Ma Foi À Rude Épreuve.

Dieu Utilise La Main D'Un Ami Afin De Me Ramener À Lui

Nous arrivions ainsi devant l'église et mon cœur battait la chamade.

Cela faisait si longtemps que je n'avais pas franchi la porte de tels lieux.

D'ailleurs, à la différence d'avant, maintenant, je n'avais plus une hâte d'écouter les paroles du pasteur et les voix synchronisées des chantres.

J'avais peur.

Je m'imaginais toute sorte de scénario que j'avais vu. Ayant suivi, au cours des années aux côtés de ma mère, des films nigérians et ghanéens, je devinais être possédée et ayant besoin d'une délivrance.

Mais, malgré la transpiration qui humidifiait mes vêtements, j'entrais dans les lieux, suivant George.

Puis, je repensais aussi aux appels que notre ancien pasteur et son épouse avaient passé à ma mère en vain. Ils se faisaient du souci pour nous, priaient pour nous alors que nous les avions simplement jetés dans la poubelle de notre passé.

Nous prenions ainsi enfin place. Et, malgré le fait que je voulus me poser à l'arrière, avec grand enthousiasme, George me mena juste en face de cet homme qui prêchait.

Il ne manquait aucun mot de ce que disait le pasteur. Très concentré, alors que je ne l'étais qu'à moitié. En effet, je ne cessais de me demander ce qui se passerait si je tombais.

Mais, heureusement, ou pas, cela n'arriva guère.

L'église de George était aussi différente de celles que j'avais pu visiter par le passé. Elle était protestante et c'était la première fois que je faisais connaissance avec cette dénomination.

Par contre, je me souviendrai à jamais de ce jour, car il me fit une belle surprise.

Le message du pasteur avait été édifiant, mais ce qui me pinça réellement le cœur fut le geste de George.

En effet, après le culte, il m'emmena derrière l'église. Me disant, 'tu dois acheter une bible.'

'Ok... ' répondis-je, sans contrôler encore une fois ma bouche.

Il me mena alors vers les vendeurs et j'en avais pris une à deux mille cinq cents francs CFA. J'étais quelque peu contente. Pourtant, mon comportement avait sûrement attristé mon Jésus.

Effectivement, cette Bible-là, je ne l'ouvrais que rare fois dans l'année.

Quand je jeûnais trois jours dans le but que Dieu exauce un de mes souhaits ou encore lorsque je lisais un psaume qui m'avait été recommandé par quelqu'un d'autre.

Appart ça, je n'ouvrais jamais la Parole du Seigneur. Et, présentement, je comprends pourquoi je ne le connaissais pas tant que ça.

Comment pouvais-je connaître quelqu'un si au lieu de dialoguer avec Lui, de lire Ses lettres, Son histoire, ce qui nous reliait... je ne faisais que Lui faire des demandes sans écouter ce que Lui Il avait à dire ?

Cette Bible était donc dans ma chambre, toujours ouverte au Psaume 94, parce que c'était ce que faisait la plupart des gens avec des bibles, je suppose.

Que c'est amusant. De penser qu'en laissant une page d'un livre ouvert chaque soir, que nous ne lisons jamais, ce qui est écrit à l'intérieur finira par s'appliquer dans nos vies.

Vraiment, nous attendons tout de Dieu, et bien sûr Il peut le faire, mais nous, que voulons-nous faire pour Lui ? Parce que pouvoir c'est autre chose.

Dieu peut tout faire, mais pas nous. Car notre force provient de Lui. Nous, c'est par la foi, par l'amour, par le je veux Le suivre, que l'on arrive à quelque chose.

Alors, je vous pose cette question, que voulez-vous faire pour Lui ?

Ma vie allait mieux. Parce que, même si je ne passais pas beaucoup de temps dans Sa présence, je le faisais quand même.

Je priais un peu plus. Et, je ne le remarque que maintenant, mais finalement, Dieu avait répondu à ma prière, en envoyant quelqu'un qui m'avait conduit a acheté une Bible.

En ma possession, j'avais désormais mon héritage, mais j'avais la paresse d'en prendre mieux connaissance. Alors forcément, lorsque l'ennemi allait se rendre compte que ça ne m'intéressait pas de lire un livre que je ne comprenais pas, il allait encore plus me frapper sur le dos. J'allai donc crier de douleurs, hurler, agoniser, rampant finalement vers les portes de la maison du Christ.