CHAPITRE 74

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Toby est parti hier soir peu après son coup de fil. Je n'étais pas très sereine à l'idée qu'il parte dans l'état dans lequel il était mais il m'a affirmé qu'il se sentait capable d'y aller. Il a donc récupéré quelques affaires chez lui avant de prendre la route. Je lui ai demandé de me tenir au courant de quand il arriverait chez sa mère, ce qu'il a fait, et je l'en remercie. Je n'ai pas pu trouver le sommeil avant de le savoir là-bas.

Assise à mon bureau, révisant mon cours d'anatomie, je commence à décrocher. Je pense que c'est le bon moment pour une pause. Je décide donc de prendre mon téléphone et d'appeler Toby pour avoir de ses nouvelles et de celles de sa mère.

- Hey, dit-il en décrochant.

- Hey. Comment tu vas ?

- Ça va, Em.

- Hum, pas très convaincant mais je vais faire comme si.

Je l'entends pouffer de rire à l'autre bout du fil.

- Comment va ta mère ?

- Elle va bien, je crois. (Il soupire) Mieux qu'hier en tout cas.

- D'accord. Tu ne veux toujours pas me dire ce qu'il s'est passé ?

J'essaie de gratter quelques infos.

- Non, Emily, je n'ai pas envie de t'inquiéter, me répond-il.

- Tu sais que c'est en disant des choses comme ça que je vais m'inquiéter.

Ce gosse m'exaspère parfois.

- Je sais, mais il n'y a pas de quoi.

- Ok..., dis-je en soupirant.

Un léger silence se fait.

- Tu rentres quand ? demandé-je.

- Bientôt, mon cœur.

- Ce n'est pas très précis, ça.

Je râle.

- Probablement d'ici un mois, rectifie-t-il.

- Un mois ?! je manque de m'étouffer avec ma propre salive.

- Je plaisante. D'ici deux ou trois jours.

Je souffle, soulagée.

- Ok, c'est mieux.

- Tu sais que je ne pourrais pas rester un mois sans te voir, Em.

- Je pense que je pourrais m'y habituer, dis-je pour le narguer.

- Tu mens, envoie-t-il.

- Jamais, Toby, jamais.

◆◆◆

Deux jours se sont écoulés depuis que j'ai appelé Toby. Nous avons essentiellement échangé par messages et je l'ai trouvé assez froid, assez distant. Je suppose qu'il n'avait pas la tête à parler et qu'il avait autre chose à penser que de m'envoyer des sms. J'ai donc laissé couler et j'attends avec impatience de le revoir. J'espère que tout s'est arrangé pour sa mère et que ce n'était pas trop grave.

Il se fait tard en ce vendredi soir, j'ai choisi de ne pas rentrer chez ma mère pour le week-end car j'ai énormément de travail. D'ailleurs en parlant de ça, il faudrait peut-être que je m'y mette. Je fixe mon bureau et mon ordinateur et le manque de motivation s'empare de moi. J'opte donc pour l'option film et pizza. Rebecca est sortie ce soir, elle ne pourra donc pas juger le film que je compte regarder.

Alors que je jette le carton de ma pizza à la poubelle et que je me prépare mon lit douiller, mon téléphone sonne. Qui peut bien m'appeler aussi tard ? J'espère que ce n'est pas Rebecca, encore ivre, qui a besoin que je vienne la chercher à une fête. Quand j'atteins mon téléphone, je vois le nom de Maya d'affiché sur l'écran. Pourquoi m'appelle-t-elle à onze heures du soir ?

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant