Dunevaëlle [EN RÉÉCRITURE]

07 / Changements

Point de vu Dunevaëlle

Je me réveille doucement ce matin, mais je suis courbaturée partout. Mon bras cassé est très douloureux. J'essaie d'en faire abstraction, je ne bouge pas et j'attends que le temps passe doucement. Au bout de quelques minutes Carlos entre accompagné d'une tonne d'instruments de torture, des scalpels, des couteaux, des battes. Bref je devine que je vais encore passer un très mauvais moment.

Il part. Enfin il part, j'ai été violemment frappée au niveau des côtes, je ne tiens quasiment plus debout. Il s'est amusé à me provoquer de petites coupures sur les jambes, il à également éteint ses cigarettes sur mon corps. Après qu'il soit parti je suis restée étendue par terre, avec un peu de sang qui coule de mes plaies.

Je sursaute quand j'entends des bruits d'explosions à l'étage, je commence un peu à paniquer quand je comprends que rien de tout ce qu'il ce passe n'est absolument pas normal. J'entends des bruits de course entre plusieurs personnes dans les couloirs, des tirs d'armes, des explosions, des cris et tellement d'autres. Je commence à paniquer quand je commence à me dire qu'ils vont me laisser là ou alors ils me planteront une balle dans le crâne donc je vais très probablement mourir ici.

Depuis la vente aux enchères il s'est écoulé trois jours, trois jours de supplice où ma robe m'a été arrachée, mon corps griffé, et meurtri, mon bras cassé est encore plus mal en point. Plus ce que Carlos m'a fait subir plus tôt.

Donc maintenant j'ai l'air d'une crasseuse en sous-vêtements, bon après j'étais déjà une crasseuse depuis un moment mais ça a empiré de jours en jours. Maintenant j'ai mal absolument dans tous mes muscles, os, articulations, je prie chaque soir pour que tout ça ce termine une bonne fois pour toute.

Je me lève difficilement suite aux différentes nouvelles blessures qu'ils m'ont faites. Je recule le plus loin possible de la porte malgré la taille exigu de la pièce. Je m'allonge par terre, le dos sur le sol, et j'essaie de contrôler les larmes qui me montent au yeux dû à ma crise d'angoisse qui ne va plus tarder. Je sais qu'elle se déclenche à cause des cris et des explosions qui me terrifient. Ma respiration se coupe de plus en plus, mon coeur fait des embardées et les larmes coulent de plus en plus sur mes joues.

J'essaie de contrôler au mieux ma respiration, sans succès, les bruits ne cessent pas, au contraire on dirait qu'il y en a plus et qu'ils se rapprochent de là où je me trouve. Je tremble plus encore.

Quand tout à coup la porte de ma cellule dans un fracas, Eduardo entre précipitement, son visage est aussi blanc qu'un cachet d'aspirine. Il attrape fermement mon bras cassé, je hurle de douleur et il me gifle aussi rapidement.

- Ferme ta gueule puta ! Me crit-il. (pute)

Je retiens mes larmes et mes cris le plus possible, il me fait sortir de la pièce mais au lieu de prendre la direction des escaliers il va à l'opposé. On marche un moment, nous empruntons un long couloir sale. J'ai mal partout dans mon corps car comme d'habitude, ils ont bien profité de moi ces derniers jours. Le sang n'a pas cessé de couler, et j'ai l'impression qu'il coule plus encore.

J'ai eu comme l'impression qu'ils étaient plus violents et plus sadiques que d'habitude, comme s'ils cherchaient à me punir. Nous continuons de marcher, ou même de courir, ma crise d'angoisse n'est pas du tout passée et avec la course une difficultée respiratoire s'est rajoutée au combo de tout ça. Je commence aussi à avoir mal à la tête, une migraine se loge.

Mes jambes ont énormément de mal à suivre sa cadence beaucoup trop rapide.

On a couru au moins dix grosses bonnes minutes si ce n'est pas quinze. Quand on arrive devant une trappe complètement poisseuse. Il me pousse et braque une arme dans mon dos afin de me faire passer la trappe le plus rapidement possible. Je pousse un petit cri au contact froid de son canon. J'entends son genre de talkie-walkie qui grésille et des gens crient à l'autre bout du fil.