Chapitre 77 : Effondrement

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Dumbledore les attendait devant les grilles de l'école. Il faisait les cent pas en tenant ses mains dans son dos. Il n'avait pas spécialement l'air de bonne humeur. Les filles échangèrent un regard nerveux avant d'aller à sa rencontre. Arnold se débattit en reconnaissant le vieil homme qui l'avait gardé en otage loin de Rosalie, mais Aymee le garda dans ses bras.

Le directeur les regarda une à une, mais même Hepzibah n'arriva pas à le regarder les yeux. C'était rare de voir le directeur avec une mine sévère. Il n'eut même pas l'air surpris de les voir débarquer en peplos, à l'exception d'Hepzibah, qui avait « malencontreusement » déchiré la sienne contre un mur de brique.

- Puis-je savoir où est Professeur Tistroyas? les interrogea calmement Dumbledore.

Nulle ne répondit. Aymee se lança sous le regard insistant de Leslie.

- Elle... Euh... Elle est retournée aux Enfers.

Dumbledore tiqua. Il se pencha vers les filles.

- Je pense avoir droit à une bonne explication. Venez.

Les filles le suivirent docilement jusqu'à son bureau. En chemin, Arnold s'enfuit sans qu'Aymee n'ait l'occasion de le rattraper. Elle lui fit confiance pour aller retrouver Rosalie. Dumbledore ne remarqua pas son départ ou sinon, il ne s'en soucia pas. Une fois dans son bureau, il fit signe aux filles de s'assoir après avoir fait valser des chaises jusqu'à son bureau. Il tapa des mains et trois gros plateaux couverts de mini-sandwiches apparurent. Le ventre d'Aymee gargouilla dès qu'elle sentit l'odeur des victuailles. Dumbledore les encouragea à se servir d'un geste de la main, mais les filles étaient déjà en train de se servir. Aymee en engloutit cinq avant de prendre une nouvelle bouffée d'air. Dumbledore les observait toujours et Aymee devina ce qui le taraudait.

- Combien de temps? l'interrogea-t-elle.

Dumbledore haussa un sourcil. Lentement, il croisa ses doigts devant son visage.

- Deux jours.

- De quoi vous parlez? demanda Leslie entre trois bouchées.

Aymee attendit qu'elles avalent avant de leur expliquer.

- Ça fait deux jours que nous sommes « portées disparues ».

Hepzibah cracha fort. Dumbledore aurait été recouvert de postillons et autres s'il n'avait pas activé un charme du bouclier en un clin d'œil. Leslie n'en crut pas ses oreilles.

- Le Labyrinthe change la perception du temps, leur rappela Aymee. C'est pour ça qu'on a si faim que ça, mais qu'on avait rien remarqué sur le coup.

Leslie fixait son sandwich comme s'il venait de la trahir. Hepzibah s'essuya la bouche.

- Donc on est le 19, c'est ça?

Dumbledore hocha la tête. Les filles encaissèrent silencieusement la nouvelle.

- J'attends toujours une explication, dit-il patiemment.

Hepzibah et Leslie zieutèrent Aymee, qui avait la tête dans son mini-sandwiche. Aymee aurait pu parler de son sentiment de honte, mais c'était encore trop piquant pour en parler de façon banale. Elle fit plutôt signe à Leslie de tout raconter. Après tout, c'était sa quête à elle. Officiellement.

Leslie finit donc son sandwich avant de tout raconter depuis le début : la frayeur d'Aymee au début de l'année, sa nouvelle fuite après les examens, la prophétie, l'Ancien, le calmar géant puis le dragon dans une entrée cachée du labyrinthe sous le château. Elle termina sur la disparition d'Hélène après avoir remis la pomme à Aphrodite. Dumbledore l'écouta attentivement, sans l'interrompre. Il caressa sa barbe en réfléchissant.

Aymee Parker T3  - La Pomme de la DiscordeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant