|Chapitre 25

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— C'est bien aujourd'hui que ta cousine arrive ? je demande confirmation à Matteo.

Il avale une gorgée de son café avant de me répondre :

— Oui, elle atterrit à 15h. Et mes parents arrivent demain matin normalement, ajoute-t-il.

Mes yeux s'ouvrent un peu plus et je manque de m'étouffer avec mon jus d'orange. J'avais oublié que ses parents arrivaient demain. Je savais qu'ils venaient bientôt mais je n'avais pas réalisé que bientôt était à présent demain.

Je repose mon verre en me mordant la lèvre. La dernière fois que j'ai vu ses parents remonte à la semaine qui a suivi la perte du bébé. Je n'ai pas énormément parlé avec eux car ils n'avaient pu rester que deux jours et qu'à ce moment-là, j'étais très renfermée et je restais dans la chambre la plupart du temps.

L'angoisse m'envahit soudainement. Que pensent-ils de moi ? Sont-ils au courant de ce que j'ai fait à leur fils alors que j'avais promis de prendre soin de lui ? Ils doivent sûrement se dire que je ne suis pas assez bien pour lui, et puis...

— Hey, Luna, m'interpelle Matteo.

Je secoue brièvement la tête pour chasser mes pensées de mon esprit.

— Ça va ? me demande-t-il.

— Oui... oui oui ça va.

Je lui offre un rapide sourire pour le convaincre mais à son regard, je vois que c'est peine perdue.

— La vérité maintenant ?

— C'est la vérité Matteo, ça va je t'assure.

— Ça va très bien se passer avec mes parents mi amor, me sourit-il tendrement.

— Comment tu sais que...?

— Je te connais par cœur, rit-il.

Il se penche légèrement pour saisir délicatement ma main posée sur la table.

— Tu n'as pas à t'en faire pour demain. Je sais que tu crois qu'ils pensent du mal de toi, mais je te promets que c'est faux. Ce qui s'est passé entre nous ne les regarde pas et ils savent très bien que je t'aime et que c'est avec toi que je veux être, parce que tu me rends heureux.

— Tu es sûr ? Parce que je t'ai fait du mal, j'ai perdu notre bébé...

— Hey, Luna, s'il te plaît arrête de croire que tu es la coupable de ce qui nous est arrivé. Ce n'est pas à cause de toi qu'on a perdu le bébé. Luna, tu aurais pu y laisser ta vie. Tu n'imagines pas combien j'ai eu peur de te perdre, et tu t'en es sortie. Arrête de t'en vouloir alors que tu as survécu et que tu t'es battue. Et ce n'est pas non plus de ta faute qu'on se soit éloignés. Tu avais besoin de temps pour t'en remettre. Ne néglige pas ce que tu as vécu. Ce n'est pas rien. Tout le monde en est conscient, sauf toi. Tu continues à penser que tu aurais pu mieux faire les choses alors que tu as traversé un moment très difficile et que tu t'es relevée. Regarde-toi, tu fais toujours tout de ton mieux, tu veux toujours aider tout le monde, mais parfois il faut que tu penses à toi.

Un nœud me serre la gorge et des larmes d'émotion se forment aux coins de mes yeux.

— Parfois je vois que la perte du bébé t'affecte encore, ce qui est plus que normal, mais que tu ne dis rien. Je me dis que tu n'as sûrement plus envie d'en parler alors je ne dis rien mais je me demande si ce n'est pas parce que tu crois que cette douleur n'est pas légitime et que tu ne veux pas m'embêter en m'en parlant. Mi amor, je comprends ta douleur, tu la ressens probablement différemment que moi, mais je ne veux pas tu oublies que je suis là pour toi et que jamais de ta vie tu ne me dérangeras.

La vida es mejor contigo | Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant