Je m'étais mise à faire les cent pas ne sachant pas quoi faire d'autres pour tromper mon angoisse. J'étais incapable de me détendre ne serait-ce qu'un peu, encore moins de fixer mon attention sur autre chose que la porte de la chambre. Je me torturais l'esprit en me demandant s'il ne valait pas mieux que je rebrousse chemin et que j'aille voir par moi-même ce qui se passait là-bas. En sachant bien entendu que je n'aurais pas eu la moindre idée d'où me rendre. Le fait est que j'avais abandonné Noah et cette pensée me rendait malade !
Je finis par me rasseoir sur le bord du lit, complètement abattue. Je devais essayer de me calmer.
Plusieurs heures s'écoulèrent ainsi, oscillant entre espoir et désespoir jusqu'à ce que je commence à sentir une présence. Une présence que je ne connaissais pas, légèrement différente de celles dont j'avais l'habitude de ressentir. Mon sang s'était glacé à la seconde où je l'avais ressentie, je ne croyais pas au hasard et je savais que ce dissocié était là pour moi... Au fur et à mesure, la présence devenait de plus en plus proche. Je me demandais comment ce dissocié avait fait pour me retrouver alors que nous nous étions bien gardés de dévoiler notre lieu de retrouvailles. Il existait deux possibilités en fait : soit, il avait lui aussi un sixième sens qui lui avait permis de le prévoir, soit, mais je refusais d'y penser, ils avaient forcé Noah à le leur révéler.
Je m'interrogeai, totalement paniquée, sur ce qu'il était judicieux de faire et si finalement tout allait se terminer ici, au milieu de nulle part... Mon regard fit le tour de la pièce, je me souvenais de chaque détail de notre arrivée ici et du temps que nous y avions passé... Est-ce que j'allais payer le fait d'appartenir à une nouvelle génération et avoir voulu dire au revoir à mon passé ?
En fin de compte, je décidais d'attendre, et faire face à ce qui allait se produire, peu importe ce que cela allait être. De toute manière, je n'aurais pas su où aller... Je me mis à penser à Noah et au peu de temps que nous avions passé ensemble, à l'amour inconditionnel que j'éprouvais pour lui et à la reconnaissance que je ressentais pour tout ce qu'il avait fait pour moi ! Je n'avais qu'un seul regret : ne pas lui avoir dit que je l'aimais. Je pensais aussi à mon père et au bonheur que cela avait été de vivre à ses côtés malgré les moments difficiles.
La présence augmenta encore si bien qu'à un certain moment j'eus la quasi-certitude que l'individu se trouvait sur le parking du motel. Pendant un instant, le silence régna, puis la poignée de la porte s'abaissa sans bruit ; mais la porte ne s'ouvrit pas, car j'avais pris soin de la verrouiller à mon arrivée. J'étais pétrifiée et fixais cette dernière sans oser respirer, de peur d'émettre un son. Puis soudain, il y eut un bruit sourd et elle trembla, je sursautai et faillis tomber sur le lit derrière moi. L'individu essayait d'enfoncer la porte et celle-ci n'allait pas tarder à céder !
À mon arrivée ici, le parking était désert et la chambre que j'avais prise, était la plus éloignée de la réception. Comble de l'ironie, la veille, Noah et moi l'avions préférée aux autres justement pour cela ! Je savais que personne ne viendrait m'aider et que personne n'entendrait les cris que je pousserais si un seul son voulait bien franchir le bord de mes lèvres.
Un nouveau coup résonna et la serrure finit par lâcher. La porte s'ouvrit en grand et fut projetée avec fracas contre le mur. D'un seul coup, le soleil inonda la pièce m'éblouissant du même coup. Cela ne dura que quelques instants, dès que mes yeux se furent acclimatés, j'aperçus un homme dans l'embrasure de la porte. Il était grand, imposant, vêtu d'un costume noir semblable à ceux que portaient les individus de ce matin. Je restais debout sans bouger, pétrifiée en attendant la suite qui n'allait sans doute pas tarder à arriver. Des images de seringue se plantant dans mon cœur passèrent dans mon esprit. L'homme s'avança dans la pièce en me regardant sans rien dire, le visage totalement impassible. Je sentais le lit derrière mes jambes et ne pouvais donc pas reculer davantage. J'avais le désagréable sentiment d'être prise au piège.
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Tout a changé ce jour là!
RomantizmEmma a encore de la peine à croire au changement radical de sa vie, à son "changement". Elle a dû tout laisser derrière elle sans pouvoir le décider. Oui, mais à présent elle l'a, lui! Malgré tout elle va avoir besoin de dire au revoir à son passé p...