celle là. La seule chose qui me rend heureuse dans ce monde de merde, c’est de savoir qu’un jour, comme tout le monde, je fermerais les yeux à tout jamais. Je n’aurais plus cette souffrance. Je n’aurais plus ces insomnies. Plus de questions sans réponses. Plus d’angoisses et de crises d’angoisses. Il n’y aura plus rien de tout ça. Je ne sais pas ce qu’il se passe quand on est mort, mais je sais que ce sera beaucoup mieux que la vie que j’ai. Bon peut-être que ce ne sera pas comme ce à quoi je pense, et que ce sera peut-être même pire que la vie en elle même, mais pour moi, même pire sera mieux que cette vie. Car personnellement, pire n’existe pas, car cette souffrance et tellement intense, que je ne pense pas pouvoir tomber encore plus bas, et souffrir plus que maintenant, peu importe où je suis, car cette douleur est tellement forte , si ma douleur mentale devenait une douleur physique, et que je tombais du haut d’un étage de 10 mètres, j’aurais sûrement moins mal.
Bon bien-sûr il y a pire, et certaine personnes souffrent beaucoup plus que moi, mais la douleur n’est pas comparable. Pour moi je suis au fond du trou, et pour d’autres personnes qui ressentent la même douleur, n’ont pas encore touché le sol. Peut-être qu’au fond je me dis que je ne peux pas tomber plus bas, car j’ai touché le sol, mais que peut-être je ne l’ai pas encore touché et que j’y suis encore loin. Peutêtre même je ne le toucherais et je ne ferais que chuté.
Et dire qu’il y a sûrement pleins d’autres personnes qui pensent comme ça. Et que tout les jours tu en as qui passent ou alors essayent de passer à l’acte. Bon après, je ne peux malheureusement pas leur dire de ne pas le faire, car déjà je ne suis pas un bon exemple, et qu’en plus je ne connais pas toutes les personnes suicidaires de ce monde. Mais si un jour je peux faire quelque chose pour empêcher les personnes de finirent comme moi, je le ferais, car une fois dans cet état d’esprit, c’est très dur de s’en sortir, en tout cas pour moi. Et pour les personnes dans le même état d’esprit que moi, je ne serais malheureusement pas quoi dire car moi même je veux en finir. Je crois que la seule chose que je pourrais dire c’est «même si c’est dur, ne baisse pas les bras, tu vas t’en sortir, j’ai confiance en toi, tu es forte ! Et surtout, ne prends pas exemple sur moi, car je suis un très mauvais exemple»
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Dans le monde de la dépression
Teen FictionCette histoire parle d'une jeune fille dans une très forte dépression qu'elle a depuis que sa sœur est décédé. Elle ne sait pas trop ce qu'il lui arrive, elle sait juste qu'elle est perdu. ⚠️Personne ne supportant pas les sujet sensible, je vous déc...