La Colonie des Sang-mêlé - Percabeth (AU)

Chapitre 7 « Pour t'écraser le pied »

Je fus réveillée par un grand « boum ». Je sursautai et me cognai la tête contre le plafond. Je me massai à cet endroit, mais je sentais déjà que j'allais avoir une bosse. Foutu lit superposé.

Lorsque j'ouvris les yeux, je les refermai aussitôt, agressée par la luminosité du soleil matinal. Il me semblait pourtant qu'on avait fermées les tentures et les rideaux la veille au soir. Ce fut donc les yeux mi-clos que je passai la tête par-dessus la barrière de mon lit.

Jason, qui portait un essuie de la même façon que les sénateurs romains de l'Antiquité mettaient des toges, se tenait au centre de la chambre. Hazel lui lança son doudou en pleine face et Piper profita de ce moment d'inattention pour lui asséner un coup avec son magazine sur la tête.

Léo et Percy se tenaient dans l'encadrement de la porte, tous deux pliés de rire. J'attrapai mon livre et le lançai sur le pied de Léo. Je réussis mon coup et il sautilla sur place.

« Pourquoi t'as un dico en vacances ? »

« Pour t'écraser le pied. » Répondis-je.

« L'architecture grecque de l'Antiquité à nos jours. » Lut Percy en prenant le bouquin entre ses mains.

Je descendis. Il me sourit, mais son sourire s'effaça lorsque je lui arrachai mon livre des mains et que je le remis dans mon lit.

« Euh...salut. » Dit-il.

Je lui fis un signe de main, pris mes vêtements et m'enfermai dans la salle de bain. Je collai mon oreille à la porte et écoutai leur conversation.

« Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? » S'inquiéta le brun.

« Je ne sais pas, mais tu dois avoir bien foiré pour qu'elle te nie. » Se moqua Thalia.

« Piper ? » Lui demanda-t-il.

« Je... » Elle laissa sa phrase en suspens. « Elle...je...enfin... »

« S'il te plaît Piper, dis-moi pourquoi elle m'en veut. » La supplia-t-il.

« Force pas, Perce. » Dit la voix masculine de Jason, son cousin.

Je me décollai de la porte. Il était évident que le blond avait le béguin pour Piper, pourtant elle ne semblait pas s'en apercevoir. L'amour rend aveugle, comme on dit. J'avais toujours trouvé que cette phrase était plus que vraie, mais je n'avais jamais eu d'exemple aussi concret. Pour moi, je ne considérais pas que le capitaine de l'équipe de football et la capitaine des cheerleaders s'aimaient. Il y avait plus de chances qu'ils aient fait ça pour avoir plus de notoriété que de chances qu'ils aient un cœur.

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Lorsque je sortis, je portais un short en jean avec le t-shirt orange de la colonie. Mes cheveux blonds avaient été relevés en une queue-de-cheval. Toute la bande discutait gaiement devant la porte du bungalow. Tous, sauf Percy. Il paraissait ailleurs, perdu dans ses pensées. Je me rendis compte que j'en étais  sûrement à l'origine. Pas que je voulais être prétentieuse, mais j'avais agi avec beaucoup de froideur avec lui alors que je ne m'étais basée que sur des suppositions. Et s'il n'était pas celui que je pensais qu'il était ?

Je me torturais peut-être l'esprit pour du vent finalement. Rien ne me disait qu'il était comme toutes les autres personnes dans son genre que j'avais croisées dans les couloirs du lycée. Je m'étais créée un mur autour de moi et je n'étais pas prête à laisser quelqu'un le détruire suffisamment pour se frayer un passage jusqu'à moi.

Je m'approchai de Percy et m'arrêtai à côté de lui. Mon regard se perdit dans la contemplation de cette colonie que je ne connaissais pas il y a encore quelques jours et qui ressemblait déjà plus à mon chez-moi que ma propre maison où je vivais depuis dix ans. Je chérissais chaque seconde passée à regarder ces allées, chaque moment partagé avec mes nouvelles coloc's, chaque blague des garçons, chaque activité faite en groupe, chaque soirée avec Piper, chaque coucher de soleil. Un besoin de liberté s'était éveillé en moi. J'aurais voulu dire qu'il était apparu suite au manque d'autorité parentale à la colonie, mais j'avais conscience de sa présence depuis bien trop d'années. Cet endroit m'avait juste permis de ne pas l'oublier.