La soirée était plutôt calme à l'Alcor. Beidou appréciait l'ambiance tamisée de ce night-club, propice aux confidences et aux tuyaux pour ses futurs méfaits. La jeune voleuse était confortablement installée sur la banquette d'un carré molletonné, à l'écart. Elle buvait avec la même habitude son verre de whisky servi par Zhongli, le barman et propriétaire du club. Ce dernier savait que l'Alcor n'était majoritairement pas fréquenté par la crème parisienne, et qu'il était même devenu le repaire de certains bandits. Le barman s'en moquait, entièrement satisfait de pouvoir suivre sa vocation tout en signant des contrats avec ses clients les plus fidèles.
Quoiqu'il arrive, Beidou et ses associés ne laissaient jamais de trace après leur passage. Bien sûr, il existait des rumeurs sur leurs casses qui avaient seulement contribué à édifier le mythe ; la bande de cambrioleurs était admirée comme le fameux Arsène Lupin. Alors la police s'efforçait de suivre Beidou de près mais ne possédait aucun élément pouvant l'incriminer.
« Tu bois encore seule dans ton coin, vieux loup de mer ?
— Kazuha ! Tu viens pour parler affaires ou pour me sermonner ? questionna Beidou d'un air rieur.
— Ce n'était pas un reproche, tu sais. Je suis le mieux placé pour comprendre ton besoin de solitude et de liberté, répondit le jeune homme avec un sourire. Mais oui, je viens pour que tu puisses valider le "plan". Ça risque d'être grandiose.
— Tu as toujours ce don pour m'intéresser et me faire miroiter les plus belles merveilles. Je t'écoute, Kazu' ! »
Quelques jours auparavant, Beidou avait appris par l'un de ses informateurs que la maison Tiffany planifiait une exposition à Paris. L'événement mettrait à l'honneur les derniers bijoux des joailliers, dont le célèbre collier au diamant jaune qui valait plus de trente millions d'euros. La nouvelle fit briller les yeux de la Pirate : c'était clairement une aubaine pour elle et ses associés !
Beidou partagea alors ce renseignement à Kazuha, son logisticien. Il avait été chargé d'élaborer un plan et de se rendre à l'Alcor pour en expliquer les tenants et aboutissants.
« ... Cette nuit. Trois heures. Il y aura une relève dans la garde de la boutique et tous les bijoux resteront sans surveillance humaine pendant dix minutes. C'est peu, mais c'est notre meilleure chance.
— J'ai pleinement confiance en nos capacités, Kazuha. Appelle Juza et Furong. C'est l'heure de se remplir les poches ! »
La Pirate et sa bande se trouvaient maintenant à quelques mètres de la boutique. La Lune semblait être du côté des cambrioleurs, leur montrant le chemin de son éclat. 2:59. Dans une minute, ils se rueraient dans les locaux pour rafler le plus de bijoux possible. Bracelets, montres, bagues, et surtout, ce beau collier... Beidou en rêvait déjà. Le logisticien de la Pirate lança finalement l'opération et la bande rentra sans problème dans la bijouterie en se faufilant sous les caméras.
« Regardez-moi tout le pactole qu'on va se faire ! s'exclama la jeune femme de bon cœur. »
Furong et Kazuha s'occupèrent de remplir leurs sacs de joyaux tandis que Juza et Beidou partirent à la recherche du collier tant convoité. Ils ne mirent que peu de temps à le trouver : il était là, seul, exposé dans une large vitrine pour être admiré de tous. Bientôt, il ne serait plus admiré que par Beidou. La jeune bandit entreprit avec son associé d'affaiblir le plexiglass afin de dérober le bijou. Alors qu'elle l'effleurait enfin de ses doigts, une voix l'arracha de son euphorie.
« Seul un vrai trésor peut retenir l'attention de la Capitaine Beidou... Il semblerait que j'aie touché le jackpot avec celui-ci. Avancez tous vers moi lentement, les mains en l'air ! cria une femme qui tenait un pistolet. »
La police. Beidou et sa bande n'avaient visiblement pas été assez rapides, ou alors les policiers disposaient de plus de moyens et de renseignements que ce qui était attendu. La deuxième option semblait plus plausible car Beidou croyait aux talents de sa bande, à juste titre.
C'était bien cette policière qui semblait si sûre d'elle, une lueur de détermination dans le regard. Elle tenait fermement son arme et n'était en proie à aucune hésitation. Oui, elle était talentueuse, dans un domaine et un univers bien différents de ceux de Beidou.
La Pirate héla Kazuha, dont le nom de code était Kaze, comme le vent : « Kaze ! Plan B ! »
Le jeune homme ainsi que les policiers réagirent au quart de tour. Les compagnons de Beidou s'emparèrent de tous leurs sacs, et la Pirate saisit vivement le collier tout en se jetant derrière un comptoir pour se mettre à couvert. La police avait ouvert le feu, non pas pour blesser grièvement les cambrioleurs, mais dans le but de les effrayer et d'éventuellement les affaiblir. Ce qui, soyons honnêtes, n'avait pas eu l'effet escompté. Aidés de leur talent naturel et de l'adrénaline, les voleurs se servirent des vitrines et des présentoirs pour esquiver les coups de feu des policiers. Les balles pleuvaient, faisant jaillir le verre protecteur des vitrines et abîmant les bijoux. Après encore plusieurs esquives, Beidou et ses associés parvinrent à s'échapper de la boutique sans encombre grâce au plan B ... Qui, cette fois, consistait seulement à utiliser le terrain à leur avantage pour fuir.
« Hé ! Ta main ! s'écria Juza. »
Bon, presque sans encombre. La main droite de Kazuha avait été entaillée par un éclat de verre, propulsé par l'une des balles des policiers.
« Ce n'est rien, je devrais survivre avec quelques bandages...
Toujours soucieuse du bien être de son équipe, Beidou déchira un morceau de son chemisier dans le but d'en faire un bandage de fortune.
— Ce n'est pas "rien", Kaze. Ton visage est très pâle, passe-moi ta main ! Rentrons, et tâchons de te soigner correctement, contra la Pirate. »
Alors que la joyeuse troupe – si on omettait la plaie de Kazuha – prenait le chemin du retour, c'était dans une atmosphère plus tendue que se trouvaient les policiers. L'inspectrice en chef avait la mine sombre et constatait les dégâts. Elle réprimanda ses subordonnés, les traitant presque d'incapables tant les vitrines et les bijoux avaient été endommagés. Un peu renfrognés, les policiers s'éloignèrent afin de regagner leur véhicule, tandis que leur chef restait en retrait. Sans parler du fait que nous avons lamentablement échoué à capturer ces voleurs... pensa Ningguang. Elle se dit alors qu'elle devrait s'excuser auprès de ses hommes, n'ayant pas l'habitude de s'emporter de la sorte. Elle était juste amère de s'être trouvée si proche du but et d'avoir failli. Levant son regard mordoré vers le plafond en une dernière pensée pour Beidou, l'inspectrice en chef souffla :
« J'ai hâte de t'attraper... Pirate. »
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Cet AU a été choisi par @hornywi et je l'en remercie.🖤 Son idée de base était : "Beidou est une criminelle très recherchée, type ennemi n°1. Ningguang est policière de terrain."
Voilà d'où part l'histoire !
C'est tout pour la rencontre entre nos deux protagonistes ! A bientôt pour le prochain chapitre,
𝐍𝐨𝐢𝐫𝐞.
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Cache-œil, crève-cœur
FanfictionUne grande criminelle sévit à Paris, enchaînant les braquages de boutiques toujours plus luxueuses. Dernier vol en date : le très célèbre collier au diamant jaune de la maison Tiffany. Personne ne semble plus qualifié pour arrêter la bandit que l'in...